Chapitre XII

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Elle l'a fait.

Elle ne l'a pas rêvé.

Elle y a si souvent imaginé, que maintenant, elle ne sait plus si c'était bien la réalité.

« Miss Avery. Dans le bureau du directeur. MAINTENANT. »

Tous les regards étaient sur elle. Dans la salle des Serpentards, on n'entendait plus que les chuchotements des étudiants et les crépitements de la cheminée.

Elle aimait cette cheminée. Elle aimait s'assoir tout prêt du feu, si prêt qu'elle pourrait s'y bruler. Elle profitait une dernière de la beauté de ses flammes. Une danse langoureuse, chaude, hypnotisante. En quittant la pièce, elle sourit fièrement à son frère et Rabastan, encore pâle et à peine remis du lourd sort qu'Inaya lui a infligé. Seul son front, rouge du coup contre le sol, ressort sur son visage boursoufle.

La jeune fille rencontra la même ambiance lourde sur tout son chemin jusqu'au bureau du directeur. Elle vit les regards ses « amis », les Maraudeurs. Eux seuls ne la jugeaient ni la critiquaient, mais semblaient bien au contraire la soutenir et l'applaudir. Elle eu, pour la seconde fois aujourd'hui, un léger sourire. Sirius n'était pas là, lui. Elle aurait préféré qu'il la voie, qu'il avoue qu'elle n'avait pas besoin de lui.

Après que son professeur ait prononcé un mot de passe dont elle ne fit pas du tout attention, un escalier se dévoila devant elle. Elle monta les escaliers jusqu'au bureau du directeur de l'école de magie.

La pièce était magistrale. Haute, large, remplie de précieux objets, plus brillants et dorés les uns que les autres. Elle aurait voulu se rendre dans ce bureau tous les jours pour y observer, toucher, effleuré, et admirer toute la magie s'y trouvant. Mais c'était bien l première fois qu'elle s'y rendait, et ce n'était pour les meilleures raisons.

« Assis toi, Inaya. »

La douce, mais très forte voix du professeur Dumbledore résonnât dans toute la pièce.

Le vieil homme n'a jamais paru vraiment terrifiant aux yeux d'Inaya. Elle le voyait surtout comme un grand-père pour les Gryffondors, toujours à leurs accorder des points pour des raisons futiles.

Mais aujourd'hui, maintenant, dans ce bureau aux milles et unes merveilles, la jeune fille ne le voyait plus que comme le monstre qui la séparerait de ce brin de liberté que Sirius lui avait promis. Elle ne connaîtra jamais ce qu'il voulait lui montrer, ce soir, au pied du sol cogneur.

Dès qu'elle était rentrée dans son dortoir, après avoir frappée de sa magie son futur époux, la jeune fille s'était précipitée sur son bagage pour y ranger ses affaires. Elle savait qu'elle n'allait plus jamais passer de nuit dans ce château.

Elle l'avait détesté au début. Elle le voyait comme une prison où l'on obligeait les jeunes sorciers et sorcières à étudier des matières qu'ils n'utiliseraient jamais en dehors de cette école de fous du balai. Mais maintenant qu'elle allait le quitter, elle ressentait ce que ce château avait comme réel impact sur sa vie.

Un château où elle n'avait plus à vivre son la tutelle de sa mère. Un château où elle pouvait lire et expérimenter sa magie. Un château où elle s'était fait des amis ?

Non.

Pas vraiment.

Peut-être que si ?

Elle ne savait plus tellement.

Enfin, pas au début. Ils étaient justes là pour son plan. Mais au bout de quelques années, comment se pas s'attacher ? Ce sont les seules personnes qui l'avaient accepté, et par moment, elle se sentait réellement faisant partie du groupe.

Mais c'était trop tard maintenant. Elle allait les quitter. Etre mariée de force, et torturée à jamais.

« Assis toi Inaya, enfin ! Ne reste donc pas debout. »

La jeune fille fit donc ce qui lui était demandé. Son regard fixe, elle ressentait une sorte de fierté, d'avoir blessé le jeune Lestrange. Mais elle le cachait, ce n'était pas le moment de montrer au professeur qu'elle n'était pas si douce qu'elle n'y paraissait.

« Bon, bon, bon.... Pauvre Rabastan. Sa chute lui a cassé le nez tu sais ? Enfin, un petit sort et le tour est joué, mais il a quand même eu bien mal, le bougre...

Alors ! Dis moi donc, qu'est-ce qu'il t'a pris ?

- Je....

- Non et puis, quel sort ! Re Mar Qua Ble Ment exécuté, jeune fille !

- Pardon ? Monsieur, je...

- Bon, vous auriez pu en trouver un peu être un peu moins général, comme Incarcerem, ou bien un petit RictusSempra, c'est toujours sympa ça.

- Monsieur, je ne comprends pas, vous...

- Aah Inaya, que vais-je faire de toi. Tu es une élève brillante, tu sais t'entourer des drôles d'élèves que nous avons dans cette école...

- Pas vraiment, vous savez je....

- MAIS ! Tu n'aime pas beaucoup ta famille. Autant ta famille ici que ta famille en dehors de notre école. Souvent je me dis que nous vous faisons faire le test du choipeau trop jeunes.... Tu es plus une Serdaigle qu'une Serpentard tu sais ?

- ...... une Serdaigle ?

- M'enfin, il est trop tard maintenant, dommage. Concernant ce petit souci avec le jeune Lestrange, je crois savoir pourquoi tu t'es défendue. Et il est normal que tu l'ais fait. Pourtant, il m'est obligatoire de te sanctionner, sinon le corps enseignant ne sera pas content, ma chère étudiante.

Ainsi, une semaine de hmmm..... Corvée dans la cuisine ? Avec les elfes de maison ? Cela te convient ?

- ................ Monsieur ?

- C'est donc entendu ! Ah oui, j'enlève également 100 points à Serpentard, tu comprends bien j'espère ?

- Oui, Professeur.

- Et j'ajoute également 25 points à Serpentard, pour un très beau sort, parfaitement exécuté. Vous pouvez être fière de vous, Miss Avery.

Et vous remercierez également le jeune Black.

- Sirius ? Pourquoi ?

- Et bien figurez-vous qu'avant même que les cris de votre frère ne m'interpellent, le jeune Black est venu de prévenir que Aymeric Avery et Rabastan Lestrange vous attendaient au tournant, prêts à vous attaquer, Miss.

Allez, retournez donc dans votre dortoir. Votre corvée sera effective dès demain, de 6h30 à 8h tous les matins. Bonne soirée à vous, Miss, et ne trainez pas trop tard dans les jardins de l'école. » lui dit-il, accompagné d'un doux clin d'œil.

Inaya s'exécuta, et retourna très vite ranger ses affaires à nouveau dans ses armoires.

Elle n'en revenait pas. Elle était toujours ici, et ce soir, elle se rendrait au rendez-vous que Sirius lui avait donné.

A cette heure-ci, elle ne pensait plus à sa mère, dont les nouvelles viendraient très vite, ni à son idiot de frère.

Ce soir, elle serait avec son ami. Son véritable ami.

Sonorus libertatemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant