Sonorus libertatem

Épilogue

Les obsèques furent courtes.

Seuls Rabastan et Miss Couples s'étaient rendus à celui-ci.

Le fossoyeur n'avait pas demandé comment elle était morte, ni pourquoi si peu de personne était venu lui dire un dernier adieu.

Après tout, avec tous les morts que le maître de ténèbres avait faits ces dernières années, beaucoup de sorciers avaient été très rapidement enterrés, sans amis ni famille pour pleurer leurs pertes.

« Vous deviez vraiment l'aimer vous lui donner une si belle pierre. » lui avait dit l'homme au dos courbé, dont le temps et le métier avait rogné sa colonne vertébrale.

Sur une plaque de marbre gris, on pouvait voir la gravure dorée d'un oiseau, probablement une buse, s'envolant, et accompagnant ces mots :

Ci-git Inaya Avery.

1960 – 1982

Sorcière pleine de talent,

Femme dévouée à sa liberté,

Une mère qui n'aura jamais eu le temps d'aimer.

A ces côtés s'endort aussi son enfant,

Irina Black, morte-née.

Elle fut mise en terre, et tandis que Miss Couples déposa sur sa tombe un bouquet de fleurs bleues qu'elle avait fait elle-même, Rabastan s'avança et prononça quelques mots.

« Si seulement tu m'avais confiance. Si tu m'avais choisi moi, plutôt que lui. Si tu avais réalisé que ta vie aurait été plus simple avec moi. Tu étais née pour moi. Je t'ai aimé dès le premier jour. Je n'ai juste pas su de le faire comprendre à temps. Maintenant, tu es partie, et tu laisse derrière la seule chose qui me reste de toi. Je prendrai soin de ta fille, tu peux en être sûre. Et bien que tu ne m'ais pas choisi pour être son père, j'essayerai d'être le meilleur pour elle. Tu aurais dû me faire confiance, et nous aurions pu vivre ensemble, tous les trois. Mais il faut croire que tu as préféré mourir, que de vivre moi. »

Il se redressa, et quitta le cimetière où pour toujours Inaya reposerait.

Il s'installa dans la calèche qui attendait à la sortie de celui-ci, et quitta les lieux, jetant un dernier regard à l'éternel endroit où celle qui aimait resterait, et qui porterait toujours autour de son cou, un pendentif argenté d'un chien au clair de lune.

Près de lui, une couverture noire bougeait légèrement, et quelques babillages s'en échappèrent.

Le sorcier se pencha dessus, et délicatement en sorti le jeune enfant, à peine né et déjà orphelin.

« Ce n'est plus que nous deux maintenant, petite. Je ferai de toi une sorcière digne de notre nom, ma fille. Irina Lestrange. ».