Pas un couple si parfait ...

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- Salut, me sourit-il dès qu'il me vit entrer dans la cour accompagné de mes frères.
- Salut, répondis-je doucement.
Je me tournais ensuite vers fratrie et leur fis signe de nous laisser tous les deux. Ils levèrent les yeux au ciel avant de partirent en faisant signe à leur ami.
- Voleuse d'ami, entendis-je tout de même pleurnicher mon jumeau de dos tandis qu'il partait.
Je laissais échapper un petit rire d'entre mes lèvres.
- Alors ... commença Aaron, alors soudainement gêné.
- Alors ... répliquais-je.
Il sourit.
- Marie va bien ?
- Je vais finir par être jalouse, me moquais-je.
- Non, enfin c'est pas ...
- Je rigolais Aaron, t'inquiètes. Marie va très bien, Kyle et Tyler m'ont aidé à lui installer un petit coin dans le salon avec les petits jouets qu'on lui avait acheté.
- C'est bien je suis content. Et ton père ?
- Il était ravi, tellement qu'il m'a confisqué mon portable et privé de sortie en dehors du lycée bien évidemment, fis-je ironiquement.
- Je suis vraiment désolé c'est ma faute, culpabilisa-t-il.
- Nan pas du tout c'est moi qui ai décidé de te suivre et je ne regrette absolument pas de l'avoir fait.
- Donc c'est pour ça que tu n'as pas répondu à mes messages ? demanda-t-il ensuite semblant soulagé.
J'hochais la tête.
- Tu voulais me dire quelque chose ?
- Oh non ... non c'était rien j'ai déjà oublié ce que je t'avais écrit.
- Ok, si tu le dis.
- On va cours ?
- Ouais malheureusement, soufflais-je
- Heum, avant qu'on y aille je me demandais ... On peut se voir après les cours ?
- Ouais ce serait génial. Chez moi ?
- Parfait. Ton père ne sera pas là ?
- Travail.
- Cool.

Trois coups frappèrent à la porte.
- J'y vaiiiiis, hurlais-je en me précipitant vers la porte.
- Je comptais pas me lever, se moqua mon jumeau affalé dans le canapé une manette de jeux vidéo entre les mains.
J'ajustais mes cheveux et mon t-shirt avant de faire un grand sourire et d'ouvrir la porte.
- Hey !
- Entre vas y.
Il ne se fit pas prier et se jeta dans le canapé avant de saluer mon double.
- Où es Tyler ? demanda-t-il.
- Je crois qu'il est chez Luke, ils essaient d'organiser une fête pour le nouvel an, répondit évasivement Kyle.
- Ah c'est cool, je crois qu'il m'en avait parlé effectivement, il voulait qu'on fasse ça chez moi.
Je levais un sourcil.
- Et tes parents sont okay avec ça ? demandais-je avant de réaliser mon erreur.
- Je ... non laisse tomber j'avais oublié que tu vivais seul.
- Non c'est pas ta faute t'inquiètes enfaite pour tout te dire c'est moi qui suis ridicule de continuer à te cacher des choses comme ça. Je vais tout te dire, tout ce que tu as besoin de savoir.
Kyle nous regarda à tour de rôle avant de souffler.
- Je suppose que c'est le moment où je dois encore m'en aller de mon propre salon ?
Je grimaçais avant d'approuver.
Une fois parti Aaron se rapprocha de moi et me prit la main.
- Je n'aime pas spécialement parler de ma famille mais disons que pour toi je vais faire un exception, sourit-il tristement.
- Tu peux encore renoncer, je ne t'en voudrais pas.
- Non, je vais le faire. Pour toi. Je ne veux pas qu'il y ait se secrets entre nous.
Il se frotta la nuque agitais nerveusement sa jambe sur laquelle je posais une main rassurante.
- À une époque avant que tout cette merde n'arrive, on était une belle famille, unie, le genre dont tout le monde rêve.
Je souris, c'est vrai je m'en souvenais.
- Et puis tout a dérapé, les choses n'ont cessé de se détériorer, tout tombait en ruines et je ne pouvais rien faire à part regarder. Voir mes parents souffrir et devoir les réconforter alors que moi aussi je souffrais. Ils avaient peut être perdu un fils mais moi j'avais perdu un frère. Mais je crois que par dessus leur égoïsme le pire ça a été de voir leur mariage tomber à l'eau. Peu de couples survivent à la mort d'un enfant et mes parents n'ont pas dérogé à la règle. Après la mort de Nathaniel plus rien n'était pareil ils se reprochaient mutuellement de n'avoir rien vu, s'accusant de ne pas avoir été à la hauteur. Ce n'étaient plus les parents aimant que j'avais connu, ils se déchiraient et s'engueulaient tous les soirs. Mon père s'est réfugié dans le travail et j'entendais ma mère pleurait dans sa chambre puis j'ai bientôt finis par découvrir que mon père dormait sur le canapé du salon et que ma mère recevait des longs appels pour lesquels elle s'isolait. Ils ont tenu un an comme ça avant que ma mère demande le divorce. Depuis elle a refait sa vie avec le mystérieux interlocuteur qu'elle avait au téléphone. Un connard il me semble, je l'ai vu une fois mais par inadvertance j'étais pas censé être là depuis je sais qu'elle veut me le présenter officiellement.
- Tu ne veux pas ?
- Pas trop non ...
- Même si je t'accompagnais ?
- Je reconsidérerais peut être la proposition.
- Tu sais c'est triste pour tes parents, je les ai toujours vu comme le couple parfait en comparaison des mes parents qui n'étaient d'accord sur rien et se disputaient tout le temps. Quand ils nous ont annoncé qu'ils divorçaient ça ne nous a pas choqué, on était plutôt soulagé à vrai dire.
- Je crois que j'ai ressenti la même chose à l'annonce de la nouvelle mais ça ne m'a pas empêché d'être triste, j'aurais voulu arranger les choses entre eux mais je crois que c'était déjà trop tard. Rien n'aurait pu sauver leur couple et je m'en rends compte maintenant. Enfin bref, tu dois toujours te demander comment j'ai finis par habiter seul non ?
- On peut s'arrêter là, ça a déjà du être très éprouvant de me raconter tout ça.
- Non je veux finir. Après leur divorce ils m'ont chacun demandé de venir vivre avec eux. Et à aucun moment ils n'ont pensé à ce que je voulais moi. Ça m'a mis complètement hors de moi. Après avoir passé des mois à pleurer et à se lamenter sur leur propre sort sans s'occuper de moi, ils se souvenaient soudainement qu'ils avaient un second enfant ? Alors, quand le juge m'a demandé mon avis, j'ai répondu que je ne voulais aller chez aucun d'eux, c'était au-dessus de mes forces. Ils l'ont mal pris et c'est peu de le dire mais je crois que finalement ça ne les a pas dérangé tant que ça, ils ne voulaient juste pas que l'autre gagne ma garde et dans ce cas là personne ne la gagnait. J'ai donc demandé l'émancipation, ça n'a pas été trop compliqué de l'obtenir et j'en suis maintenant là où j'en suis. À recevoir un appel une fois par an pour mon anniversaire et une carte avec un peu d'argent. Je sais qu'ils m'aiment c'est juste ... compliqué pour eux de le montrer.

Mon meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant