Mon meilleur ennemi

Retour

- Pas trop stressé de revenir en cours ? me moquais-je.
- Je t'avoue que ça ne m'avais pas trop manqué, rigola t-il.
J'éclatais de rire.
- J'imagine qu'il doit y avoir pas mal de rumeurs qui doivent circuler sur moi et ce qui c'est passé à la fête non ?
Je soupirais.
Bien sûr il allait falloir aborder le sujet.
- Aaron, il y aura toujours des crétins pour dire de la merde. La seule chose à faire est de ne pas les écouter.
Il hocha la tête.
Je lui tendis ma main, qu'il prit sans hésitation.
- Allons y, murmura t-il.

- Le voilà !!!
Les gars se jetèrent sur mon copain, m'écartant de lui au passage.
Je levais les yeux au ciel.
- Calmez vous les garçons, là je crois que vous l'étouffer, ricanais-je.
- Je vous ai manqué tant que ça ?
- Bien sûr que oui ! s'exclama mon jumeau.
- C'était un enfer les cours sans toi, la svt c'est tellement ennuyeux quand tu n'es pas mon binôme, se plaigna Luke. Je ne peux pas faire mes conneries seul !
Je fis un regard curieux.
- Ah oui et qu'est ce que vous faîtes d'habitude toi et ton partenaire de crime en svt ?
Il s'extasia content de pouvoir me raconter ses bêtises tandis qu'Aaron faisait le tour de ses autres amis.
- Oh et bien par exemple la dernière fois on devait disséquer une grenouille et Aaron m'a dit de l'embrasser sur la bouche, qu'elle se transformerait peut être en princesse super hot et ...
- Nan ! Me dis pas que tu l'as fais ?! C'est immonde ! le coupais-je à moitié ahurie à moitié pliée en deux de rire.
- C'était un petit bisous ça va, mais elle était toujours aussi moche après.
- T'inquiète je suis sûr qu'on peut te trouver une copine sans tomber dans la zoophilie, le rassurais-je en plaisantant.
Aaron éclata de rire à ma remarque.
- C'est tellement bon de te revoir mon pote, étaient en train de lui dire Jayden ? Ou Mike ? J'ai honte ... je n'arrive toujours pas à savoir lequel est lequel.
Ils se tapèrent tous dans les mains et se firent des accolades.
C'est que ces mecs sont de vrais guimauves.
Je cru voir l'armoire à glace qu'était Kaden versait sa petite larme.
Aaron s'écarta de ses amis pour me rejoindre.
- Pourquoi tu ne restes pas avec les garçons ? Ils ont du te manquer non ? m'étonnais-je.
- Oui mais ils ne sont pas toi, sourit il. Et ce sont des mecs quoi, ils peuvent être lourds parfois.
Je fondis.
- Ils vont finir par me détester, blaguais-je. Je te pique tout le temps.
- Tu ne me voles pas, je t'appartiens déjà, répliqua t-il.
Je lui tapais la poitrine.
- Arrêtes d'être romantique comme ça ! Pourquoi es tu aussi parfait ? me plaignais-je.
Il haussa les épaules.
- Tu es vraiment une drôle de fille.
Il sourit.
- Si les filles apprennent qu'en plus d'être extrêmement sexy tu es aussi romantique, elles vont être de vrais pots de glue, avouais-je en grimaçant.
Son sourire s'agrandit.
- Serait-ce de la jalousie que je perçois dans ta voix ?
- Peut être ...
- Mais c'est toi ma petite amie, et c'est toi que j'ai choisi pour m'accompagner à la soirée de fiançailles de ma mère. Je n'aurais pas demandé à n'importe qui. 
Je souris, c'est vrai.
Il savait comment me rassurer.
- Je dois m'habiller comment d'ailleurs ?
m'inquiétais-je.
- N'importe quoi, tu seras toujours belle de toute façons, dit-il niaisement.
- Et ... si je ne mets rien alors ? le provoquais-je.
Il passa sa langue sur ses lèvres avec un sourire carnassier.
- Rien c'est encore mieux.
J'éclatais de rire.
- Sale pervers !
- Tu n'aurais pas dû me tenter ...

Les cours se passèrent tranquillement à part quelques regard curieux adressé à mon copain jusqu'à la pause déjeuner. J'étais soulagée, je ne savais pas si Aaron aurait pu encaisser une allusion à son frère ou son overdose ... jusqu'à ce que ...
- Regardez ! Un revenant ! s'exclama Zack nous voyant débarquer avec les garçons à la cafétéria.
Aaron lui envoya son majeur.
- Nan attends je déconne mec ! Je ... tu m'as vraiment fais peur gros con !
Il s'approcha de nous.
Mon copain paru abasourdi.
- Ne prends pas cet air surpris, ce n'est pas parce qu'on s'est engueulé à cause d'une fille, voire deux, fit il en me glissant un regard, que je suis un gros connard qui ne s'en fait pas pour son ancien meilleur ami. Ta gueule m'aurait manqué. Vraiment.
Ces deux là allaient peut être enfin se réconcilier. Après tout rien n'était perdu.
- Merci mec.
- C'est rien, heu Angel ?
- Oui ? fis-je surprise qu'il s'adresse à moi.
- Tu sais mon pote Gabriel ? Il m'avait donné cette lettre pour toi, je l'ai déposé sous ta porte hier soir, j'espère que tu l'as bien eu, ça semblait important pour lui. Je ne sais pas ce qu'il y avait dedans mais bon. Il est reparti à Londres pour de bon.
Je soufflais de soulagement. Il ne savait rien du contenu de l'enveloppe. Et Gabriel ...
Gabriel était loin. Un océan nous séparait désormais.
- Oui je l'ai eu merci.
- De rien, fit-il content d'avoir aidé.
Il s'en alla rapidement.
- Qui est Gabriel si je peux me permettre ? demanda soudainement Kyle.
Merde ! J'avais complètement oublié qu'ils étaient là.
- C'est ... une vielle connaissance de Londres, tentais-je sous le regard noir d'Aaron.
- Tu ne nous parles jamais de Londres, continua mon aîné.
- C'était ton petit copain ? questionna sans gêne Luke.
Aaron serra les poings.
- Bon aller on arrête là cette mascarade, Angel dis leur la vérité.
Je soufflais au bord des larmes.
- Pas ici.
- Très bien, on sèche. Je connais un coin tranquille, annonça mon petit ami.
J'hochais la tête.

Une fois assis confortablement sur un des bancs du skate parc, je déballais tous, sans omettre aucun détail : Gabriel, cette soirée horrible, le harcèlement, les petits mots mesquins, les insultes, mes amis me tournant le dos.
- Ange ... pourquoi ne nous as tu rien dit ? On est tes frères ! hurla mon jumeau dès que j'eu finis mon récit.
- Je ne voulais pas vous inquiéter, et puis vous étiez à des centaines de kilomètres, vous n'auriez rien pu faire.
Je crus voir des larmes perlaient au coin de ses yeux.
- Je suis désolé ... soufflais-je.
- Et maman, elle savait ? demanda soudainement Kyle.
Je hochais négativement la tête.
Non, j'avais trop honte.
Elle se serait sentie coupable de m'avoir emmené et mise dans cette situation.
Alors qu'elle n'y était pour rien.
Mais c'était mon choix.
J'avais choisi de la suivre.
Et j'étais tombé sur Gabriel.
- Ange ... tu aurais dû lui dire. Elle aurait pu t'aider. Pourquoi n'as tu rien dit à personne à part ... mon aîné tourna la tête vers Aaron.
- Aaron sérieusement ? enchaîna Tyler.
J'haussais les épaules.
- Depuis quand le sais tu ?
- Je sais pas ... un moment ? tenta mon petit ami.
- Je n'arrive pas à comprendre, pourquoi l'avoir dit à Aaron en premier ? Vous ne sortiez même pas encore ensemble ... et ce n'était pas l'amour fou ... s'interrogea soudainement Luke.
- Je n'ai pas vraiment réfléchi quand je lui ai envoyé ce message, je savais juste que j'avais besoin de me confier à quelqu'un. Je ne saurais pas l'expliquer mais je savais qu'il comprendrait ... en quelque sorte. Il avait été là quand j'en avais besoin, avouais-je en repensant à la façon dont il m'avait laissé son grand lit, il ne m'a pas posé de question et a juste été là. Alors ... je ne regrette pas. Je savais que mes frères s'en voudraient, exactement comme là tandis qu'Aaron serait moins touché, enfin c'est ce que je pensais.
- Wouah, je crois que je t'aime encore plus, si c'est possible, intervint mon copain.
Je souris et l'embrassais sans gênes devant mes frères et leurs amis.
- Vous êtes vraiment mon ship préféré, il faut absolument que je vous trouve un nom de couple, s'exclama Luke avant de se moucher comme devant une téléréalité.
- Angon ?
Je grimaçais devant la proposition d'Archie.
- Archie, tais toi laisse faire le maître, okay jeune padawan ? le reprit le blond.
- Aarel !!! reprit-il soudainement.
- Vous êtes ridicules, riais-je.
- Nous aussi on t'aime, firent-ils en cœur.
- Oui et on sera toujours là pour toi, si il y a d'autres Gabriel qui t'emmerdent, on ira leur casser la gueule, approuva Kaden.
- Tous doux Rambo, on a pas tous ta carrure, ajoura Archie.
Je souriais.
J'étais contente, enfin, vraiment.
Je leur avais dit.
Et maintenant je me sentais libre, je n'avais plus rien à cacher.
Cette histoire était loin derrière moi.
Je pouvais maintenant me concentrer sur le futur.