Douloureux aveu

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- Faut que je te parle. C'est un peu court comme message ça non ? Surtout que je me suis déplacé en plein milieu de la nuit et escaladé ta maison pour te rejoindre à, il jeta un coup d'œil à sa montre, 3h.
Il haussa un sourcil.
- J'ai le droit à des explications maintenant ?
- Tu en auras je te le promets. Mais là j'ai juste besoin de me confier et t'es la seule personne à qui je puisse le dire.
- Tes frères sont au courant ?
- Non ça serait trop dur à entendre pour eux ...
Il s'approcha intrigué et fini par s'assoir à côté de moi sur le lit.
Aaron enroula son bras autour de mes épaules. Geste qui me rassura dans ma décision. Je pris une grande inspiration :
- C'était il y'a un an jour pour jour je crois, je marchais dans les couloirs de mon lycée à Londres et un mec m'a bousculé, il s'est tout de suite excusé et a ramassé mes livres. Puis j'ai croisé ses yeux verts et son sourire colagate. C'est tellement bateau maintenant dis comme ça mais je suis tombée amoureuse de lui. J'ai vite commencé à glaner des informations sur lui, j'ai appris qu'il étais capitaine de l'équipe de lacrosse et qu'il était délégué du conseil des élèves, bref une vraie star quoi, je ne sais pas comment j'avais pu le rater avant dans le lycée, certainement parce qu'il était toujours entouré d'une horde de fans. Et puis d'un coup alors que notre rencontre furtive remontait à un mois il est venu me voir à la fin d'un cours et m'a dit que je lui plaisais. Ça me paraissait tellement irréaliste mais j'étais en même temps tellement contente que ... j'ai dis oui quand il m'a invité à sortir le soir même.
C'est là que commençait la partie la plus dur à raconter et Aaron sembla s'en rendre compte puisqu'il serra ma main.
Je repris donc.
- J'avais demandé conseil à ma mère et mis une petite robe rouge crayon. Il m'attendais à 7h pile sur le perron un bouquet à la main, on aurait dit le gendre idéal. Il m'a tendu son bras et ouvert la portière, un vrai gentleman. La soirée s'est super bien déroulée, j'étais en confiance alors quand il m'a proposé de venir chez lui je ne me suis pas méfiée, il disait que ses parents n'étaient pas là et qu'il voulait me montrait là où il vivait. On était juste censé boire un verre et jouait à son baby-foot. Mais ça s'est passé autrement ...
- Non, je veux pas entendre la suite Angel ... s'il t'a ... non s'il te plaît dis moi qu'il ne t'a rien fait et que tu es rentré chez toi intacte ...
Ses yeux étaient brillants, les miens aussi certainement.
- Il m'a fait monté à l'étage pour me montrer ça chambre le problème c'est qu'il a fermé à clé derrière lui puis ... m'a ... m'a jeté sur le lit. À ce moment là j'étais tétanisée, je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait alors je n'ai rien fait quand il a commencé à retirer ma robe mais tout d'un coup comme une poussée d'adrénaline m'est montée et je l'ai repoussé violemment. Il était furieux et vexé, il m'a dit qu'avec la tenue de pute que je portais il pensait que c'était ce que je voulais, que j'avais été provocante.
Je vis les poings d'Aaron se serrait.
- Je suis partie en courant de chez lui à moitié déshabillée avec mon mascara qui avait coulé. Je devais être hideuse, j'ai appelé un taxi et je suis rentrée chez moi. Quand ma mère m'a demandée comment ça c'était passé je n'ai pas eu le courage de lui raconter, j'ai simulé un sourire et lui ai dit que j'étais trop fatigué pour lui en parlais, elle m'a souhaitais bonne nuit. Le lendemain matin je me souviens avoir simulé un mal de ventre pour ne pas aller au lycée mais rien à faire ma mère n'était pas dupe elle m'a déposé de force là-bas. Après ça a été la descente aux enfers et je pensais pourtant ne pas pouvoir tomber plus bas. Tout le monde me fixait dans les couloirs, les filles me regardait de haut, me poussait, les mecs me demandait si je pouvais leur tailler une pipe, je me faisais siffler, harcelée. Tout le monde me traitait de pute. J'ai perdu mes amis, ma réputation, ma dignité, il m'a tout pris. J'ai passé l'année à l'éviter, à manger à la bibliothèque, à refuser de coucher avec des mecs qui me le proposaient ... à essayer d'être invisible. Et quand j'ai su que ma mère avait cette opportunité de partir et moi de retourner à Paris j'y ai tout de suite vu un signe du destin et puis mes frères me manquaient, les avoir au téléphones ne me suffisaient plus ...
- Angel, j'ai ... j'ai pas de mots ...
- Ne dis rien alors.
Il me pris dans ses bras et mes serra fort, je nichais ma tête dans son coup et humais son odeur musqué qui me rassurer.
Il releva la tête vers moi.
- je ne savais pas que tu avais vécu tout ça, j'aurais pu ... j'aurais pu t'aider. Donne moi le nom de ce mec Angel, je vais le buter.
Ses yeux étaient maintenant noirs de colère.
- Aaron, si je t'ai raconté ça maintenant ce n'ai pas pour rien. Quand je me suis évanoui cet après-midi c'est parce que je suis presque certaine de l'avoir vu. Il était là ... tu comprends ? Il est de retour dans ma vie alors que je pensais avoir tourné la page.

Mon meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant