Match

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J'arrivais difficilement à me trouver une place dans les gradins déjà noir de supporters en délires. Mon père était déjà installé, les couleurs de l'équipe du lycée sur ses joues et une main en mousse sur ses genoux. Je plissais les yeux et me mordis la lèvre pour ne pas glousser. Il a l'air tellement à fond.
L'équipe arriva sur le terrain encouragé par les hurlements et tapements de pied des supporters.
Mais mon attention n'était porté que sur un certain brun.
Il arborait le numéro 3 et était apparemment ailier de ce que j'avais compris.
Il sembla sonder du regard les gradins avant de tomber sur moi.
Aaron me fit un sourire éclatant avant de me faire un clin d'œil.
J'entendis les filles derrière moi ricanaient bêtement. Je levais les yeux au ciel, si elles savaient qu'elles n'avaient aucune chance avec lui.
- Ailier c'est vraiment un super place chérie, tu vois car tu joues en offensif et en défensif mais pour ça tu dois être agile et rapide et avoir la taille et la puissance d'un pivot, babilla mon père en se tournant vers moi les yeux brillants. C'est vraiment génial moi quand j'étais jeune, j'étais aussi ailier.
J'hochais la tête, faisant mine d'avoir compris un traître mot de ce qu'il venait de dire.
- Ah et regarde voilà tes frères !
Effectivement c'étaient les derniers arrivés sur le terrain comme d'habitude.
Ils semblaient fixer une personne avec insistance dans le public, je me tournais pour suivre leur regard. C'était un homme de la quarantaine avec une petite paire de lunette et un cahier entre les mains. Lui aussi examinaient minutieusement l'équipe.
Il devait forcément être le recruteur. Je me sentais bête de ne pas avoir compris plus tôt.
Le coup de sifflet résonna indiquant le début du match.
J'eu du mal à suivre les silhouettes mouvantes des joueurs mais j'arrivais à peu près à savoir quand notre équipe était en bonne ou mauvaise posture grâce aux commentaires incessant de mon père.
- C'était absolument extraordinaire ! Tu m'avais caché que ton petit ami était aussi fort !
Mon cœur bondit dans ma poitrine.
- Heu ... je ne pensais pas que ça t'intéressais ...
- Je ...
Il ouvrit la bouche mais rien d'autre ne sortit, il sembla se raviser.
- Je l'avais peut être mal jugé après tout. Tant qu'il te rend heureuse.
Ces quelques petits mots signifiaient tellement pour moi.
- Merci, chuchotais-je la voix chargée d'émotion.
Un coup de sifflet et des applaudissements me sortirent de ma transe.
Je relevais la tête et vis mon copain se faire soulevé et acclamé par ses coéquipiers.
Ils avaient gagné.
Je me levais du banc inconfortable sur lequel j'étais depuis maintenant un peu plus d'une heure et descendis rejoindre Aaron.
Les gars en me voyant arrivé sifflèrent mais il les fit taire.
Zack proposa d'aller fêter ça dans une pizzeria.
Aaron fis une pression sur ma main je relevais la tête et le vis me faire non de la tête.
Il est vrai que je n'avais pas dans mes projets de passer la soirée en compagnie de mon copain ainsi que tous ses coéquipiers dont mes frères et leurs vannes pourries. Non j'avais envie de me retrouver seule avec lui. Seulement le recruteur arriva derrière moi et se racla la gorge.
- Mr Miller ?
- Oui, oui, heu .. oui c'est moi, reprit d'un ton professionnel Aaron.
- Nous pourrions être amené à nous revoir très bientôt. Vous avez très bien joué ce soir, félicitations.
- Merci.
Ils se serrèrent la main puis le recruteur reparti comme si de rien n'était.
- C'était ...
- Wouah, termina Aaron.
- Je crois que tu as une bourse assurée.
- C'est ... j'arrive tellement pas à y croire.
- On se casse pour fêter ça ? proposais-je.
Il hocha la tête.
- Je prends une douche vite fait avant okay ?
Je grognais mais le laissais.
- Fais vite.
- Tu ne remarqueras même pas que j'étais parti, cria-t-il me laissant en plan en bas des gradins.
Je vis au loin mon jumeau être félicité par Jenna. Ces deux là s'étaient beaucoup rapproché depuis que mon frère lui avait avoué ses sentiments. Et je suis heureuse pour eux.
Jenna sembla m'avoir repéré et me souria. Un vrai sourire, sincère et heureux.
Mon père me rejoignit.
- Je vais te laisser, je suppose que tu ne comptes pas rentrer tout de suite.
J'hochais la tête.
- Essaies de rentrer avant minuit d'accord ? C'est ... heum enfin Monica va s'inquiéter pour toi tout ça ...
Je souris imperceptiblement.
- Promis.
- Félicite Aaron de ma part d'accord ?
- D'accord.
Il me fit un bisous sur le front puis parti.
Je sentis ma poche vibrait.
C'était ma mère. Et elle semblait déjà m'avoir appelé deux fois.
Ça devait être important.
Je décidais de la rappeler pour en avoir le cœur net.
- Allô ?
- Angel ! Oh ma chérie tu ne peux pas savoir à quelle point je suis heureuse de t'entendre !
- On s'est parlé avant-hier enfin, riais-je.
- Je t'appelais pour savoir si tu acceptais ma proposition, ton père ne m'a pas répondu  ... je commençais à m'inquiéter ...
- De quelle proposition tu parles ? m'étonnais-je.
Il y eu un silence à l'autre bout du fil.
- Je n'en reviens pas ! Mais quel connard !
Il ne t'a rien dit !
- De quoi enfin ? fis-je de plus en plus perdue.
- J'ai obtenu la permission de t'emmener avec moi, nous n'irions pas dans des pays en guerre bien sûr et tu pourrais faire l'école en ligne, je veux dire après tout il ne te reste que quelques mois de cours avant le bac ... Ton père était censé t'en parler mais visiblement il ne l'a pas fait. Est ce que tu serais partante ?
Je sentis une main attraper ma taille.
Je sursautais puis rencontrais ces beaux yeux bleus.
- Çe ne va pas ? me questionna Aaron en voyant ma mine déconfite.
- Angel ? demanda ma mère.

Mon meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant