Chapitre 10

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J'ai erré toute la nuit dans la ville, je n'ai même pas dormi. Je suis tiraillée par la trahison de Jay et où Matt aurait bien pu s'enfuir. Je ne sais même pas si je dois retourner vers les miens, ou avec les humains. Si Jordan était là, il me dirait sûrement de partir, mais je ne sais même pas où aller c'est ça le problème. Entre les débris des magasins et les chiens errants j'arrive à me réperer dans un des quartiers de la ville, et j'arrive facilement jusqu'à mon ancienne maison.

Elle a été dévastée, et je peux reconnaitre les restes de mon père dans l'allée, mais cette fois toutes les émotions m'envahissent et je fond en larme, à genoux devant lui. C'est moi qui suit reponsable de ça, et je n'ai ressenti aucun remord jusqu'à maintenant. Je suis un monstre.

J'aurais préféré que ses recherches n'aboutissent jamais et que tout ça ne se soit jamais passé, pourquoi avoir passé son temps à vouloir éradiquer toutes les maladies si le vaccin est un virus encore plus dévastateur ?

Je monte ensuite les marches jusqu'à ma chambre en emjambant les débris, elle est presque restée comme dans mes souvenirs, avec les photos, les peluches et même mes affaires d'école. Je débarrasse le lit de sa poussière et des objets avant de m'allonger dessus, en regardant le mur en face de moi. J'ai un très vague souvenir de ma mère, me chantant des berceuses à cet endroit où se trouvait une chaise avant, mais mes souvenirs restent flous.

-Hayler ?!

Je me retourne en entendant la voix de Matthew en dessous, je me redresse en commencant à descendre avec prudence.

-Comment tu as su que j'étais là ?
-À vrai dire il y a pas d'autres endroits possible...tu vas bien ?

Je hoche simplement la tête puis le regarde en observant si il n'était pas blessé.

-Et vous tous ? Vous avez réussi à vous échapper ?
-Oui grâce à toi.
-Non pas vraiment, c'était un piège ils ne savaient pas où vous étiez je les ai conduit à vous inconsciemment.
-Tu as voulu bien faire, ce n'est pas de ta faute puis on a aucune personne à pleurer alors tout va bien.

Je hausse les épaules en venant m'asseoir sur une des chaises du salon, il se met devant moi en observant les débris.

-Tu ne peux pas rester ici.
-Il est hors de questions que je retourne là-bas donc si.
-Tu peux venir avec nous.
-Mettre un loup dans une bergerie n'est pas vraiment une bonne idée.
-Je pourrais te donner mon sang si tu veux.

Je le regarde en froncant les sourcils, je crois qu'il ne se rend pas bien compte de ce qu'il dit.

-Je suis incapable de me controler si je te mords, tu n'y survivra pas.
-Je suis sûr que tu es capable de te contrôler il suffit juste que tu sois motivée.
-Personne là-bas voudra de moi réfléchis.
-Tu nous as aidé ils ont pas vraiment le choix.
-Toi tu veux mourir.

Il m'affiche un sourire en haussant les épaules.

-Je veux juste pas te perdre encore une fois.
-Et moi je veux pas te tuer.
-Alors le fait pas !
-Ça à l'air si facile à dire, tu ne connais pas ce que je ressens.

Il s'approche de moi et pose sa main sur la mienne.

-Hayler, tu es ma meilleure amie, je te laisserai pas tomber alors soit je reste ici avec toi soit on repart tout les deux, c'est toi qui voit.

Je soupire doucement, dans les deux cas il voudra que je me nourrisse de lui, je n'ai pas vraiment le choix.

-D'accord...
-Tu vois quand tu veux ! Aller viens.

Il se redresse ensuite tout comme moi et nous commencons à marcher jusqu'à sa voiture qui nous conduit à leur prochaine planque, cette fois ci c'était une prison abandonnée, quand on y pense c'est pas une si mauvaise idée.

-Et comment vous avez réussi à creuser entre le buker et la prison ?
-On a trouvé la prison en premier, mais l'autre groupe avait vu le bunker on a juste réuni les deux en utilisant des explosifs.
-C'était donc ca les bruits qu'on entendait la nuit.
-Possible.

Il s'arrête puis nous rentrons en passant par l'entrée des gardiens, les autres commencent à me regarder une nouvelle fois mais je n'y prête pas attention cette fois ci, Matt m'installe dans une des cabines de gardiens avec tout le confort possible.

-Tu n'es pas obligé de faire ça.
-Ne dis pas de bêtise, repose toi je vais aller parler aux autres.

Je soupire en sachant bien ce qu'ils diront mais je m'allonge en fermant les yeux, essayant de m'endormir. Après quelques minutes j'entends déjà les autres râler par ma venue et j'actionne un vieux lecteur MP3 en mettant les écouteurs pour ne plus les entendre, parfois avoir l'ouïe fine ça n'arrange pas les choses.

Erreur humaine Où les histoires vivent. Découvrez maintenant