Rivaux (Fanfiction)

Chapitre 8

Quelques semaines sont passées, avec une tranquillité que Zoro trouvait inquiétante. D'autant plus qu'il avait un très mauvais pressentiment dont il ne percevait pas l'origine. Il avait le sentiment que quelque chose allait se produire, quelque chose qu'il n'aimerait pas du tout. Quelque chose qui allait changer sa vie à jamais.

Ne voulant pas que son père et Luffy s'en fassent, étant donné qu'ils avaient déjà des préoccupations, il s'était contenté d'en parler à Sanji. Ce dernier l'avait rassuré, et lui avait promis de veiller sur eux.

Mais les inquiétudes de plus en plus importantes de ceux qu'il servaient commençaient à affecter le jeune majordome. Il peinait à trouver le sommeil, n'avait de cesse de regarder dans tous les coins d'une pièce lorsqu'il y entrait, et passait ses soirées à faire des tours dans les couloirs. Il avait prévenu Usopp de la situation, et le brun faisait également très attention à Luffy, qu'il ne quittait pas, sauf s'il était avec Zoro.

Quant à Luffy, il sentait bien que tous ses proches étaient tendus. Ils savaient des choses qu'ils ne voulaient pas lui dire, et il ne savait pas pourquoi, ni de quoi il s'agissait. Et il ne savait pas quoi faire pour les aider. Car quand il les interrogeait, ils répondaient tous qu'il ne se passait rien, même Saga. Pourtant, c'est bien son beau-frère qui l'inquiétait le plus.

Zoro refusait toujours qu'il reste seul avec Saga, et Luffy se doutait qu'il ne lui avait toujours pas pardonne l'incident de l'autre fois. Mais lui n'en voulait plus au frère cadet, et il avait essayé de le lui faire savoir, car il voulait rester son ami. Mais Saga s'était mis à l'éviter à son tour. Il ne parlait presque à personne, et s'enfermait durant des heures dans son bureau où sa chambre. Cela l'attristait.

En réalité, lorsqu'il s'enfermait, Saga attendait désespérément une réponse de Ryuma à son message de l'autre fois. Il guettait l'oiseau à sa fenêtre, mais rien ne venait, et chaque jour, la colère prenait un peu plus possession de lui. Il sentait la rage qui naissait au creux de son cœur, et il savait qu'il avait déjà atteint le point de non-retour.

Ce soir-là, il se baladait dans les jardins ; il pensait que prendre l'air lui permettrait de se calmer un peu, mais il n'avait pas prévu que les choses se dérouleraient de la sorte.

-Saga, je suis heureuse de voir que tu es enfin sorti de ton antre.

Surpris de la croiser ici, le jeune homme se retourna vers son épouse, qui avait un sourire suffisant aux lèvres. Il fronça les sourcils et lui fit complètement face, les bras croisés sur son torse.

-Que fais-tu dans les jardins aussi tard, Perona ?
-Je prends un peu l'air, rien de plus.
-Ne reste pas trop longtemps, tu attraperais froid.

Il attendit qu'elle fasse un pas en direction du palais afin de rentrer, mais au lieu de cela, elle s'approcha de lui.

-Je sais ce que tu espères depuis quelques jours.
-Ah oui ?
-Tu attends que ton oiseau messager arrive, n'est-ce pas ? Avec la confirmation de ton complice que ta demande sera acceptée.

Surprit, Saga déglutit, alors que Perona s'approchait encore de deux pas.

-Comment es-tu au courant ?
-J'ai intercepté ton petit mot l'autre fois, et j'ai pris soin d'annuler ta requête. Qui que fut ton destinataire, il a reçu mon message à la place du tien.

Elle lui tendit un morceau de papier, et quand il le déplia, il reconnut sans peine son dernier message adressé à Ryuma. Ses doigts se crispèrent sur le papier, alors qu'il sentait monter sa colère. Ignorante de son état, la rose poursuivit :

-Je ne sais pas qui tu avais l'intention d'éliminer, mais j'ai tout de même ma petite idée. Tu me croyais trop stupide pour deviner ton aversion pour ton frère ?
-Il aurait mieux valu pour toi que tu n'interfères pas...
-Il est hors de question que je te laisse tuer Zoro. Tant que je serais là, tu n'arriveras pas à tes fins !