Le cinéma américain c'est celui que généralement on connait le mieux. Peu importe l'endroit où on se trouve dans le monde on a tous entendu parlé de ses films, on en a tous vu des tonnes. C'est pour ça qu'aujourd'hui, je continue à vous raconter son histoire.
LA CONTRE-CULTURE AMERICAINE
I. Des auteurs en libertés
La fin des années 60 sonne la fin d'une certaine Amérique. C'est la "fin de l'innocence" et l'avènement d'une contre culture plébiscitée par les nouvelles générations. Hollywood, comme le reste du monde, est emporté par la vague.
En 1960, la déconnexion entre Hollywood et le public est flagrant. Tandis que le peuple est secouée par l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy et la guerre du Viêt Nam, des films à grand spectacle, familiaux et consensuels monopolisent les écrans. Hormis quelques succès, dont My Fair Lady (1960) et la Mélodie du Bonheur (1965), la fréquentation des salles est en chute libre.
Sous l'influence des cinémas européens, audacieux et modernes, un courant alternatif apparaît au début des années 1960. Avec les films de John Cassavetes, le cinéma indépendant inaugure u ton personnel, proche du documentaire. Au sein des majors, quelques réalisateurs repoussent les limites des conventions. Hitchcock lance la première salve avec Psychose (196). Stanley Kubrick prend la relève avec Lolita (1962).
Le coup de grâce vient avec Bonnie and Clyde (1967) d'Arthur Penn. L'histoire se passe dans les années 1930. Bonnie Parker, une jolie serveuse s'éprend du voyou Clyde Barrow et quitte tout pour le suivre dans une succession de vol de voitures, de hold-up et de fuites. Warren Beatty et Arthur Penn, producteur et réalisateur, choisissent de donner au film un style cru et violent qui suscita la polémique. Un casting atypique achève de différencier l'œuvre des productions de l'époque. Comme Mike Nichols, qui préfère la même année Dustin Hoffman à Robert Redford pour incarner le Lauréat, Arthur Penn choisit des acteurs inconnus au physique ordinaire. L'année suivante, le film reçoit dix nominations aux Oscars.
Le film tranche par une distance ironique qui empêche tout jugement moral, des héros ambigus et une violence choquante. Le cinéaste se justifie : "On est en pleine guerre du Viêt Na, ce film ne peut pas être immaculé et aseptisé. C'est furieusement sanglant désormais ! ". Les studios sont scandalisés. La Warner sort le film quasiment en secret. Il reste deux semaines à l'affiche aux Etats-Unis, mais devient bientôt un phénomène en Europe. Le raz-de-marée est tel que le studio décide de le reprogrammer sur le territoire américain. Bonnie and Clyde devient l'un des vingt-films les plus rentables de l'histoire du cinéma. Il révèle un public, issu de baby boom et rompu aux codes du langage audiovisuel. Fan de rock n'roll et pacifistes, ces nouveau spectateurs cherchent dans les salles obscures un écho à leurs préoccupations et une alternative au programmes plein de sentimentalités de la télévision.
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Cinéma Babylone
Randompetit livre pour en apprendre plus sur le cinéma [cover par @morketider]