FEDERICO FELLINI

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" Fellini est un enfant de la province, qui n'est jamais réellement arrivé à Rome. Il en rêve encore. Et nous devrions tous lui être reconnaissant pour ces rêves. "

- Orson Welles

Fils de petit bourgeois, Federico Fellini (1920 - 1993) quitte sa Rimini natale à l'âge de dix-huit ans pour Florence, puis Rome où il assouvit sa première passion, le journalisme, où il gagne sa vie en écrivant dans des journaux satyrique

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Fils de petit bourgeois, Federico Fellini (1920 - 1993) quitte sa Rimini natale à l'âge de dix-huit ans pour Florence, puis Rome où il assouvit sa première passion, le journalisme, où il gagne sa vie en écrivant dans des journaux satyrique. Le métier de scénariste lui tend les bras et il écrit des sketches pour l'auteur comique Aldo Fabrizi.

Au début des années 1940, deux rencontres décisives marqueront sa vie à jamais. Robert Rosellini est l'homme qui lui fera découvrir le cinéma à la fois comme moyen d'expression et façon de vivre. Fellini écrira avec lui les scénarios de quatre films et un sketch, de Rome, ville ouverte (1945) et Europe 51 (1952). Giulietta Masina, actrice rencontrée lors de l'enregistrement d'une de ses pièces radiophoniques, et la femme qu'il épousera en 1943 et dirigera dans sept films, des Feux du music-hall (1950) et Ginger et Fred (1985).

Eternelle Gelsomina, c'est ainsi que beaucoup se souviendrons de Giulietta Masina, grand yeux et grand cœur, clown attaché au pas d'une brute épaisse, le colosse de la foire dans la Strada. Epouse et égérie de Fellini, elle incarne aussi Cabiria, la prostituée rêveuse qui croit aux miracles (Courrier du cœur, les Nuits de Cabiria) Juliette l'épouse trompée qui cherche la paix (Juliette des esprits) et Ginger la danseuse de music-hall perdue dans l'univers de télévision (Ginger et Fred)

Federico Fellini ancre tout d'abord son cinéma dans une réalité quotidienne héritée du néoréalisme. Après Courrier du cœur (1952) et sa jeune mariée amoureuse d'un héros de roman-photo se révélant un immense dragueur, ses Vitelloni (1953) sont des trentenaires désœuvrés traînant leur ennui dans une petite ville de bord de mer hivernale et désertée. Des bateleurs de La Strada (1954) aux membres d'une jet-set romaines en pleine décomposition dans La dolce vita (1960) en passant par les petits escrocs de Il bidone (1955), la prostituée des Nuits de Cabiria (1957), c'est bien ses contemporains qu'il contemple avec nostalgie tout d'abord, puis avec une tendresse de plus en plus féroce.

Double du cinéaste, Marcello Mastroianni apparaît la première fois dans la Dolce vita (1960) sous les traits du journaliste Marcello Rubini avant d'incarner Guido Anselmi, cinéaste célèbre et torturé dans Huit et demi puis Snaporaz, le vieux séducteur de la Cité des femmes (1980) et Fred, le danseur révolu de Ginger et Fred (1985). Dans Intervista (1987), déguisé en Mandrake le magicien, il joue son propre rôle et visionne avec Anita Ekberg et Fellini la scène mythique de la fontaine de Trevi.

A partir de Huit et demi (1963) son autoportrait en artiste harassé par son entourage et terrassé par une panne d'inspiration, le ton, déjà annoncé dans La dolce vita, change vraiment. La voie de l'autobiographie fantasmé est désormais ouverte : son univers devient onirique, fait d'images réelles venues de l'enfance et de rêve aux confins du fantastiques et du grotesque Satyricon (1969), Fellini Roma (1971), Amarcord (1973) la Cité des femmes (1980) exploitent cette veine baroque om le spectacle, la religion, la séduction et l'angoisse du temps qui passe se mêlent dans une ronde folle et bigarré. Magicien, visionnaire, caricaturiste, Fellini est un inconsolable rêveur.

Fellini trouve sa place dans l'adaptation tapageuse de la vie du séducteur vénitien Casanova, avec Donald Sutherland. Mais le Casanova de Fellini comme son titre l'indique, est surtout la vision personnelle du réalisateur et un quasi autoportrait dont le délire visuel revendique un certain mauvais goût.

Dans les Vitellioni, une phrase de Leopoldo, l'écrivain, rend bien compte de la plus grande obsession de Fellini : " Les années s'envolent hier encore c'était l'enfance et maintenant, tout est finit. "

Alors oui ce portrait est très différent des anciens. Il est plus court et raconte plus l'oeuvre que la biographie du réalisateur. Dites moi si vous préférez ce genre de portrait ou les anciens !

em!

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