Chapitre 10

56 13 8
                                    

Criminel s'exaspère. D'habitude il respecte les femmes. Mais là ..... Il a envie d'en finir avec celle qui se trouve en face de lui.

Très forte, cheveux blonds bouclés et sourire bien trop faux... Criminel en a marre.

Il attend qu'elle finisse un discours sur les enfants ignobles.

- C'est qu'ils ont sûrement été éduqués par des bons à rien ! Il n'y a pas d'autres explications ! C'est forcément...

-Et à part ça, vous connaissez les De l'Espérance.

-Que... Quoi?!!! Bien sûr que je les connais ces sales cons !!! Oui je les connais !! Elle était ma sœur !

-Parfait. Alors laissons les enfants de côté et parlez moi de cette femme.

-Eh bien... Elle était insupportable ! Elle était plus belle. Plus drôle. Plus... Miss parfaite ! Nos parents ne disaient que du bien d'elle. Oh Claire par ci ! Oh Claire par là !! Elle était... Arg!!! Détestable !

- Et pourquoi ? Vous êtes jalouse c'est ça ?

-Non bien sûr que non je suis pas jalouse. Elle méritait juste ce qu'elle a...

Criminel a pris le couteau. La femme s'est arrêtée aussitôt. Qu'est ce qui lui veut à la fin !? Comment ose-t-il la menacer ?!!

-Baissez moi ça tout de suite !

-Retirez ce que vous venez de dire. Claire ne mérite pas de s'être fait empoisonnée. Claire ne le mérite pas.

-Et puis d'abord qui êtes vous ?!! Pour arriver ce soir, pour me parler de cette sale chienne...

Criminel presse la lame contre la joue jouflue de la femme qui s'arrête à nouveau.

-Qui je suis Madame ?! Qui je suis ?!!!! JE SUIS SON FILS !!! ET J'EXIGE DU RESPECT POUR CETTE FEMMME !!!! J'EXIGE DU RESPECT POUR MA MÈRE !!!!!

Le temps s'est arrêté. La femme halète sous la pression de la lame. Criminel suffoque sous cette ignorance. Il suffoque sous l'irrespect envers sa mère.

-Eh bien jeune homme ! Vous devriez avoir honte ! Son fils est mort !!! MORT !!! Vous osez voler une identité  !!!!! Vous êtes ignoble !!!

- FERMEZ LA !!!!! FERMEZ LA !!!!! Vous ne savez pas de quoi vous parlez !!!! Vous ne savez rien !!!! Rien du tout !!!

-C'est vous qui ne savez rien !!!!! L'enfant mauvais est mort depuis longtemps !!!! C'était un sale môme !!! Tout comme vous !!!! Allez vous en !!!! Sortez de chez moi !!!!

Notre homme appuie la lame tellement fort sur la joue qu'une fente apparaît et le sang se met à couler.

La femme hurle de terreur tandis que Criminel éprouve une certaine fascination envers la substance rougeâtre.

Tellement fasciné qu'il laisse tomber le couteau et observe la blessure. Le sang tombe sur le sol dans un petit bruit plus ou moins régulier. La goutte s'éclate sur le carrelage pour faire place à une autre goutte, et encore une.

La femme hurle encore, trois fois plus terrifiée en voyant le regard, avide, de Criminel.

-AU SECOURS !!!!! A L'AIDE !!!!!! L'ASSASSIN !!!!! NON!!!!!!! PAS MOI PAS MOI !!!!!!

Criminel, voyant la situation lui échapper, laisse de côté la blessure nullement grave et dit, très calmement :
Madame s'il vous plaît. Je ne vous ferez rien. Calmez vous et tout ira bien.

- À L'AIDE !!!!!!! AU SECOURS !!!!!!

Notre héros plaque sa main sur la bouche décorée de rouge à lèvres et attire la femme contre lui.

Le silence se fait. Automatiquement tout devient calme. D'un calme étrange. Personne, à l'extérieur n'a entendu les cris. Mais Criminel doit faire vite.

Il murmure : Je ne vous ferez rien. Vous avez ma parole.

Elle essaye de se débattre mais Criminel est beaucoup plus fort.

-Je vous promet de ne rien faire du tout. Rien.

Alors, voyant aucune autre possibilité, la femme acquiesce.

-Parfait. Voilà ce qu'on va faire. Je vais vous lâcher. Je vais m'asseoir sur la chaise là bas. Et vous. Vous... Vous allez vous taire. Jusqu'à je vous dise le contraire. C'est compris ?

La femme hoche la tête une nouvelle fois.

Alors Criminel lâche sa victime et part s'asseoir comme il l'a dit.

La femme reste scotchée devant lui. Et si... C'était vrai ce qu'il avait dit ? Et si l'enfant mauvais n'était pas mort ? Et si cet homme, qui se tient devant elle, est en faite.... Nan! C'est impossible !

-Bien. Maintenant que tout est calme vous allez répondre le plus précisément aux questions que je vous pose. D'accord ?

La femme, encore trop secouée, ne répond pas.

-Vous n'avez plus envie de parler ?

-Que voulez vous savoir ?

-Parfait. Je voudrais savoir, Madame, ce que le père est devenu.

-Parti. Du jour au lendemain. Comme ça. Personne ne sait.

-Et l'enfant ?

-L'enfant ? Il est mort. Mais si vous pensez le contraire et bien il a sûrement été amené à l'orphelinat.

-Quand ? Par qui ?!

-Sûrement pas son père, enfin.. Je pense. On dit qu'on aurait trouvé l'enfant mauvais dans la rue, assis sur le trottoir avec un bijou dans la main.

-On dit ? Les faits sont-ils vrais ?

-Eh bien je ne sais pas, parce que pour moi, il est mort.

Criminel a soudain un lointain souvenir. Très lointain dont il en saisit quelque détail. Souvenirs qu'il n'a jamais vu auparavant.

Des yeux verts. L'homme en face de lui, lui ébouriffe les cheveux avant de déposer dans sa main une médaille. Un bijou en or. Il entend :
A ta mère. Retiens mon fils. A ta mère. Je t'aime.

Et l'homme s'en va en lui faisant un signe de main.

Il s'assoit sur le trottoir et regarde le joli trésor qui pend au bout de son doigt. Il a décidé d'attendre. Persuadé que l'homme reviendra le chercher.

Criminel regarde le sol. Cet enfant... C'est... C'est lui. Et cet homme... C'est... Son père ?! Nan... Ça n'a pas... C'est tellement irréel.

-Pourquoi disait on que l'enfant était si mauvais ?

-Il avait quelque chose d'inquiétant dans ses façons de faire. Par exemple quand il regardait quelqu'un.. Il avait cet air... Si... C'était troublant. Trop. Il avait aussi cette attraction pour le sang. Oui... Ça c'était une chose qui inquiétait beaucoup ses parents.

-C'est tout ? N'y a-t-il pas... Ne serait-ce qu'un détail qui vous a marqué ?!

-Eh bien... Non.. En faite cet enfant était marquant. Tout ce qu'il faisait était une chose qui restait dans la mémoire des gens.

-Bon... Merci Madame. Ce fut un... Un plaisir ?

-non. Pas un plaisir du tout.

-Je m'en doutais. Alors je vous demanderez simplement de ne pas parler de ce qu'il s'est passé à la police.

-Quoi ?!!! C'est... C'est...

-Ou mon couteau servira vraiment à quelque chose. La lame se posera ailleurs que sur votre joue. Le sang coulera plus abondamment. Ca sera plus terrifiant et douloureux que tout.

-Je... Je... De... D'accord.

-Parfait. Eh bien au revoir ! Je n' ai plus rien à vous demander maintenant.

Et voilà. Il disparaît dans la nuit froide  et inquiétante.

Qui est-il ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant