Chapitre 13

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Les minutes qui suivirent la découverte du lieu où Tobio était détenu furent extrêmement floues pour Oikawa.

Il était à moitié conscient, à moitié en train de paniquer pendant qu'Hinata le tirait par le bras dans l'escalier de son immeuble, suivis par Ushijima, Romero, Miwa, Hayashi et le policier qui tentait de les retenir. Ils sortirent sous une averse battante, la plupart sans manteau en plein mois de février ; Tooru vit plus qu'il n'entendit Hinata et Miwa échanger quelques mots avant de prendre des directions différentes.

-Vous montez avec moi ! cria Hinata en poussant sans ménagement les trois joueurs vers une voiture d'un jaune pétant.

Oikawa avait toujours Daichi en ligne, le téléphone pressé contre son oreille si fort que ça lui en faisait mal. Il se retrouva à l'arrière, à côté de Romero, pendant qu'Ushijima prenait le siège passager pour guider Hinata jusqu'à leur résidence.

-On est presque arrivés ! s'écria Sawamura au téléphone. J'y vais ! Qu'est-ce que tu sens !?

-Le lien est toujours actif ! répondit Oikawa haletant. Je n'ai rien senti de particulier, il n'est pas encore trop tard !

En vérité, il était toujours noyé par la peur. Mais aucune douleur subite ne s'était faite sentir, le lien tenait toujours –il ne savait pas pour combien de temps, mais Tobio était encore sauf pour l'instant...

Hinata démarra, et cela dépassait de loin toutes les attractions à sensations qu'avait pu faire Tooru dans sa vie.

-Miwa et les autres nous suivent ! s'exclama Hinata sans quitter la route des yeux.

-On y est dans vingt minutes, annonça Ushijima en accrochant une main dans la poignée de sécurité.

-On va dire douze, murmura très audiblement Hinata en appuyant sur l'accélérateur.

-Mon officier frappe à leur porte, déclara Daichi au téléphone. S'ils n'ouvrent pas dans trente secondes, on la défonce de force.

Oikawa pouvait l'entendre, bang bang bang, au même rythme effréné que son cœur. Ils y étaient, il ne pouvait plus rien arriver désormais, Tobio était sauvé, la police était tout près...

-Alors, ils ouvrent ? demanda Oikawa en s'agrippant au téléphone.

-Il se passe quelque chose à l'intérieur –j'entends des pas... oui. Tu es sûr et certain que c'est là qu'est Kageyama ? Je vais avoir besoin de preuves si on doit inspecter leur appartement...

-Je suis quasiment certain !

-Il nous faut plus que quasiment !

-Hinata. C'était un feu rouge, déclara Ushijima d'un air inquiet.

-Je sais ce que je fais, s'impatienta Shouyou.

A côté d'Oikawa, Nicolas restait calme, comme eux dans l'impossibilité d'agir, mais son regard trahissait son angoisse. Tooru serra les dents et ferma les yeux, essayant d'équilibrer sa conscience et le poids du lien en écoutant Daichi parler, à lui ou aux autres, il ne savait plus. S'il pouvait juste percevoir un peu... Juste quelque chose pour être absolument sûr qu'il avait guidé la police au bon endroit...

Tobio, appela-t-il, mais il ne savait plus si c'était ses pensées ou le lien qui s'exprimait. Il sentait toujours les sensations de son âme sœur avec acuité, percevait qu'il était de nouveau seul dans cette cave ; la peur s'était un peu atténuée, et autre chose était apparu –une bulle d'espoir, la reconnaissance de quelque chose de familier, de quelque chose qui lui évoquait de bons souvenirs, une sensation de sécurité...

RésonanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant