Roman

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Thomas ouvre la porte de l'appartement en soufflant. Il vient d'arriver dans son immeuble après un week-end d'enfer chez sa mère, il est 20h43, il a faim, il a soif, et sa vessie va exploser.
À peine passe-t-il la porte qu'une masse inconnue se jette dans ses bras.

- Merci mon dieu tu es en vie, s'exclame Teresa en se détachant de lui. Je suis désolé de ne pas t'avoir appelé, Aris a eu quelques complications ce week-end et j'étais super inquiète pour ta santé mentale ! Gally m'a raconté, tu vas bien ?

- Attend deux secondes, je vais poser mes affaires, on en discute dans 5 minutes si tu veux, mais là faut que j'aille pisser sinon je vais me vider dans l'entrée, souffle Thomas en souriant d'un air épuisé.

Teresa acquiesce et attrape son sac pour le porter dans sa chambre tandis que Gally rejoint Thomas dans l'entrée. Le brun entrevoit Aris qui est allongé dans le canapé, l'air endormit.

- Ça va vieux, demande Gally en lui faisant une accolade. Un week-end chez ta mère et tu as l'air à moitié mort !

- Je le suis, je n'arrivais pas à dormir, j'arrêtais pas de cauchemarder à cause de mon père et des PACES. Je crois que je ne dormirais plus jamais chez mes parents si c'est pour faire de telles nuits blanches ... Qu'est-ce qu'il fait là, lui, chuchote Thomas en indiquant Aris qui roupille dans le sofa.

Gally se renfrogne légèrement et se mord la lèvre.

- Son oncle est mort dans un accident de voiture vendredi soir. Teresa était avec lui quand il a reçu le coup de téléphone. Elle lui a ordonné de venir à la coloc' pour ne pas rester seul, c'est gentil de sa part. Je te l'ai pas dit parce que t'avais déjà assez de problèmes avec ta folledingue de mère.

- Merde, je suis désolé pour lui, marmonne Thomas en se grattant la tête, se dirigeant vers les WC d'un pas décidé, prêt à soulager sa vessie.

Pendant qu'il se vide avec soulagement dans la cuvette des toilettes, Thomas pense aux diverses engueulades qu'il a eu ce week-end avec sa mère, puis à Aris qui est allongé dans le canapé, et enfin à Gally qui a l'air d'être dépassé par la situation. Il ressort des toilettes et voit Teresa assise aux côtés d'Aris sur le canapé, lui caressant les cheveux avec tendresse pour le réveiller. Elle relève les yeux vers lui et l'invite à la rejoindre.

- Gally m'a dit pour son oncle, dit Thomas en s'approchant. Je suis désolé, j'espère que ça va aller. Il va en cours demain ?

- Je vais le forcer à y aller. Je refuse qu'il reste seul, que ce soit chez lui ou ici pendant que nous serons à la fac. Il faut qu'il se bouge. Il a dormit pendant deux jours sur ce canapé, je ne le laisserait pas végéter une minute de plus. Rester seul sans rien faire laisse les idées noirs s'installer, même si la perte de quelqu'un est compliquée il faut savoir se relever rapidement. Je sais de quoi je parle.

La dernière phrase pince le coeur de Thomas, mais il fait mine de ne pas relever.

- Oui mais ça ne fait que 2 jours qu'il est en deuil. Laisse lui la semaine, au moins.

Teresa se mord la lèvre, continuant ses papouilles dans les cheveux de son copain.

- Je sais bien, mais je m'inquiète pour lui. Tu l'aurais vu avec ses yeux vides après le coup de téléphone de l'hôpital, j'ai cru que son âme venait de quitter son corps.

- Il était proche de son oncle ?

- D'après ce que j'ai compris, il est resté 6 mois chez lui quand ses parents se sont séparés, il avait 10 ans je crois. Et depuis, ils sont restés proches. L'appel de vendredi soir lui a mis un sacré coup au moral, et il était hors de question que je le laisse tout seul. Je l'ai donc invité à venir à la maison, j'espère que ça ne te gêne pas ? Gally était d'accord alors ...

Les semeurs de livres (Newtmas)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant