La Chute (A Dramione Story)

Chapitre 3 : Sweet Revenge (Douce vengeance)

Hermione déboula dans la salle commune des Gryffondors, ses yeux emplis de haine cherchant l'objet de sa fureur. Il était là ce petit rat répugnant, avec sa chevelure rousse et son air abruti en permanence, vautré dans un canapé à s'empiffrer, comme à son habitude.

- Toi, vociféra-t-elle en se plantant devant lui, toi et ton petit copain, vous allez me le payer !

Ron releva des yeux ébahis vers elle, et le petit copain en question, Harry, descendit du dortoir en entendant la voix tempêtueuse de son amie. Il s'avança doucement vers elle, en maîtrisant ses gestes comme quand on approche un animal sauvage. Pour l'instant, la lionne se déchaînait sur son ami, lui envoyant copieusement des insultes qui feraient rougir une coccinelle à la figure.

- Peut-on savoir ce que tu nous reproches exactement, Hermi...

Harry n'eut pas le temps de terminer sa phrase, qu'elle s'était retournée vers lui, et le fusillait du regard.

- C'était quoi votre projet de me dénoncer à McGonagall hein ? Pourquoi ? Pour me faire chier ?

Hermione était devenue complètement hystérique, des torrents de larmes roulaient sur ses joues et ses yeux lançaient des éclairs qui décourageaient les plus téméraires de s'approcher d'elle pour essayer de la calmer. Sa crise n'avait aucun sens, et au fond d'elle, elle le savait très bien. Mais toute cette colère, toute cette haine qui la consumaient en silence depuis des semaines devaient sortir, et c'était sur ses anciens amis qu'elles avaient posé leur dévolu.
La jeune femme s'enfuit dans sa chambre, claquant la porte derrière elle pendant que tous ceux présents dans la salle commune se regardaient d'un air ahuri, et en particulier ses deux ex meilleurs amis. C'était la première fois qu'elle leur adressait la parole depuis des semaines et elle venait pour leur hurler dessus sans raison apparente.
La vérité, c'est qu'il y en avait une, de raison, mais Hermione elle même commençait à peine à s'en rendre compte. Elle en voulait à ses amis, elle les tenait pour responsable de ce qui lui était arrivé dans les cachots le soir où tout avait dérapé.
Elle ferma les yeux. Des flash-backs irrépressibles commençaient à la torturer. Elle se revit dans la salle des préfets, après avoir été tirée de son sommeil par ses collègues qui avaient eu vent d'une fête clandestine dans les cachots.

- C'est près des quartiers des Serpentards ça, c'est forcément eux qui ont du organiser ce truc, avait-elle marmonné en se frottant les yeux, c'est aux préfets des Serpentards de s'en occuper.

- Non, cela concerne tout le monde, puisque  toutes les maisons y sont rassemblées. Ils voulaient créer une zombie party ou quelque chose comme ça...

A ces mots, Hermione avait écarquillé les yeux. Elle s'en souvenait maintenant ! Harry et Ron n'avaient parlé que de ça depuis une semaine. En vérité c'était surtout Ron qui avait tané ses deux meilleurs amis pour y aller absolument, et Harry avait fini par céder devant le harcèlement du roux, mais Hermione les avait mis en garde plusieurs fois : c'était le renvoi assuré pour ceux qui s'y rendaient. Comme d'habitude, les deux comparses ne l'avaient pas écoutée, et y étaient allés quand même, pendant qu'elle était allée se coucher pour se dédouaner de tous problèmes.
Oui mais voilà, maintenant le préfet des Poufsouffles était allé prévenir Rusard, et ses deux amis risquaient le renvoi.

-... Mais tu as raison, on est assez de trois pour faire cesser ce foutoir, tu peux retourner te coucher, achevait le préfet des Serpentards.

- Non non, j'y vais !, avait-elle glapit d'un coup.

- D'accord, je t'accompagne, laisse moi juste m'habiller, avait proposé le préfet de Serdaigle.

Hermione avait acquiescé, prétextant qu'elle devait se changer aussi, mais lui avait faussé compagnie à peine avait-il fermé la porte derrière lui. Elle s'était ruée dans les couloirs du château en direction des cachots, encore en chemise de nuit, sous les sifflements de certains personnages de tableaux.
La fête n'était vraiment pas discrète, et c'était un miracle que personne ne l'avait encore remarquée. Elle se frayait un chemin parmi la foule qui remarquait à peine sa présence, absorbée par la fête, et surtout l'alcool, à la recherche de ses amis. Elle sentit quelqu'un lui attraper le bras, et, croyant que c'était Harry, se retourna avec un air soulagé. Mais ce n'était pas Harry, ni un de ses amis, mais un homme de 6e année qu'elle avait croisé plusieurs fois dans les couloirs de Poudlard sans qu'elle ne connaisse son nom. Il avait l'air particulièrement arraché par l'alcool.
Hermione ne se souvint pas exactement de ce qu'il lui avait dit, mais c'était une pathétique tentative de drague qu'elle avait poliment refusé.
Elle s'était remis à la recherche de ses amis lorsqu'une cravate de Serdaigle vint se planter sous son nez, lui barrant le passage.

- Encore toi! Je t'ai dit non. Laisse moi passer.

Mais l'homme ne l'entendais pas de cette oreille, et l'empoigna avec force par le bras. Elle s'était dégagée brusquement avant d'asséner une gifle sur la joue du malpoli.
Elle avait repris ses recherches dans le sous sol lorsqu'un coup de poing dans le dos lui avait coupé le souffle. L'agresseur l'avait ensuite poussée dans une salle de classe vide, profitant du tumulte de la foule pour qu'on ne remarque pas son petit manège. Il l'avait ensuite plaquée sur une table, l'emprisonnant par les poignets. Hermione était tétanisée, la peur l'empêchant de crier ou de se débattre.
Il l'avait brisée, physiquement et mentalement, puis s'était endormi et l'avait laissée là, tremblante et sanguinolante.

La jeune sorcière ouvrit les yeux, et une lueur nouvelle et mystérieuse y brillait, au milieu des larmes. Elle en avait maintenant la certitude, si elle n'était pas venue à cette fête stupide pour sortir Ron et Harry du pétrin, rien ne serait arrivé. Et ce poids sur elle, ce visage déformé, cette haleine puant l'alcool..
C'était la première fois qu'elle affrontait ses souvenirs de la sorte, et cela fit naître dans tout son corps une sensation qui lui était alors inconnue jusqu'à présent : la soif de vengeance.