Chapitre 8 : Warning (Mise en garde)

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La panique envahit le corps d'Hermione et elle commença à s'agiter, glissant de son lit et tournant la tête dans tous les sens. Il fallait qu'elle cache le livre, il fallait que..

- Inutile de le cacher, je t'ai dit que je savais ce que tu avais fait. Maintenant ouvre cette porte, a moins que tu préfères que j'en parle à voix haute.

La jeune femme grogna. Ce petit bâtard lisait dans ses pensées ou quoi ? Elle saisit sa baguette, s'en servit pour déverrouiller la porte et la garda pointée sur l'intrus qui se tenait derrière elle.
Évidemment, elle avait reconnu sa voix, mais le voir planté la, sur le seuil de sa porte, ses mèches blanches lui tombant sur le visage et son visage impassible, la fit tressaillir. Que devait elle faire maintenant ?

- Je ne veux pas que tu entres ici Malefoy, dit-elle d'une voix blanche.

- Oh crois-moi que je n'ai aucune envie d'être dans ta chambre pitoyable Granger, fit-il avec une voix méprisante en scannant la pièce d'un œil vif, je viens te parler de ça.

Il avait hoché la tête en direction du livre, qui trônait fièrement sur le lit de la brune.

- Comme je te disais, et j'ai horreur de me répéter, je peux en parler ici, au milieu des quartiers des préfets. Tu choisis.

Il planta ensuite son regard dans le sien, et il vit toutes sortes d'émotions s'y dessiner. La peur, d'abord, une peur panique, comme un gibier à qui on s'apprêtait de trancher la gorge. Mais ensuite, une sorte de détermination inébranlable qu'il n'avait jamais vu chez aucune personne avant, et il sentit qu'elle n'aurait aucun scrupule à lui faire du mal s'il faisait un geste qui lui déplaisait.

- Très bien, entre. Et ferme la porte derrière toi.

Au son de sa voix, il sentit qu'elle avait repris le contrôle sur ses émotions, ou du moins c'était ce qu'elle essayait de lui faire croire. Il l'observa, et remarqua une veine qui palpitait sur son cou laiteux. Elle n'était calme qu'en apparence, mais il ne savait pas si c'était la peur, ou s'il était lui-même devenu le gibier. Il s'efforça de ne pas montrer ses sentiments, et parla d'une voix calme et assurée, et à la fois étrangement douce.

- Ce livre vient de la Réserve, n'est-ce pas ? Inutile de nier. C'était une question rhétorique, argua t'il en la voyant ouvrir la bouche pour objecter. Qu'est ce que tu comptes en faire ?

- Je... Je l'étudie juste. Harry m'a parlé d'une forme de magie qu'il croit que Voldemort utilise et du coup il m'a demandé de..

- Tu mens. Tu ne parles plus à Potter et à Weasmoche depuis des semaines, tout le monde l'a remarqué.

Hermione se mordit les lèvres et se maudit intérieurement. Quelle idiote, bien sûr que tout le monde l'avait remarqué, mais elle avait dit la première chose qui lui était passée par la tête, se sentant prise au piège.

- D'ailleurs, j'avoue que je me demande ce qu'ils ont bien pu faire comme connerie encore ces deux idiots, fit-il avec un sourire carnassier.

Cette phrase lui valut un plaquage contre le mur, une baguette pointée sur le visage.

- Ça te fait rire Malefoy ?

L'intéressé ne put s'empêcher de dévisager celle qui le menaçait ainsi. C'était la première fois qu'il l'a voyait d'aussi près, mais il aurait pu jurer qu'elle était différente de tout ce qu'il avait connu jusqu'alors, et c'était perceptible jusque sur son physique. Ses traits s'étaient affinés, marquant son joli visage et soulignant ses pommettes, et ses yeux étaient passés d'un joli brun clair à une teinte beaucoup plus foncée, chocolat presque noir. Sa jolie bouche bien dessinée était pincée, révélant son état d'esprit hostile. Son attitude ajoutée à ces changements physiques lui donnaient un air presque.. malfaisant.
Hermione quant à elle, était mitigée concernant son geste, et tous ses sens étaient en alerte. Son attitude défensive l'avait poussée à tout ce qu'elle redoutait le plus : le contact physique. Le contact physique avec un 𝒉𝒐𝒎𝒎𝒆, qui plus est. Elle sentait leurs muscles tendus à l'unisson, l'un parce qu'il était l'agressé, et l'autre parce qu'elle était l'agresseur. Elle sentait le coeur de son ennemi battre la chamade sous sa main, posée sur sa poitrine pour le maintenir plaqué au mur, et cela lui provoqua une étrange sensation de satisfaction, comme la première fois qu'elle l'avait menacé. Elle inspirait la crainte et elle s'en délectait.

- Par Salazar, qu'est ce qu'il t'es arrivé ?, finit-il par murmurer après avoir avalé sa salive.

- Rien qui te concerne, répondit-elle sèchement en le lâchant brusquement avant de s'éloigner.

- Et pourtant c'est probablement ce qui t'a poussé à me pointer une baguette à la tronche par deux fois.

Il s'attendait à ce qu'elle réponde, d'une remarque acerbe ou d'un autre plaquage sur une surface quelconque, mais elle n'en fit rien. Son regard était fixe, vide de toute émotion. Drago s'approcha un peu du lit d'Hermione, tout en guettant sa réaction. Il ne voulait pas finir en brochette pour un stupide bouquin non plus.
Il prit l'objet entre ses mains, et lut le titre à voix haute.
𝐿𝑖𝑣𝑟𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒𝑠, 𝑚𝑎𝑙𝑒𝑓𝑖𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑣𝑒𝑛𝑔𝑒𝑎𝑛𝑐𝑒.
Le blond ne cachait plus sa stupéfaction, se servir de la magie noire ne lui apportait rien de bon, il sentait son âme se perdre toujours plus dans les abysses de l'obscurité et l'utilisait donc seulement lorsqu'il en était obligé. Alors pourquoi diable quelqu'un voudrait-il s'y frotter ? Et surtout une fille comme elle, à qui tout réussissait ? Avant tout ça, elle n'avait aucune difficulté en cours, des bons amis - complètement crétins mais loyaux - et elle était plutôt jolie. Qu'est ce qui avait bien pu la faire basculer à ce point entre son monde coloré et insouciant, et celui de Drago et sa famille, sombre et cruel ?
Il vit dans la posture renfrognée d'Hermione qu'elle n'était pas disposée à lui raconter tout ça, ni même à quoi que ce soit d'autre.

- Tu ne devrais pas te frotter à la magie noire...

- Tss, c'est toi qui oses dire ça !, cracha telle.

- Tu ne sais rien de moi ! En dehors de l'école, tu vis chez les Moldus, tu n'as aucune idée de ce que vivent les sorciers issus de familles comme la mienne !

-  Si tu crois pouvoir me donner de leç...

- Tu sais, je n'ai jamais été attiré par la magie noire. Ni même par les idéologies de Sang Pur et toutes ces conneries, j'ai juste été élevé la dedans toute ma vie. Aujourd'hui suis prisonnier des décisions que mon père a prises, et je n'ai plus le choix, mais si je l'avais eu, j'aurais sans doute fait les choses différemment. Toi, tu peux encore renoncer.

Comme Hermione ne réagissait pas, il reposa le livre à sa place, les joues cramoisies par cet aveu qu'il n'avait jamais fait à personne, et se décida à quitter la pièce après avoir lancé son ultime mise en garde.

- Tout ce que je peux te conseiller, c'est de faire gaffe avec ces trucs là. Tu pourrais t'y perdre toi même.

La Chute (A Dramione Story) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant