Chapitre 8 SMS

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J'appuie sur la touche « envoi ».

La sonnerie annonce la fin du cours. Tout le monde range ses affaires.

Maddie : « Cameron. Je suis enceinte. »

Je me déteste. Qui fait ça ? Je veux effacer cela. Je veux disparaître de cette classe.

Une chaise qui se fracasse, je me retourner, comme toute la classe d'ailleurs. C'est Cameron qui l'a bousculée en voulant ramasser son téléphone encore sur le sol. D'une pâleur mortelle, son regard effrayé ne me lâche plus.

- M Myers ?

Banning se baisse à son tour et attrape le téléphone le premier, puis saisit l'épaule de Cameron qui semble paralysé dans une position de déséquilibre.

Je vois l'enseignant sursauter en regardant l'écran et je jure intérieurement.

Triple idiote !! Ce n'était vraiment pas le moment et la façon de l'annoncer.

- Myers, Parks, restez ici ! Les autres, l'heure est terminée. À la semaine prochaine.

Je reste clouée de honte sur ma chaise pendant que la classe se vide.

- Il te veut quoi le prof ? chuchote Jack.

- Mêle-toi de tes affaires.

Puis c'est le silence. Tout le monde est sorti, même Pia qui m'a jeté un regard interrogateur et désolé à la fois, avant de suivre Angela. Je n'ose pas me retourner. Je voudrais juste savoir comment il prend la « chose ».

Je sens son regard brûlant derrière moi. Banning a regagné le tableau où il efface les mots clés du cours, stérilet, pilule, préservatif, responsabilité, respect, couple.

La main de Cameron est alors sur mon épaule, caressant discrètement mon cou de son pouce. Je soupire de soulagement et c'est lorsque mon cœur repart que je me rends compte qu'il s'était arrêté.

Nous sommes deux. Banning nous regarde un instant, hésitant. Puis il semble prendre une décision.

- Je crois que vous avez à parler tous les deux. Vous pouvez rester ici. Je préviens Mme Simon de votre absence en Physique. Je reviendrai dans une heure pour discuter avec vous, si vous le souhaitez.

Le professeur sort en fermant la porte derrière lui. Les lèvres de Cameron effleurent mon front. Je m'appuie contre son torse. Je suis bien. Enfin. Mes pensées s'apaisent  et tous mes muscles se détendent.

Il est solide. Moi aussi.

Nous sommes deux.

Nous trouverons une solution. Ensemble.

°• Quand la théorie ne suffit pas •°Où les histoires vivent. Découvrez maintenant