Chapitre 13 Une nuit

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Le soleil éclaire son visage et le désir se mêle à l'étonnement. Maddie est si ...belle. Je ne vais pas résister longtemps. Doucement je me suis glissé en elle sans réfléchir, possédé par l'envie d'être en elle, de lui faire découvrir ce qu'elle voulait. Je veux partager mon désir avec elle mais tout est si confus, si envoutant, si fascinant que je perds pied. Elle a d'abord grimacé et une larme a glissé sur sa joue. Je me suis immobilisé le temps que son corps se détende, caressant de mes lèvres, son cou, ses épaules. Puis d'un basculement timide de ses hanches vers moi, Maddie m'incite à recommencer. Chaque mouvement de mon corps vers le sien, dans le sien, la fait gémir de façon délicieuse et je la sens proche du plaisir. Tant mieux car je vais moi-même mourir sous peu.

Dans une dernière plainte, je me libère en elle et la serre dans mes bras. Elle respire vite et ne me quitte pas des yeux. Des grands yeux chocolat dans lequel je me noie. Puis elle se lève et nue quitte la clairière. Avant disparaitre à jamais, elle se retourne une dernière fois pour me regarder et je découvre la rondeur de son ventre sur laquelle elle pose une main protectrice.

Je me réveille en sursaut. Le même rêve. Encore. Depuis que je sais, depuis 4 jours, ce sont les mêmes images qui hantent mes nuits.

Au lycée, Maddie refuse de me parler. Je sais que c'est parce que j'insiste pour garder le bébé. Je ne la vois donc qu'en « public ». Elle refuse d'être seule avec moi pour entendre encore et encore mes arguments et j'ai peur.

Mon réveil indique 4h32. Je me lève et m'habille rapidement. Maddie n'habite pas très loin.

Quinze minutes plus tard je suis sous ces fenêtres. Tout est éteint. Ma décision est prise. Il ne me faut que quelque secondes pour grimper à l'arbre et, depuis une des branches, attraper le bas de sa fenêtre et soulevant le battant. Le lieutenant Parks devrait revoir la sécurité de sa fille.

Silencieusement, je saute souplement sur le sol de la chambre et laisse à mes yeux le temps de s'habituer à l'obscurité. Finalement les rayons de lune m'indiquent le lit où les formes de Maddie se dessinent sous les draps.

Elle dort. Si je veux lui parler, je dois la réveiller mais j'hésite. Elle remue dans son lit. Son sommeil semble aussi perturbé que le mien. Elle gémit.

- Cameron.

Je m'approche.

- Cameron... mon bébé.

Elle se retourne encore afin de murmurer à nouveau plaintivement.

- Non maman c'est mon bébé. Tu ne sais pas. C'est mon bébé.

Elle a posé sa main sur son ventre et semble souffrir.

Une femme enceinte n'a pas mal les premiers mois ? Je ne comprends pas trop mais sans réfléchir, j'ôte mes chaussures et m'allonge près d'elle pour la prendre dans mes bras. Je veux juste...l'aider.

Instantanément elle se blottit contre moi, glisse son visage dans mon cou et se détend.

Elle est dans un profond sommeil, très serein cette fois-ci. Elle sent si bon dans mes bras, semble si petite et fragile. Je pourrais rester ainsi toute ma vie à la protéger. Même de moi. Je ne sais pas à quel moment exactement mon amie Maddie est devenue beaucoup plus que qu'une amie mais je suis certain maintenant qu'elle tient une place très importante dans ma vie.

Mon cœur se serre mais ma décision est prise.

Lorsque les premiers rayons de soleil pointent à l'horizon, je détache à regret les bras de Maddie de mon cou et doucement sans réveiller ni elle, ni son père, je sors par la fenêtre. 


ooOOoo

À la maison, maman est déjà dans la cuisine. J'ai deux options : remonter en douce dans ma chambre ou lui parler. Elle est seule et chantonne. Une bonne odeur de café et de brioches chaudes m'appelle.

- Bonjour Maman.

Je l'embrasse sur le front avant de m'asseoir en face d'elle devant le comptoir.

- Tu es bien matinal, mon chéri.

Je ne réponds rien. Je serre les dents. Ai-je raison ou pas ?

Ma mère, avec un curieux instinct, arrête faire griller les toasts et me regarde. Elle s'assoit en face de moi.

- Dis-moi tout, mon grand.

J'inspire profondément.

- J'ai fait une ...bêtise. Une énorme bêtise. 

°• Quand la théorie ne suffit pas •°Où les histoires vivent. Découvrez maintenant