Les cités impénétrables n'ont pas d'emprise sur moi, je suis entré et sorti d'Epöna tellement de fois que ses habitants pensent que je suis un érudit en pèlerinage à la recherche des dieux. Alors, quand les Rouges m'ont parlé de Victoria, je n'ai pas était étonné le moins du monde. Bien sûr, l'Île aux horloges n'est pas véritablement un "lieu maudit" mais juste une péninsule que personne n'est capable d'approcher. Personne sauf les habitants d'Epöna justement.
D'après un agent du K, un genre de tunnel lié autrefois le Continent à cette île mais il semble s'être effondré peu après les bombardements. Une équipe de militaires des deux camps alliés avait été envoyé pour isoler Victoria du communisme qui commençait à se répandre et la Russie a soutenu ce projet pour empêcher l'Amérique d'entrer par cette voie.
En bref, voilà pourquoi c'est moi qui suis aujourd'hui envoyé sur la Grande Ulster: je ne suis pas un agent, je suis fiché comme un criminel dans tout le Continent donc je devrais "en théorie" être vue comme un sympathisant et, raison la plus évidente, je suis le plus à même d'atteindre les cotes puisque Epöna m'est facilement accessible.
Mon alliance avec les Rouges est assez bancale, je dois l'avouer, aucun renseignement, aucun équipement, pas même le moindre objectif clair. Il m'envoie juste "enquêter" sur Victoria, à la fois sur la ville et sur la reine. De toute façon, toutes leurs tentatives ont étaient vaines jusqu'à présent donc ils n'ont pas l'air d'être plus avancés que moi sur ce qu'ils recherchent et je vois un peu ça comme du tourisme en fin de compte.
Pendant mon séjour à la Cité des eaux, j'appris qu'un jeune homme venait justement de Victoria, il s'était présenté comme un représentant de la reine et recherchait un ancien militaire, un pilote qui s'était échoué dans la Manche. Le vieux bougre avait perdu la vie quelques jours plus tard et le mystérieux inconnu était parti par la mer sans qu'aucun bateau n'ait était aperçu de la semaine. On m'a aussi informé que les fianas semblaient me chercher et qu'une dénommée Diane les accompagnait.
Je n'ai eu aucun mal à convaincre l'un des pécheurs de m'emmener au large des falaises escarpées pour tenter de repérer un endroit où accoster. Nous étions de retour avant l'aurore et sommes reparti à l'aube. Une fois le pied posé à terre, je l'ai exhorté de me laisser là et de vaquer à ses activités non pas sans le récompenser généreusement. Je n'ai jamais vraiment aimé l'argent mais s'il peut aider mes anciens concitoyens, je suis prêt à travailler pour les Rouges encore un petit moment.
L'air d'Ulster a une odeur presque semblable à la rosée de Boicéliande mêlée à la Mort d'Iroise, c'est à la fois inquiétant et apaisant. J'ai tant de fois survécu à ce parfum qu'il me rassure presque quand je me sais sur un territoire inconnu. Si mes calculs sont bons, je devrais pouvoir atteindre Sirkonos avant que le soleil ne se couche.
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De feu, de glace et de plastique / Tome 2: Rouge glace
Historical FictionLa Capitale est en flammes, la fumée noire qui s'en échappe couvre le ciel pendant plusieurs jours, couvrant les environs dans une nuit noire. Non loin, Hobbes jubile en fouillant les cadavres de fuyards qui s'étaient aventurés dans ses bois. Pourta...