Une semaine d'été

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       Deataigh s'est évaporé une fois de plus. Il fait souvent ça mais là c'est assez particulier, il n'a donné aucun signe de vie depuis une semaine.
     C'est le septième jour en presque un an que je vois le soleil se lever, aucun d'entre eux ne m'a retenu. Je ne suis donc que le captif de ce mioche depuis tout ce temps. Peu importe, bientôt son petit arrangement prendra fin avec Diane et il aura tout intérêt à garder ses distances. Depuis quelques jours déjà, le parfum de la Mort d'Iroise se mêle aux bruissements d'une chaîne qui racle le sol non loin des murs du village.  

       "zdravo vilenjače*"

      Seul le murmure du vent entre les feuilles écarlates me répond, je sais pourtant que c'est elle. Ou bien est-ce le vent qui souffle uniquement à l'évocation de cette phrase. Ou peut-être que c'est une incantation pour changer l'odeur de l'air et faire disparaître ceux qui ont tué mes hommes il y a des mois de ça.

        "Skoro je veliki dan...**"

    Aucune réponse cette fois, elle doit avoir peur de se trahir. La journée est déjà bien avancée, c'est assez imprudent d'espionner ses rivaux à cette heure. Le soleil brûle la peau sur ces terres, les fianas ont dû me traîner dans l'Ouest de la Girmane, je pense les avoir entendu parler d'une forêt noire mais, ici, tout les arbres sont rouges. Peu importe, l'été ne dure que quelques semaines tout au plus de toute façon et j'ai à faire près de l'ancienne ville nommée Calw. Parait il que c'est près de là que mon père serait né, je trouverai peut être sa trace par là. Mais, d'abord, je dois retrouver mes yeux, cette lumière est insupportable malgré des mois à tenter de la domestiquer.

     Mon plan se résume donc à trouver mes yeux, échapper à la fumée, suivre l'odeur de la putréfaction et des bruits de chaînes. Deataigh a peut être raison, je tiens plus du chien que du loup.

De feu, de glace et de plastique / Tome 2: Rouge glaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant