7. ...On en voit la queue.

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Il est là, assis à terre. Il me regarde droit dans les yeux mes ne bouge pas. Il a vraiment l'air mal.

Son visage est en sang, je suppose qu'il s'est encore battu. De plus il y a un vomis pas très loin de lui. Je suppose que ;

Bagarre  + alcool = Vomito.

Tout mon être me dit de le laisser là et de ne pas me mêler de ses affaires, que je vais certainement encore le regretter mais cette saleté de petite voix dans ma tête me dit que je ne peux pas le laisser dans cet état.

Et n'étant pas dans mon état normal, je prends la pire décision que je pouvais prendre.

Je me met accroupie, juste en face de lui et plonge mon regard dans ses yeux bruns. Bizarrement, je n'y vois plus aucune haine.

Je prends son bras droit et le passe sur mes épaules. Il se laisse faire. Mais comme on dit, "quand on est saoul, on est un poids mort". Croyez-moi c'est vrai.

Je prends au moins dix minutes à le mettre sur pieds. La route risque d'être longue.

Tant bien que mal, je parviens à atteindre mon appartement. Je sais que le ramener ici est certainement une mauvais idée mais peut-être que si il voit que j'ai été gentille, il ne détestera plus...

J'insère la clé dans la serrure et le jette dans le fauteuil. Bordel, je n'aurai jamais cru qu'il était aussi lourd...

Je lui apporte un verre d'eau et une cuite et file me changer et me mettre en pyjama. Lorsque je reviens dans le salon, il est assis et me suit du regard.

"Pourquoi? Me questionne-t-il

-Pourquoi quoi ?

-Pourquoi tu fais ça après hier?

-Je ne sais pas trop à vrai dire."

Notre taux d'alcool à tous les deux à l'air d'avoir redescendu. La tension monte au sein de la pièce. Nos regards ne se quittent pas une seule seconde.

Il se rapproche dangereusement de moi et sans savoir pourquoi, je le laisse faire.

Il pose une main sur ma joue et  approche ses lèvres des miennes. Mon envie de le repousser est très forte mais celle de le laisser faire l'est encore plus.

Alors qu'il est sur le point de m'embrasser, il s'arrête net.

"Hier tu m'aurais craché au visage pour l'avoir fait et aujourd'hui tu es là à attendre comme une sage fille que je t'embrasse... Alala, pas très logique tout ça."

Enfoiré !

"Allez vas te coucher. tu auras sûrement oublié à ton réveil."

Gênée par ses propos et son refus, je m'incline et file me coucher avant que d'autres choses ne dérapent.

La lumière du jour m'éblouit et me réveille, j'ai évidemment oublié de fermer le store la veille...

Il ne doit pas être très tard. Effectivement 9h12.

J'aurai pensé avoir oublié tout ce qui s'est passé la veille mais c'est tout le contraire...
Je n'en reviens pas, j'étais à deux doigts de laisser ce pervers narcissique et colérique m'embrasser et peut-être plus ...

Je descends le plus doucement possible pour ne pas qu'il m'entende. Qu'est-ce qu'il m'a pris de le ramener chez moi.

Je m'approche du fauteuil mais personne. La couverture est repliée dessus et après quelques minutes et un bon café, je remarque qu'un petit mot est posé sur la fameuse couverture.

« Merci pour hier soir,
Mais n'oublie pas que tu m'as refilée ton adresse gratuitement sur un coup de tête .
:) »

Je le savais, je savais que j'allais le regretter. On ne peut pas faire confiance à ce genre de personnes et je me suis mise dans cette galère toute seule.

Il faut que j'en parle à mon amie, elle saura sûrement quoi faire.

Fran me répond au bout de quelques sonnerie seulement.

« Allô? Elle a la voix rouillée, elle a du faire fort hier.

-J'ai fais une bêtise...

-Explique-moi.

-[...] je lui explique toute la situation de la veille

-T'es une idiote. Une putain d'idiote. Je ne pense pas qu'il fera quoi que ce soit. Il sait se montrer reconnaissant quand on l'aide.
Enfin,je suppose, disons que j'en suis sure à 63%. Avant que je te laisse, Hugo m'a demandé ton numéro et je lui ai donné. »

Hugo a l'air sympa mais je lui ai parlé genre quoi, deux secondes trente ?

Il faut que j'arrête de me braquer toujours comme ça. Même si je sais que c'est plus fort que moi.

Le problème c'est que j'ai été en couple pendant plus de deux ans avec un garçon qui me privait de tout. Je ne pouvais rien faire, rien dire, je ne pouvais pas sortir ni voir mes copines. Et pourtant je ne disais rien, parce que je l'aimais du plus profond de mon âme.

C'était mon premier amour, un amour passionné et très toxique. Malheureusement il m'a fallut beaucoup de temps pour me rendre compte que cette relation me faisait plus de mal que de bien. En chemin j'ai perdu beaucoup d'amis...

Alors depuis je me braque, par peur que je retourne dans cette spirale toxique. Enfin bref, pour une fois je laisserai venir ce qui vient, enfin, j'essayerai...

Il n'a à peine fallut trente minutes que mon téléphone sonnait à nouveau, un numéro inconnu.

Je décroche sachant pertinemment qu'Hugo sera au bout du fil.

"Salut ma belle.

-Salut.

-Est-ce que ça te dirait de sortir ce soir? Il y a un restaurant chinois à cinq minutes de chez toi qui est plutôt pas mal.

-Euh ... Oui, bien-sûr.

-Tu n'as pas l'air très convaincue, je ne serai pas vexé si tu me dis non hein.

-J'ai beaucoup de choses en tête, c'est pour ça mais je serai ravie de t'accompagner, mentis-je.

-Je passe te chercher dans une heure.

-Super, à tout à l'heure.

-A tantôt Sweetie."

Sweetie ? D'où ça sort ça ? Je file sous la douche et m'habille vite fait, bien fait. J'attache mes cheveux en un chignon indiscipliné.

J'enfile un perfecto par-dessus mon top et je suis fin prête à partir.

De façon très ponctuelle, Hugo sonne à ma porte à peu près une heure après son coup de fil. Je lui ouvre mais ne l'invite pas à rentrer, nous partons directement vers le fameux restaurant chinois.

Si seulement je savais ce qui allait m'attendre à cette soirée...

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Kate

passionate diseaseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant