Il était 14h05 lorsque la voiture de Claire me déposa au Harcourt Garden. Par chance, Claire avait trouvé la robe parfaite pour le châle. Elle était si somptueuse... J'avais tenté de dissuader Claire de l'acheter, mais ma cousine est bien trop entêtée. L'angoisse étranglait mes entrailles. Mon coeur battait si fort dans ma poitrine que c'en était douloureux. Pourtant, une appréhension immense faisait chauffer mes joues. Diable. Pourquoi étais-je si heureuse de le revoir ? Depuis la veille que ce duc envahissait mes pensées. Comme c'était injuste de faire une croix sur un personnage aussi parfait! Je remarquai facilement la large silhouette d'Alaric Quinn. Je pris de grandes respirations pour calmer mon coeur, mais en vain. Mes yeux rencontrèrent les siens. Oh, misère. Il m'afficha son plus grand sourire. Je replaçai le châle nerveusement.
-Lady Bella. Quelle joie de vous revoir.
-Le plaisir est partagé, mon Lord.
-Je vois que vous avez reçu mon cadeau.Si j'étais bonne à cerner les gens, je dirais que son regard exprimait le désir et la satisfaction.
-Oui. C'est beaucoup trop. Vous n'auriez pas dû..
-Balivernes. Cela me fait le plus grand des honneurs de vous voir porter ce châle. Je pourrais bien me vanter d'avoir accentué votre grâce sans égal.
-Vous me faites rougir, arrêtez donc de me complimenter..Voyant mes joues rouges, Alaric rigola. Son rire résonnait entre mes oreilles. Je ne me tannerais probablement jamais de l'entendre rire. C'était si agréable.
-Marchons dans ce cas, rétorqua-t-il.
J'attrapai de la bonne façon le bras qu'il me tendait. Nous commencions notre promenade dans le jardin.
-Comment se fait-il que ma cousine ait reçu le colis ? demandai-je.
-J'ai tenté de trouver votre adresse, en vain. Entre temps, j'ai trouvé celle de votre cousine. Je me suis donc dit qu'elle allait vous le transmettre.
-Vous avez deviné juste, plaisantai-je.
-Parlez-moi un peu de vous, Bella.Mon coeur rata un battement.
-Il n'y a rien à savoir, je vous assure.
-Ne soyez pas modeste.J'exhalai silencieusement.
-Parlez de votre famille, dit-il d'une voix douce.
-Mes parents sont ensemble depuis trente ans. J'ai un grand frère, Bartholomew, mais tout le monde le surnomme Bart.
-Vos parents sont-ils mariés ?Je détourne les yeux vers les fleurs.
-Non. Ils trouvaient que cela était une dépense totalement inutile puisqu'ils sont mariés dans leur coeur.
C'était exactement ce que mon père nous disait. Alaric fut surpris de ma confession. C'était très mal vu qu'un couple vive ensemble et ait des enfants sans être marié.
-Ils ont eu des enfants hors du mariage ? C'est assez... original. Vos parents ont une pensée que je n'avais encore jamais envisagé.
-Quelle est l'importance du mariage alors que les deux êtres savent qu'ils s'aiment ? Il est totalement inutile de démontrer au monde entier leur amour.
-Je suis bien d'accord. L'important est entre les deux personnes aimées. Vous m'ouvrez les yeux sur certaines portes, Bella.
-Je ne fais que dire ce que je pense, rétorquai-je.Cela le fit sourire.
-Aujourd'hui, il est rare une jeune femme disant ce qu'elle pense. Vous êtes une perle de la plus belle eau.
Mes joues virèrent au cramoisi.
-Et vous, Alaric, que faites-vous dans la vie ?
Mon évidente envie de changer de sujet le fit rire. Il accepta de répondre à ma question.
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Le Mensonge d'Arabella
RomanceFrance, 1805 Ce n'était censé qu'être un petit mensonge. Me faire passer pour une fille de bonne famille lors d'une soirée mondaine afin de tenir compagnie à ma cousine était son idée. Et j'ai accepté. Cependant, lorsque je rencontre le duc de Harco...