Chapitre 8

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Trois jours. Trois jours que le regard froid d'Alaric hantait mes pensées. C'était mieux ainsi. Alors pourquoi me sentais-je si mal dans ma peau ? Je ne mangeais presque plus, car mon estomac était noué par la tristesse. Ma mère s'inquiétait, mais je ne voulais parler de cela à personne. Je n'avais pas parlé à Claire depuis la dernière fois. Je lui avais écrit une lettre expliquant cette sortie avec Arthur qui a mal finie. Depuis, je ne l'avais pas vu. Elle était très occupée avec ces soirées mondaines et moi, j'étais occupée avec la ferme familiale.

Le coup de coude de Bart me sortit de mes pensées.

-Prends des fèves, j't'ai dit ! s'exclama mon frère.
-Pas besoin de crier, rouspétai-je en prenant une pelletée de fèves et la mis dans un petit sac de carton.
-Tu n'as qu'à m'écouter la prochaine fois. Depuis quelques jours que tu es dans ta tête. Arthur m'a dit ce qui c'était passé lors de votre promenade. Qu'y a-t-il, Bella ?
-Rien, dis-je vaguement.

Bart paya la dame du magasin général. Nous sortîmes.

-Je ne suis pas aveugle. Tu étais plus qu'heureuse il y a deux semaines et maintenant, tu es bizarre et distante.
-Ce n'est pas important. Je vais bien.
-Tu es ma petite soeur, c'est important pour moi. Allez, dis-moi.

Je soupirai.

-J'ai rencontré quelqu'un...
-Avant Arthur ?
-Oui. Je crois que je suis tombée amoureuse, mais j'ai fais une grosse erreur et maintenant il ne veut plus me parler C'est mieux ainsi, crois-moi.

Bartholomew était choqué par cette révélation. Nous restions silencieux pendant une partie du trajet.

-Tu ne nous l'as pas présenté ? posa mon frère.

Nous montâmes les escaliers de l'entrée. Mon regard s'accrocha à un carrosse dont l'emblème m'était familière. Qu'est-ce que ce carrosse faisait là? J'étais trop dans ma tête pour plus me questionner là-dessus.

-C'était trop compliqué et nous y avons... mis un terme, dis-je d'une voix distraite et faible.
-Eh bien, il est aveugle de t'avoir laisser filée, répondit Bart en ouvrant la porte d'entrée.

J'essayais de retenir mes larmes.


-Ah ! Les enfants ! s'exclama ma mère.

Était-elle nerveuse ou... heureuse ? Je ne saurais dire. Son visage était contorsionné d'émotions. Bart posa les sacs en carton sur la table. Nous pouvions entendre des voix masculines à travers les murs.

-Avons-nous un invité ? questionna mon frère qui n'avait pas vu le carrosse à l'extérieur.
-Votre père discute avec un gentleman, nous expliqua notre mère.
-Qui ? Un gentleman ? Ici ? demandai-je.
-Oui. Un homme de haute estime.
-Que fait un gentleman ici ? questionna Bart.

Oh, misère. À la question de Bart, une idée franchissait mon esprit comme une éclaire. Impossible. Aussitôt, j'accourus à la chambre où se trouvait notre invité.

-Arabella! Reviens immédiatement! protesta ma mère.

Je ne l'écoutai pas. J'ouvris la porte précipitamment. Le visage familier du duc d'Harcourt se présentait à moi. Je me figeai sur place.

-Arabella... Que fais-tu ici ? me demanda mon père.

Alaric me scruta d'un air victorieux. Que Diable faisait-il ici ? Avec cet air ?

-Eh bien, voilà ma fiancée, dit-il.

Fiancée. Voilà un mot qui résonnait dans ma tête. Un mot qui me faisait perdre l'équilibre.

-Papa, que se passe-t-il ?
-Le duc d'Harcourt me demandait ma bénédiction de prendre ta main, répondit mon père d'un soupire soulagé.
-QUOI ?! Est-ce une plaisanterie??? m'exclamai-je.
-Non, rétorqua mon père. Il semble être un homme honnête. Nous étions en train de discuter à ton sujet.

Le Mensonge d'Arabella Où les histoires vivent. Découvrez maintenant