Chapitre 4 : À l'aube de la maturité

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Cela faisait plusieurs jours que leurs chariots voyageaient sur l'interminable voie de l'ouest. Depuis qu'ils avaient quitté la grande route royale, le chemins devenaient de moins en moins fréquentés et de plus en plus rocailleux. Leurs véhicules bondissaient plus violemment à mesure que les jours passaient. Les nuits, ils ne pouvaient plus allumer de feu pour se réchauffer de crainte d'attirer les bandits des forêts. Welat, Heval et leur suite d'une cinquantaine d'épées avaient presque atteint leur destination, cette nuit était leur dernière passée à la belle étoile. Le lendemain, ils seraient à Avashine, ils avaient déjà envoyé un éclaireur pour alerter la ville de leur arrivée. Heval proposa à Welat d'abreuver leurs chevaux eux-mêmes pour se dégourdir les jambes et le Mir approuva. Ils s'approchèrent de la rivière de Grand Kani. Welat, déjà gouverneur, dit à Heval

«— s'il y avait des ponts sur toutes ces rivières, nous aurions déjà atteint Avashine depuis un moment. Nous allons avoir beaucoup de travail pour développer ces provinces.

— ''Ces provinces'' ? Malheureusement, seule la ville d'Avashine et son entourage direct relèvent de notre juridiction.

— Oublie un peu le dossier que nous avons soumis au seigneur Djihan. Regarde cette rivière, tu sais où elle va ?

— Oui maître, elle se jette dans le grand fleuve d'Avashine.

— C'est exact, toutes les eaux de l'ouest se jettent à Avashine. Ce cours d'eau relie toutes les parties de la région entre elles. Puisque la plus grande ville de l'extrême ouest a été construite au bord de ce fleuve, ses fondateurs lui ont donné le nom de celle-ci. Si notre cité et ce cours portent le même nom, ce n'est pas pour rien. Le destin de celle-ci est relié à l'économie de toute la région. Si nous voulons vraiment développer notre ville, il va falloir le faire avec l'aide des autres provinces.

— S'il y avait d'autres Mirs dans le coin cela aurait été facile, mais sachant que ces villes sont régies soit par des communes, soit par des intendants et qu'ils n'ont aucun devoir d'obéissance, voir même de coopération, cela va vraiment être compliqué.

— Compliquée ou pas, notre tâche sera de développer une coopération accrue entre les villes de l'ouest. Allez, retournons manger, les soldats ont dû préparer les lièvres. ».

Le lendemain, lorsqu'ils arrivèrent à Avashine, le portail est de la cité s'ouvrit et deux représentants du conseil de la commune, accueillirent leur nouveau maître. On le dirigea vers le palais communal. En allant vers leur destination, Welat remarqua que les habitants le toisaient avec haine, il découvrit la pauvreté sur la chair maigre des habitants, leur silhouette hurlait le malheur. Cela faisait des jours qu'il n'avait pas plu, pourtant plusieurs flaques nauséabondes s'étendaient le long de certaines ruelles, sur lesquelles se dressaient des immeubles dangereusement hauts et fragiles. Les enfants apeurés observaient le cortège du Mir à travers les brèches des bâtisses. Welat connaissait la géographie de la ville sur le bout des doigts et savait que les quartiers pauvres se trouvaient à l'ouest, de l'autre côté de la cité. Il travaillait sur cette ville depuis plus de trois ans. Même si certains documents en sa possession dataient de plus de cinquante ans, le nouveau gouverneur pensait pouvoir appréhender globalement la situation d'Avashine, mais voir une telle misère à l'est de la cité, censé être plus riche, le fit douter. Il se demandait s'il n'avait pas fait une erreur en choisissant cette ville.

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