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Le mois de Juillet commençait en beauté par un réveil dans les bras de la plus belle fille sur terre. Serais-je en train de devenir complètement neu-neu ? Très certainement. Chloé bougea dans son sommeil et son deuxième bras se referma sur moi. Même si je savais que ce geste était inconscient je souris et la pris dans mes bras en retour. Nos visages étaient presque collés l'un à l'autre et je pouvais sentir sa respiration sur mes lèvres. Perdue dans mes pensées, j'avais fermé les yeux et m'était même rendormie. Je fus réveillée par un poids sur mon ventre, j'ouvris les yeux et vit Chloé assise sur celui-ci, absorbée par son téléphone. Lorsqu'elle vit que je m'étais réveillée, elle posa son cellulaire et se pencha pour m'embrasser. Je passai mes bras autour de son cou tandis qu'elle s'appuyait sur ses avant-bras pour ne pas m'écraser. Je la fis basculer à mes côtés pour pouvoir la prendre dans mes bras et on resta ainsi pendant quelques minutes.

- Faut peut-être qu'on se lève..., proposa-t-elle au bout d'une dizaine de minutes.

Je fis une petite moue de bébé à laquelle elle répondit par un visage sévère puis j'acquiesçai. Nous nous levâmes donc et descendîmes à la cuisine. Ma mère était attablée avec Mathieu et celui-ci nous salua quand on arriva. Ma mère avait encore trop la tête dans le cul pour répondre. Chloé étant habituée ne releva même pas et elle salua Mathieu en retour.

Lorsque l'on eut fini notre petit-déjeuner, on partit s'écraser comme des grosses baleines sur le canapé et on alluma la télé. 4 mariages pour 1 lune de miel passait. Décidées à ne rien faire de productif aujourd'hui nous ne changeâmes pas de chaîne et restâmes devant ça. C'était plutôt drôle en fait. On passa la matinée ainsi, à regarder des programmes tellement pourris que ça en était drôle. A midi ma mère proposa de commander des pizzas ce que nous acceptâmes à grande joie. Mes sœurs étaient sorties manger au McDo avec des amies et elles allaient au cinéma après. Traduction : on avait la télé pour nous toutes seules tout la journée ! Profitant de cette occasion, on passa l'après-midi entière à regarder les dessins animés Disney qui avaient rythmés notre enfance. Et d'ailleurs, à propos de Bambi : comment c'est possible de mettre autant de tristesse dans un film d'à peine une heure ? Nous ne nous levâmes qu'une fois du canapé pour aller nous habiller. J'enfilai un jogging noir avec des bandes blanches sur les côtés ainsi qu'un débardeur noir crop-top tout simple tandis que Chloé avait mis un short vert kaki taille haute avec un t-shirt blanc "Attachiante" rentré dedans. Mes sœurs rentrèrent vers 18h et s'affalèrent à côté de nous pour regarder La Belle et La Bête. Pour le dîner, Mathieu avait fait des cordons bleus et du riz. On resta ensuite dans le salon tous ensemble à jouer au Time's Up en attendant Marie qui arriva vers 22h. Lorsqu'elle sonna, Chloé monta chercher sa valise pendant que ma famille discutait avec la mère de Chloé. Lorsque cette dernière redescendit je l'accompagnai jusqu'à sa voiture et l'embrassai devant celle-ci. Chloé m'embrassa en retour et ce n'est qu'en nous séparant qu'on remarqua que tout le monde nous regardait.

- Et merde, fis-je.

Je tournai lentement le regard pour regarder Marie et ma famille et vis qu'ils nous regardaient tous avec un sourire flamboyant collé aux lèvres. Je fus déjà rassurée de voir qu'ils réagissaient tous bien. Je savais qu'ils n'étaient pas homophobes ni rien de ce style mais il y a toujours cette petite peur qu'ils ne le prennent pas bien, je ne sais pourquoi. Chloé me lança un regard compatissant et lâcha :

- C'est peut-être un signe du destin qu'il est temps de leur expliquer...

- Peut-être bien. Bon maintenant qu'on y est, ajoutai-je avant de l'embrasser chastement.

Elle rentra dans la voiture et me fit au revoir de la main. Je lui répondis puis me retournai pour rentrer dans la maison. Mes sœurs me fixaient avec un sourire mi-ravie mi-"allez-on-veut-tout-savoir" tandis que ma mère et Mathieu souriaient simplement. Je tentai de les contourner et de monter innocemment dans ma chambre sachant bien que pas l'un d'entre eux ne me laisserait faire ça et ce qui devait arriver arriva :

- Tu vas où comme ça ? cria Maddie.

- Elle est folle elle. Ramènes ton boule qui chamboule ici tout de suite, renchérit Camille.

Je soupirai et obtempérai. Je m'assis sur un fauteuil en face d'eux qui s'étaient assis sur le canapé et attendis leurs questions.

- T'as pas quelque chose à nous dire ? demanda rhétoriquement Maddie.

- Ben non vous savez.

Elle m'adressa un regard qui se voulait énervé mais je voyais bien qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire.

- Vous sortez ensemble ? demanda ma mère pour avoir confirmation.

- Affirmatif, répondis-je simplement.

- Depuis quand ? ajouta Camille.

- Euh...le weekend de Pâques.

- Ah bah j'ai bien fait de proposer dis donc, dis Mathieu.

Tout le monde rit à sa remarque puis Maddie demanda :

- Tu comptais nous le dire ?

- Dans l'absolu oui je savais juste pas quand ni comment quoi...

- Mais c'est trop trop cool ! s'écria Cam'.

- T'as vu ça ! renchérit sa sœur jumelle.

Mathieu se leva et vint me prendre dans ses bras.

- Je sais pas si j'aurais eut le courage de dire ça à mes parents à ton âge moi..., fit-il.

Je fronçai les sourcils ne comprenant pas bien pourquoi il disait ça et, comprenant le double sens que laissait transparaître ses propos, il ajouta :

- Je suis pas gay ! Mais j'étais pas proche du tout de ma famille alors toute relation, si j'en avais parce que j'étais moche comme une brosse à chiottes à l'époque, restait discrète.

- Je te rassure, question physique ça a pas évolué.

Il me tapa gentiment l'épaule et me sourit.

- T'as de la chance d'avoir une famille comme ça.

Je hochai la tête pour acquiescer. Alors que je remontai dans ma chambre, ma mère m'interpella et me proposa de venir avec moi à l'intérieur pour discuter. Un peu inquiète j'acceptai et la suivis à l'intérieur.

- Vous êtes pas très discrètes hein..., commença ma mère.

- Comment ça ?

- Je sais pas si c'est parce que je suis ta mère ou quoi mais ça se voyait à des kilomètres que vous vous aimez.

- Ah... tu m'as fait peur.

- Pourquoi ? T'as des trucs à cacher ? demanda-t-elle avec un sourire malicieux.

- Mais non !

Elle me lança un regard amusé et ouvrit les bras pour que je m'y blottisse. Puis nous parlâmes de tout et rien et ce fut avec étonnement que nous nous rendîmes compte que nous avions passé deux heures à papoter quand Mathieu vint chercher ma mère, légèrement inquiet.

Mon Cœur Balance [CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant