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BIP BIP

J'ouvris les yeux péniblement et attrapai mon téléphone. 07:03. Ne tenant pas particulièrement à arriver en retard, je me forçai à me lever et à m'asseoir sur le bord du lit, le regard dans le vide, l'esprit orienté vers la journée très pourrie que j'allais sûrement passer. Je tentai de me rassurer en réfléchissant à quels cours j'avais mais cela n'aboutit pas le moins du monde le seul cours vraiment bien étant l'anglais. Conclusion : journée pourrie de A à Z. Je finis tout de même par me lever et descendis au petit-déjeuner. Un quart d'heure plus tard je remontai, allais à la salle de bain et me préparais un peu. 30 minutes plus tard j'étais prête et j'en profitai pour vérifier si je n'avais pas de messages avant de partir. Ah, si.

De Louane à moi

Au secours... elle a passé la soirée à me parler de son crush ! Bonne nuit quand même.

Je ne pris pas la peine d'y répondre et saisis mon sac puis sortis après avoir embrassé mes sœurs. La journée se déroula comme je l'avais prévu. Chloé ne m'adressa pas le moindre regard et je ne forçai pas pour. Nous restâmes tout de même toutes les deux avec Leïla, Sofiane, Matthéo, Mél', Louane et Andy. Le seul point positif de la journée fût que je ris beaucoup avec Andy lorsqu'il n'était pas occupé à draguer discrètement Mél'. Malheureusement pour eux, dès que Louane ou moi les voyions se parler nous nous regardions de manière entendue avec un petit sourire en coin, fières de nos talents d'enquêtrices.

La semaine entière se déroula ainsi et je finis par accepter le fait que Chloé soit énervée contre moi. Cela ne m'empêchait pas de me sentir mal à longueur de journée ou même d'avoir cette boule de stress logée au creux de mon ventre le soir avant d'aller dormir et le matin en me levant et sur le chemin pour le lycée mais j'étais plus apte à rigoler aux bêtises d'Andy. 

Leïla et Sofiane avait d'ailleurs été particulièrement choqués de voir que nous nous parlions et rigolions ensemble sans aucune ambiguïté mais je leur avais expliqué brièvement que Andy avait un crush sur "quelqu'un" et qu'il m'avait demandé de l'aide ce qui avait donné cette amitié incongrue.

Au fil de la semaine, je remarquai que Mathieu passait toutes ses nuits chez nous et la plupart de son temps, en fait. Sa relation avec ma mère avait l'air de se porter au mieux et j'en étais ravie.

Vendredi soir, alors que j'étais allongée sur mon canapé, caressant distraitement Dob et regardant d'un œil une émission d'enquête, mon portable vibra.

De Leïla à moi

Coucou ! Ça te dit qu'on se prenne un café ou un truc demain à 15h ?

De moi à Leïla

Ouais, grave ! Où ?

Elle me donna l'adresse et je confirmai que j'y serais. Lorsque j'informai mes sœurs que je ne serais donc pas là le lendemain à cette heure, Maddie nous prévint qu'elle passerait l'après-midi chez Lilian et Camille se mit à faire semblant de pleurer, se plaignant d'être "délaissée par sa propre famille".

Le lendemain à 14h, je me préparai donc, enfilai un jean noir taille haute, un t-shirt blanc aux manches courtes rentré dans mon pantalon et ma paire de Air Force 1 et pris un petit sac à main où je mis mon argent, mon téléphone et mes clés. 30 minutes plus tard j'étais prête. Je partis directement. En arrivant je vis Leïla déjà attablée, le nez dans son téléphone elle tapait vigoureusement sur le clavier. En me voyant arriver, elle releva le regard et me sourit.

- Coucou ! Ca va ?

- Tranquille et toi ? répondis-je.

- Ca va, ça va. Tu veux boire quoi ? Je t'invite.

- Hors de question. JE t'invite.

- Hors de question.

- On paye chacune pour soi ? proposai-je en soupirant sachant qu'elle ne changerait pas d'avis.

- A moins que tu acceptes que je t'invite ?

- Tu rêves ma cocotte.

Elle leva les yeux au ciel et nous partîmes vers le bar pour commander elle un Ice tea et moi un Coca-Cola. En retournant à notre table, elle jeta un coup d'oeil impatient à l'écran de son portable.

- On attend quelqu'un ? demandai-je.

- Non, non. Je voulais te faire sortir pour pas que tu passes le weekend à ruminer seule sur ton lit.

- Ce n'était PAS DU TOUT au programme, enfin !

- C'est ça ouais. Dis-moi : pourquoi t'essayes pas d'aller lui parler ?

- J'ai déjà essayé Leïla... elle m'a recalée d'une manière !

- Peut-être qu'elle s'est calmée.

- Peut-être mais j'ai pas envie de prendre le risque tu vois ? C'était plutôt dur à encaisser je tiens pas à revivre ça.

- Je comprends... d'ailleurs, fit-elle avec un sourire machiavélique.

- Oui....?

- C'était quoi le deuxième truc qui faisait que tu pouvais pas lui dire avant ?

Je fronçai les sourcils en cherchant ce dont elle parlait puis me souvint de la tirade que je lui avais lancée avant de réaliser que Chloé était derrière. Je soupirai.

- Je peux pas te dire ça, Leïla. J'ose même pas me le dire à moi-même.

- J'aurais essayé, conclut-elle.

Nous continuâmes à parler de tout et de rien pendant une vingtaine de minutes jusqu'à ce que son portable sonne. Elle le saisit vivement et le porta à son oreille.

- Oui ? fit-elle.

- ...

- OK, cool merci.

- ...

- Ouais la même.

- ...

- Combien ?

- ...

- OK. Bye.

- C'était qui ? demandai-je.

- Sofiane.

- Ah ! Ca va entre vous d'ailleurs ?

- Génial. 

- Je suis tellement contente pour vous...

- Moi aussi je suis contente pour vous, répondit-elle avec un sourire vague en regardant quelque chose ou quelqu'un derrière moi.

- Hein ? Leïla, ouh hou ! l'appelai-je en claquant des doigts devant ses yeux pour qu'elle reporte son attention sur moi.

- Hein ? Ah heu, je voulais dire je suis contente que ça marche entre nous.

Avant que je n'ai eu le temps de répondre mes yeux furent recouverts de ce que j'identifiai comme un foulard noir et je ne vis plus rien. Inquiète je tentai de crier mais mon agresseur me couvrit la bouche d'un autre tissu. Je tentai de me débattre et de l'atteindre mais mes bras étaient maintenus fermement par une paire de mains masculines. La personne qui me maintenait me laissa sur la chaise : ils ne voulaient donc pas me kidnapper; et ne parut pas toucher à mon sac car je ne le sentis pas bouger mais il paraît que les pickpockets sont très agiles et discrets. Puis, sans me laisser le temps d'agir, mon agresseur ôta le foulard qui m'empêchait de voir.

Mon Cœur Balance [CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant