1. La rue

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Le jour se lève enfin. Les nuits deviennent dures à supporter lorsque l'hiver approche dans cette ville.
Les gens de la rue comme moi doivent lutter pour manger et ne pas mourir de froid ou voir pire, se faire enlever pour certains.
Des cas de disparitions de SDF mineurs sont fréquentes ici.
Personne ne sait où ils sont allés, il disparaissent du jour au lendemain sans laisser de trace et peu à peu, ils sont oubliés.
Aucunes recherches n'est lancés pour les retrouvés.
Moi, je suis pile dans l'âge ou il ne faut surtout pas être dans la rue.
De plus, j'ai l'air innocent comme un enfant et faible comparé aux autres.
Et puis ma tête ne joue pas en ma faveur ici.
Yeux marrons, cheveux noirs et joues marquées de tâches de rousseurs.
Tout pour attirer l'attention.
Je ne sais pas me battre, je n'ai aucune arme avec moi.
La seule chose qui me protège aujourd'hui est Ecco, un berger australien noir et blanc que j'ai receuillit.
Les nuits, il dort contre moi pour me tenir chaud et il veille sur moi 24 heures sur 24.
Moi, je fait de mon mieux pour ramasser un peu de monnaie pour nous achetter à manger.
Il m'ai arrivé de voler dans des cas critiques, en hiver la plupart du temps.
À cette période là, environ une dixaine d'entre nous dans les quartiers alentours meurts.
J'espère que ce ne sera pas mon cas cette année.

Le vent vient en même temps que le soleil.
Je me couvre de la seule couverture que j'ai avec moi en attendant que les passants qui vont travailler me jette une pièce dans ma boite de conserve vide.
En général, ils le font par pitié mais en vrai, je les dégouttes malgrès mon visage d'enfant.
Ils détestent tous les sans-abbris.
Il y a très longtemps, des policiers en ont fusilliers une cinquantaine dans la ville sans raison.
Depuis ce jour, nous les fuyons comme la peste.

16:00

Je n'est rien mangé depuis maintenant trois jours et j'ai dus boir l'eau de pluie pour survivre.
Les gens ont trop froids dans leurs manteaux de fourrures pour s'attarder sur des rattés comme nous.
Ils ne nous regardent même pas.
Soudain, je vois de l'agitation de l'autre coté de la route.
Les SDF se déplaçent.
Cela veut dire que les policiers arrivent.
En un bond, je me lève, prend ma boite de conserve d'une main et maintien ma couverture sur mes épaules de l'autre. Je me mets à courir en sifflant Ecco.

Je finit par me poser dans un autre quartier sous un pont, épuisé.
Là au moins, personne ne viendra.
Le crépuscule commence déjà à tomber.
Cela est signe de mauvaises choses pour nous mais nous n'avons pas le choix. Nous devons dormir coûte que coûte.
Je m'allonge alors sur le sol en béton, enroulé dans ma couverture et avec Ecco à mes cotés.
Puis je finit par m'endormir tant bien que mal.

Une vie de chienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant