Les policiers couraient, Poirot ne savait pour quelle raison, d'une pièce à l'autre. Il ressentit quelques vertiges. Il se rendit à la cuisine pour prendre un verre d'eau. Il y retrouva Sam et Victor, assis, un verre à la main.
- Victor a eu des vertiges. J'avoue que je me sens un peu patraque moi aussi. Cette étrange impression d'avoir trop bu. Les images ne sont pas très claires... remarqua Sam.- Etrange coïncidence...
- A quoi pensez-vous, Poirot ?
- Tout simplement à un empoisonnement. répondit le détective posément, les yeux rivés à la fenêtre.
- Un empoisonnement ? répéta Victor.
- Vous avez une autre idée ?
- Non... enfin, je n'en sais rien. C'est complètement fou...
- Au fait, où est donc Miss Pearly ?
- Elle assiste à la réunion hebdomadaire de la paroisse. indiqua Sam.
- Vraiment, ... Elle a cependant pris le temps de laver la vaisselle avant son départ. soupira Poirot, observant non sans respect les assiettes soigneusement empilées et les verres rangés sur l'étagère.
Cette Miss Pearly ne lui plaisait pas.
Il s'apprêta à quitter la cuisine. Il remarqua dans la poubelle à moitié pleine des morceaux de papier kraft rose froissés et salis de terre. Il en ramassa un discrètement et le glissa dans sa poche de veston.
Il rejoignit le salon. Un grand échalas se balançait d'avant en arrière, relevant d'un rapide mouvement de main, la mèche indisciplinée qui retombait sur son front humide. Poirot reconnut l'inspecteur en chef Mack avec lequel il s'était entretenu dans l'après-midi.
- Pourriez-vous m'aviser des suites de l'enquête ?
- Bien entendu, je vous ferai connaître les conclusions... Je vous demanderai à tous de ne pas quitter le comté. Quant à vous, Monsieur Jones, vous voudrez bien en informer votre gouvernante.
Tous les officiers en uniforme avaient à présent quitté le manoir. Sam, Victor et Poirot ne tardèrent pas à rejoindre leurs chambres.
Poirot n'avait aucune envie de dormir. Bien trop de questions le torturaient. Et qu'elles puissent rester sans réponse lui était insupportable...
Que faire... Un petit bol d'air en pleine nuit lui serait salutaire ! Etrange suggestion alors que, la veille encore, il n'aurait pas osé s'aventurer dans une autre aile que celle dans laquelle se situait sa chambre...L'excitation d'une nouvelle enquête certainement...
Il descendit donc discrètement, passa par l'arrière cuisine. Il avait remarqué qu'y était entreposé de l'outillage léger. Il trouva en effet la lampe torche qu'il cherchait.
Direction la chapelle. Il y avait ce passage secret dans le mur. D'accord, il ne le ferait pas avancer sur le mystère du décès de Tocks... Mais de toute façon à cette heure indue, seule cette expédition était capable de contenir son énergie grandissante...
***
Son exaltation prit du plomb dans l'aile lorsque sa sortie du manoir par la grande porte de chêne fut saluée par le lugubre hululement de la chouette. La lune était pleine et son halo blanchâtre semblait paralyser la nature dans ce qu'elle a de plus profond. Brrr! ...
Au détour de l'allée d'hortensias bleus, il reconnut le clocher et les jolis vitraux. Il poussa le battant. Un grincement se fit entendre. Comme la première fois, au détour de la boule métallique, le mécanisme fonctionna et le passage s'offrit à lui.
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Fanfiction Poirot : Les chiens de Grangemouth
Mistério / SuspenseHISTOIRE TERMINEE Lire "Une pause a Helmsley" et "La femme en bleu" auparavant est préconisé Nouvelle enquête de Hercule Poirot Un automne à Stirling. Les landes sont écrasées par les brumes humides. Un corps est émergé de l'étang du parc du manoir...