Chapitre 1

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« Les vieilles demeures écossaises possèdent leur mystère... »

- Bonjour, ... Je me présente : Hercule Poirot... J'ai frappé à la porte d'entrée mais personne n'a répondu... Est-ce que Monsieur Jones est là ?

- Veuillez me suivre.

Une petite femme aux cheveux gris dévisageait le détective.
Le visage de l'employée de maison était aussi blanc que la craie, si ce n'est qu'il était tiraillé de rides profondes. Ses sourcils étaient fins et travaillés mais ils ne parvenaient pas à adoucir son regard ténébreux. Tout en elle paraissait antipathique. Ses pommettes et ses épaules saillantes ressemblaient à des lames coupantes. Elle nageait dans une étoffe sombre trop grande pour elle, ne faisant que rendre son aspect plus fantomatique.

Poirot se sentit godiche. Sa voix chevrotante avait trahi son angoisse. Il avait dû lui paraître totalement ridicule.

Ils atteignirent bientôt un petit escalier. Elle le gravit et il la suivit. Un long couloir. Elle ne marchait pas, elle semblait flotter. Il n'entendait que le pan de sa robe léchant le sol.

Enfin, son hôte s'arrêta devant une petite porte. Elle frappa et lui fit signe d'entrer de son long index osseux. Elle ne dit mot en prenant congé, ce à quoi il haussa les épaules. Que faire d'autre ?...

Poirot entra donc. Un homme d'une trentaine d'années, assis à un grand bureau, la tête serrée entre les mains, était absorbé dans ses papiers, et ne daigna pas lever les yeux.

- Miss Pearly, qu'y a-t-il encore ? ... Avez-vous préparé la chambre ? Je vous rappelle que mon ami Hercule Poirot ne devrait pas tarder. Je souhaite que tout soit pour le mieux...

- Très joli manoir. Un peu sinistre, mais une nouvelle décoration pourrait arranger cela. ironisa le détective.

Sam leva les yeux et posa son stylo. Il lui sourit.

- Poirot ! Vous êtes venu.

Il s'était levé et avait rejoint le détective pour une chaleureuse accolade.

- Vous savez, je suis un piètre magicien. Je ne sais pas si je suis à la hauteur...

Jones regarda son ami avec un air étonné.

- Vous organisez bien un festival de magie, n'est-ce-pas ? s'enquit Poirot.

- Oui !... Mais qui vous a dit cela ? Ce n'est certainement pas Miss Pearly.

- Poirot présume que vous parlez de votre gouvernante, ...Oh non ! Elle ne m'a pas adressé la parole.

« Vingt-quatre novembre prochain. Grand festival de magie au Manoir Maywood. Venez nombreux ! ». C'était là l'affiche que Poirot avait aperçue sur le mur de la gare...

Poirot avait été étonné que Sam organisât un spectacle. Il s'agissait certainement d'une tentative à se faire admettre du milieu méfiant et imperméable des habitants du comté.

- Je sais. Elle peut paraître étrange...

- C'est le moins que l'on puisse dire. Poirot a eu l'impression de croiser un fantôme.

- ...Mais son travail est irréprochable.

- Dans ce cas...

- Avez-vous fait bon voyage ?

- Oui. J'ai quitté Edimbourg il y a à peine quelques heures, mais mon escale y a été de courte durée. Je n'ai pu m'y attarder, juste le temps de descendre du Flying Scotsman en provenance de Londres et de monter dans le train pour Stirling. Tout cela est bien loin de mon univers bétonné et pollué de la capitale. Ici, tout respire la vie, la nature. soupira Poirot.

Fanfiction Poirot : Les chiens de GrangemouthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant