Chapitre 38

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La grande chambre ressemblait alors à un grenier. Ils avaient sorti de la buanderie tous les cartons, toutes les boîtes ; avaient vidé et inspecté chaque objet entreposé. Mais ils n'avaient rien trouvé de déterminant pour leur enquête : juste quelques vieilles photos que Poirot souhaitait étudier un peu plus tard.

Par acquis de conscience, il décida de jeter un dernier coup d'œil dans la petite pièce sombre. Les murs étaient tapissés d'un vieux papier à grosses fleurs pourpres. Rien qui pouvait rendre les lieux plus lumineux. Un lai de papier était décollé dans le bas. Cela attira sa curiosité. Il souleva le papier. Une inscription était apposée sur le mur de pierre.

- Hastings, éclairez un peu plus ceci ! cria Poirot à son associé resté dans la pièce voisine.

- Nous jurons de conserver le silence sur notre lien de consanguinité. E. Maywood et M. Sarrow. déchiffra le détective.

- Eleanor Maywood et Meg Sarrow. déduisit Sam.

- Ou Mary Sarrow. corrigea Poirot.

Il se souvint alors du caveau familial des Sarrow et de la date de décès polie sur la pierre.

- Il faut aller consulter les registres de l'église afin d'en apprendre un peu plus sur les Sarrow. Ce nom est trop souvent évoqué à mon goût pour ne pas être lié à cette affaire. Cette femme que nous avons rencontrée au cimetière et que les jeunes disent avoir vue souvent roder dans les catacombes est-elle une descendante des Sarrow ?

- Miss Applegate ? J'avoue ne pas savoir grand-chose à son sujet. Mais Otty pourra peut-être vous éclairer. Il connaît du monde à Stirling. avoua Sam.

- A quel lien du sang ces jeunes filles font-elles référence ? intervint Hastings.

- Peut-être évoquent-elles un pacte de sang... Ce truc que font parfois les jeunes pour sceller une amitié... proposa Sam.

Poirot grimaça. Il ne croyait pas qu'il s'agissait de ce genre de rituel visant à souder une indéfectible amitié.

- Les adolescentes ont utilisé le terme 'consanguinité' et non pas 'sang'. Serait-il possible qu'elles fussent réellement sœurs ?

- Une fois de plus, Otty pourra nous être d'une grande aide. Il connaît de nombreuses histoires sur le manoir au travers des derniers siècles. conclut Sam.

- C'est moi qu'vous cherchez ?

Une voix s'éleva dans la chambre. Nous sortîmes de la buanderie. Otty était sur le pas de la porte. Il restait statique dans le couloir.

- Pourriez-vous me dire ce que vous pensez de cette inscription ? demanda Poirot indiquant du doigt la petite pièce secrète cachée derrière l'armoire.

- Je ne peux pas, M'sieur.

- Et pourquoi ?

- J'rentre pas dans c'te pièce.

- Je ne comprends pas, Otty.

- Bah... C'est de vieilles histoires. Je ne croyais pas trop à tous ces commérages mais avec c'qui s'est passé ces derniers temps, je ne préfère pas aller à l'encontre des dispositions.

- Mais de quelles dispositions parlez-vous, Otty ? s'impatienta Sam.

Otty se frotta le front comme à l'accoutumée.

- Faut pas rentrer dans cette pièce. Si elle a été isolée, ce n'est pas pour rien...

- Elle n'est pas isolée. J'ai pu y entrer sans le moindre souci... rétorqua Poirot.

- P't'être bien mais personne ne vous y a invité...

- James Otters ! Faîtes preuve de respect envers mes invités ! s'offusqua Sam.

Fanfiction Poirot : Les chiens de GrangemouthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant