Belle demoiselle aux yeux de biche, vert éclatant, vert émeraude, vert pomme, la bouche en forme de cœur, délicate, douce, où poser ses lèvres fiévreuses, sa peau métisse décorée de deux fossettes timides se révélant qu'à la naissance de son sourire. Belle demoiselle nommée Lucy. Elle marche la tête baissée, dans les rues de la ville avec la grâce d'un ange, elle semble flotter. Inconsciemment, le monde voyait ses longues ailes accrochées le long de son dos ; son aura est telle que les femmes jalousaient ce petit bout de femme avec les cheveux en bataille légèrement ondulés.
Elle pousse la porte du magasin sans un bruit, déambule dans les rayons avec son panier rouge à la recherche d'étoiles, écrite en forme de liste sur une feuille de papier. Elle ne sourit pas, se contente de les attraper les unes après les autres. Elle doit parfois se mettre sur la pointe des pieds, tendre le bras, ouvrir la main pour saisir les plus résistantes dans un soupir.
Les rues de la ville se dessinent dans son regard : les bandes blanches des passages piétons, interminables pour les personnes âgées, les trottoirs maquillés par les chewing-gums, les crottes de chien et les tornades de papier ; des paires de talons aux paires de baskets, tantôt déchirées, tantôt stylées, les sans domicile fixe et leur pancarte, « J'ai faim, j'ai froid, réchauffez-moi avec un sourire ou une pièce pour une soupe » ; le reflet du ciel dans les flaques d'eau, elle y voyait la danse lente des nuages et parfois les rayons du soleil transformés en arc-en-ciel. C'est sa ville, la ville qu'elle a apprise a aimé, a connaitre la tête baissée, sans visages, sans sourires.
Elle relève lentement la tête pour passer les clés dans la serrure de son appartement. Elle pénètre la longue entrée où elle y pose son manteau. Elle entrouvre ses lèvres d'un rose tendres, pulpeuses pour souffler à sa mère un bonjour chaleureux en lui tendant sa petite course d'étoiles. Elle lui tourne le dos en effectuant un petit pas de danse dont elle est la seule à détenir le secret. Elle bat ses ailes, pour monter les escaliers vers sa chambre. Une petite pancarte en bois fleurie avec son prénom la décore.
L'entre de l'ange est baignée de lumière. Les rayons du soleil se posent sur les divers portraits qu'elle avait dessinés pour décorer sa pièce. Elle avait dessiné sa mère avec une couronne de fleurs, sa sœur avec la mine boudeuse et quelques roses, au crayon à papiers, crayons de couleur et peinture acrylique. Elle se laisse tomber sur son lit, un téléphone dans une main, son doudou dans l'autre. Sa peluche du nom de crevette, un petit chien offert à sa naissance par son père, sa maman le lui avait confié. Elle le serrait fort contre elle, c'était tout ce que son père lui avait laissé avant de s'évaporer dans ce monde.
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Lucy ou Le Bel Ange (En cours de réécriture)
Kısa HikayeInconsciemment, le monde voyait ses longues ailes accrochées le long de son dos ; son aura est telle que les femmes jalousaient ce petit bout de femme avec les cheveux en bataille légèrement ondulé