17. La chambre

17.5K 1.2K 502
                                    


Poussés par les invités, nous nous retrouvons enfermés tous les deux dans une chambre encore plus luxueuse que celle où j'ai passé la nuit dernière. Mes yeux passent en revue les dorures, le lustre imposant et les peintures accrochées aux murs et s'arrêtent sur le lit énorme qui trône au centre de la pièce.

Gloups.

Victor se racle la gorge. Je sursaute et me tourne vers lui, le cœur battant. Je me rends compte que c'est la première fois depuis l'épisode des toilettes que je suis seul avec lui. Et, pour une fois, il a les yeux posés sur moi. Son regard intense me fait frissonner de la tête aux pieds. Son costume lui va beaucoup mieux qu'à moi. Il ressemble... eh bien... au puissant alpha qu'il est censé être. Tandis que moi... 

J'avale ma salive, embarrassé.

— Alors, je bredouille en triturant mon nœud papillon. Alors... euh... euh...

Je m'arrête de parler en me rendant compte que je n'ai pas la moindre idée de comment m'exprimer. M. Fulconis a déclaré que nous devions consommer notre union. Ce qui veut dire... Ce qui veut dire...

Victor se laisse tomber sur son lit en soupirant.

— Détends-toi. Nous ne ferons rien aujourd'hui.

Il s'allonge sur le dos et fixe le plafond.

Rien ? je glapis. Mais ton père... ton père a dit...

Il me coupe avec un grognement.

— Peu importe ce qu'il a dit. Nous attendrons tes premières chaleurs, ou tout autre moment que nous jugerons opportun.

Je me mords la lèvre. La façon dont ce crétin d'alpha le dit fait paraître l'acte comme une sorte de transaction d'affaires. Ou alors – mon souffle se coupe – ou alors il n'a pas envie de moi ? Il trouve peut-être que mon corps n'est pas... euh...très appétissant ?

Je me tords les doigts. Je me sens offensé et, en même temps, terriblement soulagé. J'avais peur de... d'avoir mal, pour commencer.

Je vais m'asseoir sur le fauteuil le plus éloigné de lit sur lequel l'alpha se prélasse toujours, un bras passé au-dessus des yeux pour se protéger de la lumière du lustre.

— Mais comment est-ce qu'on va faire pour... pour l'odeur que tu es censé mettre sur moi ? Si jamais ton père... 

Victor relève la tête.

— Lucien, est-ce que tu as réellement envie d'une partie de jambes en l'air ?

Je recule autant que possible dans mon fauteuil.

— Non !

— Bon.

Je n'arrive pas à déterminer si cet alpha est déçu ou non par ma réponse. Il garde le même air impassible que d'habitude, même s'il ne s'est pas recouché. 

— Cela dit, tu n'as pas tort pour l'odeur, finit-il par lâcher.

À mon grand effroi, il entreprend alors de retirer sa cravate, sa veste, puis sa chemise.

—Qu...qu'est-ce que tu fais ? je m'affole. On n'avait dit pas de... de... !

Il hausse un sourcil en retirant à présent son pantalon. Il n'est plus vêtu que de son caleçon. Je me retiens de baver devant son corps qui n'est pas désagréable à regarder.

— Nous allons nous frotter l'un à l'autre. Cela suffira à ce que tu portes mon odeur.

— Nous... nous frotter... 

Je m'en veux de bégayer comme ça. Victor doit me prendre pour un vrai gamin. Je suis sûr que lui a de l'expérience en la matière et ne tremble pas de terreur à l'idée d'aller plus loin. 

Ce crétin d'alpha (bxb) [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant