20. Vengeance

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Je reste un moment immobile, les mains crispées autour du ballot, brûlant d'une rage difficile à contenir. Pour qui se prend cet Alessio Martiny ? Vais-je le laisser me faire du chantage ? Non, bien sûr. Il est hors de question que je lui obéisse. Et pour cela - je prends une grande inspiration - et pour cela je vais aller dénoncer ses agissements à Victor. Oui, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. En espérant qu'il me croira... 

Je me dirige donc résolument vers le quartier des alphas et toque sans grand enthousiasme à la porte de la chambre de l'héritier Fulconis. 

— Entrez. 

Pourquoi est-ce que le son de sa voix me fait cet effet là ? Je sens mon corps vibrer d'envie au moindre de ses mots. Je prends une seconde pour me ressaisir et pousse la porte.

L'alpha fronce aussitôt les sourcils en me voyant pénétrer dans sa chambre. Cette dernière est aussi froide et impersonnelle que lui. On se croirait dans un hôtel. Même le lit est impeccablement fait. En revanche, toute la pièce est imprégnée de l'odeur de cet individu, et cela suffit à me faire tourner la tête.

Victor me toise de haut en bas.

— Qu'as-tu fait à cette cravate ? me demande-t-il très sèchement en désignant le morceau de tissu autour de mon cou tout chiffonné suite au traitement que lui a infligé Alessio Martiny. 

J'ouvre la bouche, indigné par cette attaque injustifiée. 

— Ce n'est pas moi, c'est... 

Ce crétin ne me laisse même pas finir ma phrase. Il se lève et s'avance vers moi, menaçant. Je recule d'un pas, sur le qui-vive. 

— Tu es prié de prendre soin de tes affaires, m'ordonne l'alpha d'une voix froide comme un glaçon. Et tout spécialement de celles qui montrent ton appartenance à la meute Fulconis. 

Je suis tellement outré que j'en oublie que je voulais me plaindre des agissements déplacés d'Alessio Martiny. 

— Tu crois que ça me fait plaisir d'appartenir à ta meute ? je lui lance à la gueule tandis qu'il me toise de toute sa hauteur. Je n'ai jamais demandé cela !

Il grogne. Je recule prudemment d'un nouveau pas. 

— Qu'est-ce que tu me veux, au juste ?

J'hésite un quart de seconde. Finalement, je n'ai pas la moindre envie de me confier à ce crétin d'alpha. 

— Rien, je réponds donc de mon ton le plus méchant. 

Puis je pars en claquant la porte. Ce type-là est tout simplement... tout simplement insupportable ! Presque autant qu'Alessio Martiny. Foutus alphas ! Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre.

En parlant du loup, je vois Alessio passer la tête par la porte de sa propre chambre, vêtu d'un survêtement gris. Il m'adresse son sourire tordu et me fait signe d'approcher en agitant avec nonchalance un doigt. J'hésite un quart de seconde puis m'avance vers lui en traînant des pieds, prisonnier de cette histoire de photo compromettante. 

— Tu es un bon petit oméga, me dit-il en me tapotant la tête. 

Je grogne en reculant d'un pas. 

Il se met à ricaner et désigne le ballot que je tiens toujours.

— Dépêche-toi de laver mon uniforme, m'ordonne-t-il. J'en ai besoin pour demain. Qu'il soit bien sec et repassé. 

Je ne réponds rien et fais demi-tour, tenant ses vêtements du bout des bras. Je tremble de fureur, aussi bien à cause du comportement de ce sale type que de celui de Victor.

Ce crétin d'alpha (bxb) [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant