Spring will be reborn

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La matinée de mercredi matin passa relativement vite. Emy et moi partons chercher Eliot à l'école tandis que Greg et Tommy rentrent à la maison. Sur le chemin, nous discutons de tout et de rien. C'est une des rares fois que j'ai l'occasion de parler seule avec Emy.

- Comment ça se passe entre Grégoire et toi en ce moment ?

- Ça pourrait aller mieux comme ça pourrait être pire. Il y a des choses dont je ne veux pas parler et il ne l'accepte pas mais bon je sais qu'il fait pas mal d'effort. Et toi avec Albane ?

- Le regard des autres au lycée c'est pas facile. En plus, Albane a un an de moins donc c'est plus compliqué de se voir vu qu'on a pas les mêmes emploi du temps. Au début, ça marchait super bien mais maintenant j'ai l'impression qu'on est toutes les deux plus distantes...

- Est-ce que tu l'aimes encore ?

Emy se gratte l'épaule. Elle parait génée.

- Je sais plus trop...Je crois qu'il y a quelqu'un d'autre qui me plaît, m'avoue t-elle.

Je la regarde dans les yeux pour voir si elle plaisante. Mais non, elle a l'air très sérieuse. Le pire c'est que je pense qu'Albane est dans la même situation. Je réponds :

- Si votre couple ne marche plus, vous devriez en parler. Je pense qu'Albane aussi est dans ta situation. Et d'ailleurs c'est qui l'autre personne ?

- Oui c'est vrai t'as raison. Je vais lui en parler cette après-midi, elle vient à la maison.

- Cool j'espère que vous réussirez à prendre la meilleure décision.

Eliot arrive en courant et saute dans les bras d'Emy. Mince, je n'ai pas eu la réponse à mon autre question. Elle ne va pas s'en tirer comma ça, moi je vous le dis. 

Nous rentrons par la plage à la maison. Mon père et Valérie sont installés dans le salon. Rien que de la voir, j'en ai la chair de poule. Comment a t-elle pu me faire croire que c'était ma mère.

- Vous pouvez aller chercher Greg et Tom', s'il vous plaît, nous aimerions vous parler.

Eliot se précipite dans la chambre de mon copain tandis que je vais chercher Tommy. Je n'ai aucune envie de discuter avec eux. A chaque fois, ça finit en engueulade et en pleure. J'avais envie de passer un mercredi après-midi calme. Je frappe à la porte, la musique est à fond. J'entre et trouve mon frère déchaîné en train de répéter sa choré. J'ai toujours apprécié le voir danser. Il est tellement beau. Chaque trait de son visage marque la concentration et l'émotion, chaque mouvement est d'une précision infinie. J'applaudis quand la musique s'arrête. Il me sourit et je dis :

- On nous attend dans le salon pour un "conseil de famille".

Je lui fais signe de descendre. Il souffle et me suit. Nous nous asseyons sur un des canapés en face de celui des parents. Greg, qui s'installe à ma droite, me serre doucement la main. Je lui souris gentillement et il dépose un bisous au sommet de mon crâne. J'ai hâte de savoir ce qu'ils ont encore à nous dire.

- Nous n'allons pas y aller par quatres chemins. La situation est compliquée et tendue pour tout le monde mais c'est à chacun de faire des efforts.

Génial, merci papa, on se croirait dans une conférence sur le réchauffement climatique. Il poursuit :

- A partir de ce week-end, votre mère et moi devons aller régler quelques problèmes de papiers et de réglementations au niveau du testament, adoption, maison et j'en passe. Cela va nous prendre jusqu'à vendredi de la semaine d'après.

Tiens, tiens, ça commence à être intéressant tout ça. Emy me regarde avec des yeux plein d'espoir. Je peux lire sur ses lèvres le mot "soirée".

- Nous allons donc vous laisser pendant une semaine la maison. Joë sera là ce week-end et lundi. Vous êtes grands, je compte sur vous pour bien prendre soin d'Eliot et ne pas faire de bêtise. C'est compris ?

Nous hochons tous de la tête avant de nous lever.

- Eh oh, c'est pas fini, rasseyez-vous.

Elle a enfin ouvert la bouche, c'est pas trop tôt !

- Si vous voulez inviter des copains dans la semaine vous pouvez, que ce soit pour dormir ou pour travailler, je vous demande juste de bien vous organiser pour pas que votre petit frère soit tout seul !

Ces mots sont fermes mais vraiment cool, pour une fois. Grégoire me sourit et m'embrasse. Nous nous levons et nous dirigeons vers la chambre de Greg quand nos parents nous rappelle. Nous soufflons tous les deux et partons les rejoindre. Les autres sont déjà repartis dans leur chambre.

- La situation est d'autant plus compliquée pour vous mais nous aimerions que vos petits jeux d'amoureux restent entre vous. Nous ne vous obligeons pas à vous séparer mais prenez en compte cette règle. 

- ENCORE HEUREUX ! dis-je. Je vous signal que rien de tout ça ne serait arrivé si Valérie avait eu le courage de tout nous dire plus tôt !

J'ai prononcé cette phrase calmement en pesant mes mots. Je suis assez fière de moi d'ailleurs. Bref, nous quittons le salon cette fois pour de bon et descendons au sous-sol. 

Je me mets à cheval sur sa chaise de bureau tandis qu'il s'assoit sur son lit. Nous bavardons tranquillement quand Emy déboule dans la pièce, un sourire malicieux au lèvre.

- J'ai eu une giga méga bonne idée les gens !!! Crie t-elle.

- Explique nous tout petit génie ! Réponds Grégoire.

- Samedi soir on va organiser la fête du siècle... Ici même !

Nous la regardons avec des yeux aussi grands que des soucoupes.

- Et tu vas en faire quoi d'Eliot ?

- Ça Judith ça fait parti de mon plan.
On va le laisser chez un de ses amis. Il sera super content j'en suis sûre. J'ai aussi prévenu Joë, il est chaud. Alors ?

Je dois dire que l'idée me tente bien. Je réponds :

- Ça marche pour moi. J'invite mes potes, environ dix quinze je pense.

- C'est bon pour moi aussi, lance Grégoire. J'inviterai les gars de terminale ça fait longtemps que je les ai pas vu.

- Cooool !!! Ça va être la fête du siècle.
Et pour l'alcool, Jo s'en charge.

Sur ce, elle nous fait un clin d'œil et part aussi vite qu'elle est venue.
Je monte dans ma chambre et commence à envoyer les invitations. Je commence par Alix, Albane, Jean, Roman, Lou et Ruan en leur demandant d'inviter chacun une personne. Puis j'envoie un message à Côme qui me répond aussitôt et qu'il viendrait avec sa Barbie. Évidemment ! Les autres répondent tous présent et sont en train de chercher du monde. Je pense que je vais m'en rappeler de cette fête.
J'appréhende quand même les amis de Grégoire. Je ne les ai jamais rencontré mais le peux que j'ai entendu sur eux me suffit.