Chapitre 10

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Alors que la voiture se garrait sur le parking de gravier de la villa,  Ace ressentit une violente douleur au bras. Il se rendit vite compte qu'il était presque incapable de le bouger. Puisqu'il n'avait prit aucun coup lors de son affrontement avec le mafieux, l'état de son bras soulèverait sûrement les soupçons de son oncle. Il réfléchit quelques secondes avant de choisir de cacher son infirmité. Avoir son oncle sur le dos était la dernière chose dont il avait besoin. Il prit son mal en patience, et sortit du véhicule. Les deux gardes du corps l'escortèrent jusqu'au hall principal. Son oncle l'attendait en plein milieu de la salle, qui lui jeta un regard noir à le seconde où il entra. Bien qu'il n'eut pas beaucoup de doutes, la colère évidente de son oncle lui confirma la raison de sa convocation. Les deux gardes sortirent de la salle. Il y eut un long silence. Les deux hommes se toisèrent durant ce qui sembla des heures, puis l'oncle prit enfin la parole.
-Pourquoi ?
Ce simple mot déstabilisa Ace. Lui qui était habitué à le voire déblatérer des tirades de plusieurs kilomètres de long pour tenter de le remettre à sa place, aller directement au fait ne lui ressemblait pas du tout. Il n'était plus en colère, c'était quelque chose de bien plus violent que cela. Mais il se rendit rapidement compte de l'autre problème. Il n'avait aucune réponse à la question. Pourquoi s'était il interposé ? Il n'en avait aucune idée. Parce qu'il l'avait senti ? Parce qu'il le falait ? Ou simplement parce qu'il en était capable ? Alors qu'il commençait à perdre pied, une pensée lui revint en tête. La première chose qu'il avait pensé lorsqu'il a vu l'arme à feu. Quelqu'un est en danger. C'était cette pensée qui l'avait poussé à agir. Il était intervenu pour protéger quelqu'un.
Il regarda son oncle. Son regard noir ne l'effrayait pas. Ce qu'il avait fait était juste.
-Quelqu'un se devait d'intervenir, j'ai juste été le plus rapide.
L'homme en face de lui afficha ces mot une expression complètement interloquée. Il y eut un blanc de quelque secondes. Puis il explosa.
-PUTAIN D'IMBÉCILE, QU'ES-CE QU'IL Y A DANS TON CRANE, DU YAOURT OU LE NÉANT ABSOLU ?! REFAIT ÇA ET JE TE JURE QUE JE FAIT DE TA VIE UN ENFER ! POURQUOI TU N'AS PAS CREVÉ AVEC LES MERDES QU'ÉTAIT TES PARENTS QUAND TU N'AVAIT PAS D'IMPORTANCE ?
En hurlant ses mots, il fit un grand mouvement de bras, et heurta de plein fouet celui blessé d'Ace. La douleur fusa et il hurla intérieurement. Il fit un effort monstrueux pour ne laisser sortir aucun son et ne rien laisser paraître. Il mua sa douleur en colère, puis en haine, qu'il projeta entièrement sur son oncle. Il afficha à cet instant un air terrifiant qui restera gravé dans les souvenirs de son oncle à tout jamais. Celui-ci se décomposait, pensant que cet expression était due à ce qu'il avait dit, et non au contact physique qu'ils venaient d'avoir. Il prit conscience qu'il était allé trop loin. En ne regardant que ses propres profit, il avait oublié qu'il parlait à un être humain, à un D. Wallright, en plus, et qu'un être humain peut haïr. Le regard qu'il vit ce jour là, c'était celui de quelqu'un qui voulait le tuer. Lorsque, bien des années plus tard, il fit un bilan de sa vie, il conclut que cet instant était celui où il eut le plus peur de toute son existence.
Il tituba, recula de quelque mètres, et observa son neveu avec effroi. L'expression sur son visage avait disparu, il était redevenu impassible.
Lorsqu'il vit cette réaction, Ace sût qu'il avait gagné. Il décida alors de poser une question qui lui brûlait les lèvres depuis quelque temps déjà.
-Le type avait un tatouage étrange, un poignard autour duquel s'enroule deux dragons. Vous savez ce que ça représente.
Et soudainement, l'oncle blêmit.
Il se retourna, et partit vers la salle principale coupant court à la conversation. Sans regarder son neveu, il lui dit juste, d'une voix tremblante :
-Oublie ça, oublie que tu n'ai jamais vu ce symbole, et espère que tout se passe bien.
Et il sortit de la salle. Bien qu'Ace sentit qu'il n'aurait servit à rien de persévérer sur cette voix, il décida tout de même de de suivre son oncle, qui s'enferma dans son bureau. Il ne pût savoir ce qui se passa ensuite, il n'entendit qu'une chose :
-Pourquoi a-t-il fallu que Robert commerce avec les dragons. Maintenant, en plus, ils ont le gosse dans le collimateur. Putain de mafia et putain de famille.
Ace resta adossé au mur quelque secondes. Comme il le soupçonnait, il avait eu affaire à un mafieux. Il semblerait de plus que cette organisation soit plutôt puissante. Mais ce qui le perturbait, c'était l'évocationnde son père. Il aurait été en relation avec la mafia ? Avec ces questions en tête, il remonta vers sa chambre.

*  *  *  *  *  *  *

Noctis tournait en rond dans sa chambre, un verre à la main. Il était terriblement inquiet. Bien que son ami l'ai prévenu qu'il avait été demandé par son oncle, il n'était toujours pas rentré. Mais ce n'était pas cela qui le perturbait. Depuis l'altercation avec le gangster, il y avait quelque chose qui le dérangeait. Il s'était passé quelque chose d'inhabituel ce jour là. Pas le fait qu'Ace soit intervenu, ce qui correspondait bien à son caractère... Plutôt son exécution. Il n'aurait normalement jamais pris le risque qu'un coup de feu soit tiré, il aurait plutôt négocié, parlé. Pas attaqué de front. Pas s'il y avait un pistolet en face. C'est presque comme si il avait une option pour contrer l'arme à feu, la neutraliser. Mais il avait beau se creuser la tête, il ne trouvait pas de raison logique à ce comportement. Et puis il y avait la façon dont il s'était élancé vers son adversaire. Ses mouvements, sa vitesse... c'était différent. Après avoir passé plusieurs années à ses côtés, et combattu avec lui dès centaines de fois, il en était sûr, quelque chose clochait. Mais il était incapable de l'expliquer. Il en avait parlé avec Luna, qui lui avait confirmé ses doutes. Soudain, son portable sonna deux fois. Un message d'Ace lui disant qu'il ne rentrerait pas ce soir, et un autre, d'un numéro masqué. Intrigué, il regarda cet étrange missive. Il la relit plusieurs fois, puis prit son manteau et sortit, laissant son verre derrière lui. Le contenu de celui-ci avait complètement gelé, ne laissant qu'un immense glaçon.

Silver, L'éclair blancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant