Vingtième case

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Liste de mots imposés n°2 : Chambre - Gercées - Vague - Rouage - Obscurité


Izuku ne comprend pas pourquoi tout est si noir autour de lui. Il a pourtant les yeux grands ouverts, il tourne constamment sur lui-même pour chercher la moindre brèche de lumière à travers cet épaisse obscurité. Mais rien ne semble vouloir illuminer l'endroit dans lequel il se trouve. Sa voix résonne comme un lointain écho, à croire qu'il est coincé au fond d'un puit. Il se décide après un long moment à faire un pas, puis un autre. Sa marche n'est pas très assurée, mais le vert se décide à parcourir de la distance en espérant trouver quelque chose. N'importe quoi. Ou n'importe qui.

Son corps tremble de froid, il a beau se frictionner les bras, rien ne semble le réchauffer. Il accélère sa marche, priant pour trouver son amant qu'il le prenne enfin dans ses bras, le réchauffant de son corps naturellement brûlant. Il n'y a que près de lui qu'il se sent le plus en sécurité. Sa marche semble durer une éternité, et il commence à se demander s'il ne va pas tourner en rond indéfiniment. Ou mourir tout simplement de froid. L'image d'un homme marchant difficilement au milieu d'une tempête de neige lui parvient, et il connaît maintenant cette sensation horrible de mourir à petit feu. Un flash de lumière l'aveugle soudainement, il se protège les yeux de ses mains, ne s'attendant pas à une telle intensité alors qu'il était dans le noir total il y a de cela quelques secondes.

Lorsque ses pupilles s'habituent à la lumière, il est surpris d'être dans une petite maison au bord de la plage, l'odeur d'iode l'a bien aidé sur le lieu. Il visite le bâtiment, cherchant une âme qui vive. C'est en entrant dans la chambre qu'il jette un œil par la fenêtre, une silhouette est postée face à l'immensité bleue. Izuku se décide à aller le rejoindre, voulant des réponses à ses questions. Mais avant de sortir de la maison, son regard est attiré par le miroir fissuré sur sa droite. Un énorme impact donne l'impression qu'on y a jeté un corps dessus, effaçant une phrase écrite en rouge vif. Se pourrait-il que ce soit du sang ? Une bagarre aurait-elle éclatée avant son arrivé ? Il n'y a pourtant aucune autre trace de lutte dans les environs, tout est parfaitement bien rangé et ordonné. Juste ce miroir qui ne reflète pas son image malgré les endroits épargnés. Une horloge ancienne émet un cliquetis étrange juste au-dessus, elle semble avoir du mal à fonctionner, manquant de tomber en morceaux. Les aiguilles sont au sol, ne permettant pas à Midoriya de se faire une projection dans le temps. Quel étrange coïncidence.

Il reprend sa route en direction de la personne inconnu face à la mer, qui semble être en admiration devant les vagues qui s'échouent brutalement sur les rochers. Il n'a pas le temps de le héler que la silhouette se retourne lentement pour lui faire face. Et Izuku se stoppe, surpris.

C'est lui. La copie conforme parfaite, à l'exception de la cicatrice en travers du visage et des petites oreilles au sommet de la tête. D'ailleurs, il a le réflexe de vérifier s'il en possède, mais sa main ne rencontre que sa dense chevelure bouclée. L'inconnu face à lui affiche de la tristesse, et se dirige vers lui pour le recouvrir d'un kimono plus épais, le réchauffant quelque peu. Le vent glaciale du large fait son apparition, faisant trembler encore plus le japonais, qui s'enveloppe plus fortement du nouveau vêtement. Il remercie l'inconnu d'un hochement de la tête, ayant senti que ses lèvres sont tellement gercées qu'il pourrait se mettre à saigner en ouvrant simplement la bouche.

Le tanuki l'observe attentivement avant de commencer à parler d'une douce voix, la même que la sienne.

"- Je suis désolé pour ce que tu endures actuellement. Ce n'est pas pour ça que j'ai érigé une barrière."

"- Une barrière ?" Izuku grimace de douleurs, ayant senti ses lèvres craquer. Il essuie rapidement les quelques gouttes de sang qui ont commencées à perler, avant de fixer son jumeau d'un regard interrogateur.

"- Sais-tu où nous sommes ?" Izuku secoue la tête négativement, faisant soupirer le deuxième. "Evidemment que non... Mais sache, que tu ne devrais pas être ici."

Avant que Midoriya ne demande pourquoi, une secousse se fait ressentir dans le sol. Une violente vague s'éclate contre les rochers, les arrosant de quelques gouttes d'eau salées. Un coup plus sourd s'entend, et il provient du miroir. Les deux Izuku se précipitent pour voir le résultat, le miroir est toujours là, à deux doigts de se briser en un millier de morceaux et l'horloge est au sol, ses rouages roulants vers chaque recoin de la pièce. Izuku tente de se rapprocher de l'objet fêlé, ayant cru voir une forme brumeuse disparaître, mais un immense cri de désespoir parvient à ses oreilles.

Un cri si horrible à entendre que même ses entrailles se compressent. Le tanuki est également inquiet. Ne sachant pas exactement ce qu'il se passe en dehors du miroir. Mais de ce qu'il entend et ressent, le démon renard a mal. Il reporte son attention sur sa version humaine, et constate que celui-ci a les larmes aux yeux.

Ayant probablement compris que c'est Shouto qui hurle sa peine.

Souviens-toi... [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant