Souviens-toi... [TERMINÉE]

Dix-neuvième case

Liste de mots imposés n°12 : Colère - Linge - Pancarte - Herbe - Thermomètre

Le lendemain, après une nuit d'angoisse, Izuku est redevenu un humain tout ce qui a de plus normal, mais une violente fièvre le cloue au lit. Inko a été rapidement mise au courant de la situation, son angoisse a été de plus en plus croissante, surtout en voyant Shouto dans un état pitoyable. Mais celui-ci lui a clairement demandé de s'occuper du japonais pendant qu'il panse ses blessures. Le tanuki reste la priorité absolue. Son état est beaucoup trop inquiétant pour que la femme s'occupe des plaies du bicolore.

Le chef de l'établissement, une fois soigné, donne des consignes strictes à ses employés qui se posent beaucoup de questions sur l'état de santé de leur patron. Mais se contentent d'appliquer les ordres, au risque de déclencher sa colère. Inko ne sera aucunement disponible jusqu'à nouvel ordre, et une pancarte annonce clairement de ne pas entrer dans la chambre du patron. 

Shouto est épuisé de tout cela, son voyage dans l'esprit de son amant était clairement une mauvaise idée, mais il était trop près du but pour regretter son geste. Sa mission d'aujourd'hui est de maintenir Izuku en vie, le temps de se défaire de cette stupide barrière robuste. La puissance du tanuki est beaucoup plus impressionnante que dans ses souvenirs, où diable son amant a-t-il appris de tels sorts ? Il retourne à son chevet et le spectacle n'est clairement pas à son goût. La cuisinière est en panique, tout son matériel est éparpillé au sol. Que ce soit des médicaments, des herbes médicinales, une pile de linge sur le point de s'écrouler, une bassine d'eau avec des flaques autour et un thermomètre dans la main de la femme qui affiche une température inquiétante. C'est pire que la dernière fois.

"- Sa fièvre est forte... Il gémit souvent... Il transpire comme s'il y avait une canicule... Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il a... Je ne sais pas quoi utiliser pour l'aider... Il va... Il va... Si je ne l'aide pas." La cuisinière commence à avoir des difficultés à respirer, sa crise de panique arrive et elle n'arrive pas à trouver un point positif devant ses yeux.

"- Inko-san. Gardez votre calme. Ce n'est pas comme ça qu'on va le sauver." Cette voix autoritaire, il a horreur de l'utiliser sur cette pauvre femme qui a souffert plus longtemps que lui. Mais il n'a pas le choix, l'heure n'est pas à la tendresse. Inko hoquète discrètement, s'essuyant le visage au vue des larmes qui avaient commencées à perler. Elle prend de grandes inspirations, tentant de se calmer un minimum, tout en voyant son patron s'installer près d'Izuku. "Essayons de faire baisser sa température, pour qu'on puisse le réveiller."

Et ils s'attellent à cette tâche tout le long de la journée. Les linges humides défilent, et sont immédiatement renouvelés par le personnel interpellé à cette occasion. La cuisinière hydrate le jeune japonais comme elle le peut, pendant les brefs moments de lucidité. Mais il ne parle toujours pas, frustrant les deux soigneurs. Shouto se retient de faire éclater sa colère à cause de son impuissance, même après toutes ces années, il n'arrive à rien. Jamais il ne s'est senti aussi faible que maintenant. Un hurlement de douleurs s'échappe de la bouche d'Izuku, surprenant les soigneurs et Inko a un regard horrifié sur ce qui se passe sous ses yeux.

Sur les bras du vert, de profondes entailles se forment, comme des lacérations. Des fines, des grandes, des plus profondes. Et Shouto les reconnaît instantanément, ses conclusions sont juste en voyant l'énorme balafre apparaître sur le visage de son amant qui continu de hurler sa souffrance. Le démon comprend, le subconscient fait absolument tout pour qu'il s'éloigne de lui, mais il refuse de laisser son tanuki partir une deuxième fois. Il pose sa main griffue sur le front de Midoriya et concentre tout son pouvoir dans sa paume.

"- Arrête !!" 

Une puissante source d'énergie vient d'envoyer le subconscient contre le miroir qu'il protège, le fissurant un peu plus que la dernière fois. Shouto halète, mais il est fier du résultat. La torture est terminé pour son amant dont le corps est finalement détendu. Ses hurlements ne sont plus, seul une respiration calme emplie la pièce. La cuisinière ne sait pas ce qu'il s'est passé, mais elle s'empresse de soigner les lacérations avec une pommade de sa composition. Le bicolore la regarde faire, tout en se souvenant de l'appartenance de chacune de ces cicatrices qui ont refais surface. Celles que son amour a mis tant de temps à lui montrer. Malgré sa petite victoire, il est intrigué par celle présente sur le visage, elle n'est pas complète. Une prochaine attaque du subconscient est à prévoir, mais pas dans l'immédiat, il a peut-être le temps de se reposer un peu. Inko prend la parole après un long moment, ayant presque repris sa prestance calme et posée.