Dixième case

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Phrase imposée n°5 : Ne te retourne pas


"- Ne te retourne pas." Une voix inconnue vient de prononcer ces mots dans le creux de son oreille, et Izuku frémit quelques secondes, se demandant ce qu'il se passe. Mais il obéit sagement, ne voulant pas s'attirer d'ennuis de la part d'une personne qui lui tient fermement l'épaule. Surtout en voyant les ongles comparables à des griffes aux bouts des doigts. "Brave garçon obéissant..."

"- Qui êtes-vous ?" Sa voix tremble légèrement, mais il est persuadé que l'intrus a clairement entendu son manque d'assurance dans cette situation.

"- Quelle importance ?" Une autre main vient de se poser sur la joue du vert, qui sursaute à ce contact. Sa peau est caressée tendrement, et il ne comprend pas un tel geste. "Je me demande ce que tu peux bien lui trouver, à cet homme..."

"- Que lui reprochez-vous ?"

"- Il n'a rien de particulier. Ce n'est qu'un homme avec une vilaine cicatrice sur le visage, et d'un ennui... Une personne qui n'a jamais quitté sa terre, contrairement à toi qui a parcouru le monde. Il est loin d'être intéressant, il est même à éviter."

"- C'est votre avis. Le mien est différent." Il entend un petit rire moqueur, et son corps est plaqué contre un autre dans son dos. Un homme plus robuste que lui, un bras entoure sa taille fermement, l'empêchant de faire le moindre geste, et la deuxième main qui continue de lui caresser la joue, bifurquant de temps en temps vers l'arête de sa mâchoire.

"- Je sais... Mais je suis persuadé de pouvoir te faire changer d'avis... Tu mérites tellement mieux, Izuku..." Cette voix mielleuse n'a pas l'effet escomptée sur le concerné, il la trouve sournoise, voir malsaine. Il essaye de se dégager de cette prise, mais en vain. "Pourquoi vouloir l'amour d'un homme dont tu ne sais rien ?"

"- Ça ne vous regarde pas." Un soupir de lassitude se fait entendre dans son dos.

"- Es-tu si naïf que ça, pour croire au coup de foudre ? Pitié... Tu n'es plus un enfant. Tu ne peux pas croire à tout ça."

"- C'est mon droit d'y croire. Et votre avis m'importe peu. Partez." Un nouveau gloussement se fait entendre près de son oreille, et l'inconnu souffle dans le cou du vert qui frissonne à ce contact.

"- Je crois plutôt, que tu ressens un si grand manque d'affection, que tu te jettes dans les bras du premier homme qui te plaît." Izuku se stupéfie à cette phrase, et cela le fait réfléchir. Est-ce vrai ? Est-il seulement en manque d'amour car il a vécu seul toute sa vie ? Non... Shouto l'a séduit dès les premières secondes. C'est forcément un coup de foudre ! "Il profite de ça. Il ne cherche qu'à combler ses journées ennuyeuses avec toi. Tu n'es rien de plus qu'un vulgaire chiot abandonné qu'il a accepté d'adopté, parce qu'il n'a rien d'autre à faire de ses journées."

"- La ferme !!" Il tente de se retourner pour en découdre avec cet homme qui ose critiquer sa relation avec le bicolore, mais sa tête est maintenue en direction de son amant et une douleur se fait ressentir sur sa joue. Du coin de l'œil, il voit une des griffes de son bourreau dont l'extrémité est légèrement rouge.

"- La prochaine fois que tu tentes ça, je ne serais pas aussi clément." La sécheresse dans la voix calme Midoriya, qui lève les bras en signe de capitulation. Et cela semble faire agréablement plaisir à l'inconnu, qui enveloppe de nouveau sa taille et frotte affectueusement son visage dans la crinière du vert. "Sage décision..."

Izuku tente de calmer les battements de son cœur, essayant de trouver le moyen de se sortir de cette situation. Mais il ne peut qu'attendre que son bourreau se lasse de lui, et parte sans demander son reste. Le temps est anormalement long depuis l'incident, et les caresses entreprises sur son corps ne lui font aucun effets. Il fait même en sorte d'ignorer royalement cet inconnu au caractère trempé.

Souviens-toi... [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant