Recueil de One Shot mha

Todomomo || Le porte bonheur

Ce one shot Todomomo est écrit par Nincm1

Todoroki Shoto quitta l'hôpital et s'engouffra dans le froid de l'hiver. Il respira un grand coup, laissa lentement son souffle de fumée blanche s'envoler dans la brume du matin et décida de s'éloigner ne serait-ce que quelques heures de cet endroit qui ne cessait de lui rappeler de mauvais souvenirs.

Marchant dans les rues, sans but, les mains dans les poches, il finit par trouver un petit banc en bordure d'une rue marchande et s'y installa. C'était une froide matinée de décembre, mais Shoto avait toujours apprécié la fraîcheur de cette saison. Elle ne l'avait jamais dérangé et au contraire, elle l'aidait à se calmer et à réfléchir. Elle l'enveloppait dans une bulle hors du temps, qui le faisait se sentir plus proche de sa mère. Et il en avait cruellement besoin.

Shoto soupira, la tête dans les mains. Il se sentait perdu et ne savait pas ce qu'il devait faire. Pris entre l'amertume et la culpabilité, il ne cessait de jongler entre ces deux sentiments depuis une semaine sans pouvoir en sortir. Plus que tout, il se sentait impuissant, impuissant face à son père allongé et endormi peut-être à vie dans cette chambre d'hôpital. Ça faisait une semaine qu'il n'était pas retourné au lycée UA, restant à son chevet. Les cours de héros lui manquait, mais il ne pouvait se résoudre à partir. Il se demanda si ses camarades s'inquiétaient de son absence avant de se souvenir que tout le Japon devait être au courant de la situation.

En effet, le grand héros Endeavor était dans le coma, suite à un combat contre un Nomu à la solde d'All for One. Il était ressorti vainqueur, mais au prix de grandes blessures qui le laissaient entre la vie et la mort. Plongé dans le sommeil depuis une semaine, la presse se déchaînait. Endeavor se réveillerait-il ? Et si oui, se relèverait-il de ses blessures ? Qui protègerait donc le Japon maintenant ? Des questions véridiques, mais vides de sens pour le fils de l'éternel numéro 2. La presse, le pays entier avait peur depuis la retraite de l'ancien numéro un, et se raccrochait au moindre héros capable de le remplacer. Mais Shoto savait que c'était inutile : son père, ou plutôt personne, n'arriverait jamais à se détacher de l'ombre laissée par le symbole de la paix, All Might. Mais c'était peut-être cette pression constante d'une population effrayée par une menace trop grande qui avait amené son père où il était aujourd'hui.

Mais Shoto se fichait éperdument de ces débats politiques. Parce que lui, il savait quel homme se cachait derrière le héros. Et il savait surtout quel monstre se cachait derrière l'homme. À cette pensée, son cœur se serra de nouveau et il regarda le ciel pour essayait d'apaiser ce trou dans sa poitrine qui ne le quittait plus.

Yaoyorozu Momo sortait d'une petite rue marchande lorsqu'elle le vit, seul sur un banc, à contempler le ciel d'un regard vide. Sa mère l'avait envoyée dans leur boutique de thé préférée pour faire le plein de " Golden Tips Imperial tea ", la meilleure boisson au monde selon elle. Mais elle n'aurait jamais pensé croiser son camarade de classe. Cela faisait une semaine que Shoto n'était plus revenu en cours, et nul n'en ignorait la cause. La chute de Endeavor avait fait la une des médias, et continuait encore d'enflammer la toile.

Le coeur de Momo se sera en voyant l'état de son ami. Bien qu'il ne fût jamais très expressif, il était cependant facile de voir à quel point il était fatigué et triste. Il avait de grands cernes sous les yeux et air maussade qui ne semblait plus vouloir le quitter. La jeune fille hésita à s'approcher. Peut-être n'avait-il pas envie que quelqu'un vienne le déranger ? De plus, elle ne le connaissait pas très bien, malgré qu'ils aient fait équipe contre Aizawa à l'examen de fin de trimestre. Peut-être trouverait-il cela déplacé que ce soit elle qui vienne lui parler ? Peut-être qu'il préférerait que Izuku Midoriya vienne le voir, puisqu'ils semblaient bien plus proches ? Momo avait toujours était une fille indécise, qui perdait facilement confiance en elle. Prendre des décisions qui concernaient les autres était un véritable supplice. Elle se demanda alors ce qu'elle aurait voulu dans sa situation. Qu'on vienne la voir pour la soutenir dans cette épreuve, ou qu'on la laisse seule, remplie de pensées sombres ? Alors prenant son courage à deux mains, elle s'avança et s'installa à côté de Shoto sur le banc.