« dis madeleine
pourquoi tu cachais ton corps ?
tu ne l'aimais pas ? »

mon cœur n'était qu'une enveloppe fragile
dont le timbre de mon esprit se décollait un peu sur les bords
et où l'adresse de mon cœur
s'est effacée avec le temps
rien ne vaut l'écriture manuscrite pour dire ce que le corps pense
mais le corps est lourd
lourd de présences
et court sur les absences

mais maintenant mon corps est un être
qui ne s'éteindra qu'au moment venu
quand il aura assez vécu
et que la vie sera renfermée dans sa peau flétrie
l'âme qui suffoquait dans ce corps
est devenue une flamme
que même la mort ne pourra abattre

et devant le miroir
les mots coulent comme une rivière en crue
les maux se sont tarrient dans le châtiment le plus terrible
et mon corps n'est plus un bout de chair haït
mais bel et bien un corps bouleversé par l'amour qui le recouvre

oui
je cachais mon corps
parce que je ne l'aimais pas
je le détestais
mais le passé ne rattrape plus le présent
et je vois mon corps comme j'aurai toujours dû le voir
mon corps est beau

bassin d'eau douce Où les histoires vivent. Découvrez maintenant