Chapitre 2 : Chase

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-" alors ?"

L'intonation inquiète de ma voix m'échappe sans que je ne puisse rien y faire.

Depuis quelques temps déjà, je me demande bien si le quotidien que je vis est bien réel ou est-ce que c'est simplement un cauchemar directement issu de mon imagination.

Marisol, mon médecin esquisse un sourire professionnel, le genre qui ne me dit rien de bon. Je balaie le peu d'espoir qu'il me reste encore puis réajuste ma position sur ma chaise, prêt à entendre ma sentence.

-"pour l'instant ton cœur va bien"

Je hausse un sourcil interloqué puis me redresse vivement, complètement intéressé par le reste de la conversation et avide de savoir comment elle va encore une fois me plomber le morale.

-"mais ?" elle esquisse un petit sourire puis secoue vivement de la tête.

-"rassure-toi Chase, cette fois-ci, tout va bien"

Sans pouvoir me contrôler, je souris. C'est un sourire de bonheur, pour une fois que Marisol a une bonne nouvelle à m'annoncer qui ne comporte pas de mort imminente.

-"le voyage en Afrique peut donc se faire ?" je m'inquiète en repensant au fameux voyager auquel je suis apparemment obligé d'assister.

Ah ! Mon père et ses stupides principes !

-"tu peux y aller, tu seras pris en charge pour ça. Le changement d'altitude est ennemi de l'insuffisance cardiaque et dans ton cas également ta bradycardie mais ne t'inquiète pas, tu n'auras pas de problèmes"

Je soupire, soulagé d'un poids énorme qui me comprimait la poitrine depuis plusieurs semaines déjà. Savoir que je peux en effet voyager sans trop endommager mon cœur plus qu'il ne l'est déjà me procure un sentiment de joie que je n'arrive pas à dissimuler.

Même si mon père m'a obligé à faire ce voyage, je me suis moi-même pris d'intérêt pour la cause qu'il défend et j'ai appris à m'en soucier.

Prendre soin des autres.

Voilà l'une des phrases préférées de mon psy.

-"dans ce cas Chase, il ne me reste qu'à te souhaiter bon courage" me lance Marisol d'un ton encouragent.

Je hoche de la tête pour réponse et me lève de ma chaise le cœur léger, dépourvu de toutes les craintes qui me consumaient depuis quelques temps.

Lorsque je sors, j'appelle immédiatement Lorenzo, mon meilleur ami ainsi que l'un des partenaires de ce projet, le sien s'étend également en Espagne, il défend généralement les enfants nés dans les cirques et les bidonvilles et leur assure un meilleur avenir en faisant de son mieux pour leur rendre leur liberté.

-"alors ?" sa voix grave retentit à la seconde même où son téléphone sonne.

-"c'est bon. Marisol m'a assuré qu'il n'y avait pas de problème" je l'entends soupirer de soulagement lorsqu'il assimile ces quelques mots, il est ravi, je le sais.

-"enfin une bonne nouvelle, je n'aurai pas à tout faire moi-même"

Je ricane.

-"à quelle heure on passe à l'hôpital ?" je lui demande d'une voix distraite en jetant un coup d'œil à ma montre.

-"dans deux heures, le chef de la chirurgie m'a personnellement affirmé qu'il avait de bons internes cette année. Ils seront parfaits"

Je grimace, perplexe de savoir que des internes de première année tout frais puissent venir avec nous.

Dévoile-moi Tome2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant