You're my wonderwall | PAUL & RACHEL

CHAPITRE VINGT-ET-UN

L'air était glaciale dans la maison familiale des Lahote. L'atmosphère était lugubre. Rachel ne comprenait plus rien à la situation. Son cœur s'emballait dangereusement, ses pores excrétaient des sueurs froides. La peur la tétanisait et embrouillait ses pensées. Elle voulut se redresser, mais elle fut stopper dans son geste. Une présence s'imposa à elle, encore à genoux sur le carrelage.

- Mon souhait se réalise enfin. 

La voix était masculine, fluide et extrêmement charmante. Les intonations étaient chantantes et cajoleuses. Pourtant le souffle qu'avaient produit ces paroles était semblable au blizzard. Une première fois coupée dans son élan, Rachel réussit tout de même à se retourner, à s'asseoir,  pour faire face à ce mystérieux inconnu. Elle  comprit enfin.

Sa peau était diaphane, son sourire carnassier, ses traits parfaits, son attitude féline, ses gestes vifs et précis. Ils étaient comparables aux Cullen. L'homme s'étant introduit chez elle n'était autre qu'un vampire. Ses longs cheveux châtains s'accordaient à merveille avec son look plutôt rock. Rachel pensa qu'il devait aisément se fondre dans la masse avec un style pareil. A un détail près : ses yeux. Ses iris, teintées d'un rouge foncé, lui donnait des airs menaçants et cruels.

- Que me voulez-vous? Demanda Rachel adossée à la machine à laver. 

- Ah ! Quelle question intéressante ! S'enthousiasma-t-il avec une telle éloquence qu'il faisait penser à un acteur de pièce de théâtre mélodramatique. Je suis ici pour me venger mais aussi pour mon bon plaisir, je dois l'avouer. 

Le mot vengeance résonna en Rachel et ne fit qu'augmenter son angoisse. Son cœur martelait sa cage thoracique et s'en était douloureux. Elle posa sa main sur sa poitrine et tenta de reprendre son souffle calmement. 

- Ne t'inquiète pas, belle créature, tu ne vas pas mourir... Enfin pas tout de suite. Ajouta-t-il avec une moue.

Sa main, aussi puissante que frigorifiée, s'enroula autour du bras de Rachel et la fit se lever vivement. Ses prunelles écarlates se promenèrent sur son corps, semblant détailler chaque parcelle avec minutie. Il prenait tout son temps. Commençant par ses pieds nus, ses jambes fines et dénudées, son short de pyjama, son ventre révélé par l'emprise qu'il avait sur son t-shirt, sa poitrine à peine dissimuler sous le coton, sa gorge avec ses jugulaires battantes et enfin son visage déformé par la terreur. L'odeur de son sang était alléchante au moins autant que son corps lui donnait envie.

- Tu sais, nous autres vampires, on aime le sang, bien entendu ! Mais nous vouons une admiration semblable au corps. Ce n'est pas parce que mes cellules sont figées à jamais que je ne ressens plus aucun désir. Admit-il, ses doigts toujours enroulés sur son bras, en la traînant vers le salon. Et je dois avouer que le sexe entre vampire est vraiment ennuyeux. Il n'y a rien de tel que de planter ses crocs dans de la chair fraîche au moment de la jouissance ultime ! 

Rachel avala difficilement sa salive, son cœur toujours aussi rapide et son estomac toujours autant noué. Il la poussa violemment sur le sofa avant de s'installer avec nonchalance dans le fauteuil d'en face.

- Mais avant de passer aux choses plus excitantes, je vais t'expliquer la raison de ma venue. Son ton s'était assombri et sa voix cajoleuse laissait transparaître une certaine haine. La curiosité m'a mené ici avec mes deux frères, il y a déjà quelques temps de cela. On voulait voir de nos propre yeux les rumeurs qui couraient en Europe. Ceci dit, nous n'avons pas pu constater grand chose ! Nous sommes rapidement tombés sur ces loups dégénérés ! Ces abominables bêtes ont tué mes frères ! S'agaça-t-il tout en envoyant valsé le contenu du guéridon d'un revers de main. Nous en avions vaguement entendu parler, certes, mais nous n'y croyions pas réellement. Jusqu'à ce qu'ils nous tombent dessus dans la forêt. Je suis le seul à avoir survécu et je me suis juré de venger mes frères ! Et c'est exactement là que tu rentres en scène ma jolie !