CHAPITRE QUATORZE

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Les flocons ne cessaient de tomber et formaient un épais manteau blanc au sol, paralysant une bonne partie de l'état de Washington. Paul et Rachel mirent ce temps à profit. Un mois s'était écoulé depuis la pseudo bataille avec les Volturi. Ces trente jours étaient passés à la vitesse de l'éclair selon Rachel. Et elle avait enfin la sensation de former un réel couple avec Paul.

Après quatre mois de frustration, Paul et Rachel ne se séparaient que pour travailler. La jeune Quileute passait beaucoup temps chez son petit ami. Le fait qu'il ait sa propre maison leur facilitait la tache, ils n'avaient pas la pression d'un frère trop intrusif ou d'un père trop protecteur. Paul avait été si prévenant, que Rachel s'était sentie aussitôt à l'aise. Il lui avait fait un peu de place dans une armoire et sur la plan de travail de la salle de bain, il lui avait acheté quelques aliments dont elle raffolait, comme du thé vert au citron et des biscuits au sésame, il lui avait même dégoté une bouilloire. Toutes ces attentions avaient eu le don d'attirer les moqueries sur Paul, les membres de la meute s'en étaient fait une joie.

En un mois, ils avaient appris à mieux se connaitre. Sur des points personnels, comme très banals. Ils avaient beaucoup échangé sur leur famille respective. Sur le drame qu'avait vécu Rachel et sa famille au décès de Sarah. Sur les liens familiaux particuliers et très forts que Paul partageait avec ses parents. L'aisance avec laquelle ils évoluaient étonnait régulièrement Rachel.

La seule ombre au tableau : l'aspect sexuel de leur relation. En cette trentaine de jours, Paul avait tenté quelques rapprochements plus intimes, mais Rachel l'avait toujours poliment repoussé. Elle n'était plus vierge, mais elle était loin d'être une experte. Le nombre de fois où elle avait fait l'amour se comptait aisément sur ses dix doigts. Alors qu'à contrario, Paul était très expérimenté. Même s'il ne parlait pas de ses précédentes conquêtes à Rachel, elle n'était pas dupe et savait pertinemment qu'il avait été un don juan avant de s'imprégner. Le palier qui les séparait ne faisait qu'accentuer la détresse de Rachel lorsque Paul esquissait un rapprochement plus physique. 

Les flocons, tombant silencieusement sur le sol, ressemblaient à de petits morceaux de coton. La réserve était déjà réputée pour être un lieu calme et cette neige ne faisait qu'accentuer cet aspect de sérénité. Le vent s'engouffrait doucement dans les sapins, le bruit des vagues s'écrasant sur la plage résonnait dans le ville, chaque son était amplifié. Paul et Rachel profitaient de cette quiétude. Ils avaient décidé de louer un film et s'étaient lovés l'un contre l'autre dans le sofa.

Rachel était réellement concentrée sur l'histoire qui se déroulait devant ses yeux, elle buvait son thé avec délicatesse et grignotait  quelques fruits secs. Paul s'était enfilé un mug de café et une énorme poignée de sucreries à la vitesse de l'éclair. Le film n'arrivait pas à le captiver, plus il essayait, plus il était confronté à une autre réalité. L'extrême proximité de son imprégnée le déconcentré au plus au point. Il n'arrivait plus qu'à percevoir la sensualité qu'elle dégageait sans s'en rendre compte. Ses cheveux, encore mouillés, gouttant doucement sur le t-shirt qu'elle lui avait piqué. La finesse de chacun de ses mouvements. La manière dont elle s'était collée à son torse. Sa main frêle posée sur son genoux. Il la désirait plus que tout. Plus de cinq mois à se contenir pour ne pas la brusquer, à être le parfait gentleman, bienveillant et protecteur, mais son désir commençait à se faire pressant.

Paul l'enlaça d'abord d'avantage, la collant d'autant plus à lui. Puis avec sa main libre, il dégagea ses cheveux humides de son cou pour y accéder et y poser doucement ses lèvres brûlantes. Son corps entier était incandescent, tant par son désir que par son hyperthermie naturelle. Alors que ses lèvres remontaient vers son oreille, elle n'esquissa aucun geste de refus. Revigoré par ce semblant d'accord, le jeune Quileute se fit plus entreprenant. Il l'embrassa encore et en même temps, il fit passer l'une de ses mains sous son t-shirt. Il n'eut pas le temps de monter plus haut que son nombril qu'elle la lui agrippa avec ferveur. Paul aurait tellement aimé qu'elle le fasse pour accompagner son geste, pour lui montrer que le moment était peut-être venu et qu'elle aussi ressentait ce puissant désir. Seulement, cette force trahissait plutôt sa peur.

You're my wonderwall | PAUL & RACHELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant