You're my wonderwall | PAUL & RACHEL

CHAPITRE SEIZE

Ces vacances à la montagne étaient revigorantes pour Rachel. Elle qui n'y avait jamais mis les pieds était ravie. Elle avait l'impression d'être avec un autre Paul. Le contact avec sa grand-mère faisait de lui un enfant à nouveau. Elle aimait par dessus tout le sourire qu'il affichait en revenant de plusieurs descentes à ski. D'ailleurs, Rachel s'était améliorée sur ce point. Elle arrivait à descendre une piste entière sans tomber et sans aller réellement vite non plus. Paul était d'une incroyable patience et gentillesse avec elle. Il réexpliquait tout avec une extrême douceur. 

La mère de Paul, Abbie, était restée quatre jours avant de retourner à Tacoma. Elle gérait une association venant en aide aux plus démunis et ne pouvait se passer de son travail trop longtemps. La tante de Paul, Tina, vivait à quelques kilomètres seulement de l'hôtel de ses parents. Elle travaillait avec eux et avait comme projet d'ouvrir une boutique de souvenirs un peu plus bas dans la station. Paul et Rachel se retrouvaient seuls avec Jack et Linda.

Rachel avait fait une sieste d'une petite heure dans l'immense lit de leur chambre. Paul était parti skier seul, histoire d'avoir un peu plus de sensations fortes qu'avec son imprégnée. Elle quitta finalement sa chambre pour rejoindre la cuisine. Elle y trouva Linda les mains dans un saladier plein de pâte à gâteau et un tablier à fleur noué autour de la taille.

- Oh Rachel ! Tu n'es pas partie avec Paul? Demanda-t-elle les mains engluées.

- Je le laisse profiter un peu seul aussi. J'ai fait une sieste à la place ! Sourit-elle.

- Ce qui n'est pas mal non plus !

- Je peux peut-être vous aider Linda? Je suis bien meilleure en cuisine qu'en ski alpin.

- Avec plaisir alors ma chérie. S'enthousiasma-t-elle. Je prépare quelques douceurs pour ce soir. Les cookies sont presque finis, il reste les muffins aux myrtilles. L'informa Linda tout en désignant les ingrédients déjà sortis sur le plan de travail.

- C'est parti !

Rachel se lava les mains puis s'afféra à sa tâche en suivant scrupuleusement la recette de Linda. Tous ces gâteaux allaient être servis ce soir, elle n'avait pas le droit à l'erreur. Jack et Paul seraient les ultimes juges. Quoique Paul était loin d'être impartial et objectif.

- Tu sais Rachel, je suis vraiment content que Paul soit tombé sur une fille comme toi. Je bénis le ciel tous les jours depuis que nous t'avons rencontré. Déclara Linda avec un sourire affectueux et en formant des boules de pâte sur du papier sulfurisé.

- Je... Euh... Merci... Souffla l'intéressée déstabilisée.

- J'ai toujours eu peur qu'il nous ramène une bimbo peinturlurée avec une cervelle de la taille d'un petit pois. Avec le comportement qu'il avait, je pensais qu'il trouverait une fille peu recommandable... Quel soulagement que je t'ai vu !  

- Effectivement, je n'ai rien de la bimbo... Ricana Rachel.

- Il t'aime beaucoup, tu le sais? Je n'ai jamais vu mon petit fils aussi doux et prévenant ! S'étonna Linda. Il n'y a pas si longtemps que ça, les filles n'étaient qu'un simple passe temps pour lui... Je suis tombée des nues quand il m'a appelé pour me parler d'une certaine Rachel. Il m'a dit "Mamie, c'est la bonne !"

- Il vous a appelé pour vous parler de moi?

- Bien sur ! Paul m'appelle très souvent, tu sais. Derrière son attitude de gros dur, il y a beaucoup de guimauve. Précisa Linda. J'ai toujours été très proche de lui. Abbie et Joseph ont eu Paul à l'aube de leur 20 ans. Ils s'étaient rencontrés à la fac à Seattle et étaient tombés raides dingues l'un de l'autre. Et malgré toutes les précautions que j'ai pu prendre auprès de ma fille, elle est tombée enceinte. Ça a été un vrai choc pour nous... Ils étaient loin d'être prêts à être parents. Ils avaient laissé tomber leurs études au bout de 2 ans de faculté. Ils voyageaient beaucoup, participaient à des actions humanitaires ou de charité. Il étaient très engagés sur le plan humain, très utopistes aussi. Ils n'avaient même pas de logement fixe à l'époque ! Et Paul est arrivé durant un magnifique été. Il était si beau, un vrai petit ange. Abbie et Joseph sont venus vivre à la maison, tout naturellement. On est la peut-être trop aidé...