Faster and Faster - TOME 2

Chapitre 14 : Retour à la maison

Plusieurs heures plus tard.

Lorsque Dom est rentré à la base, en compagnie de Brian, ils ont eut le droit à mes leçons de morale les plus poussées. Et après s'être bien faits engueulés, ils nous ont appris que Personne avait été blessé, qu'il était en sécurité, que Shaw s'était barré et qu'il fallait qu'on trouve un plan pour l'affronter, puisque l'Œil de Dieu est maintenant en leur possession. Et pour plan, mon frère a eut une idée merveilleuse : jouer à la chasse à l'homme à Los Angeles, là où tout a commencé pour nous, et là où tout se terminera. C'est alors sans connaître notre plan que nous sommes allés à Los Angeles, et que nous nous sommes installés pour admirer la ville et réfléchir à notre plan.

« J'adore l'action, mais là, c'est un truc de malade ! On a des mercenaires au cul, armés jusqu'aux oreilles ! Je ne suis pas flippette ou quoi, mais... Merde, j'ai même pas un gun ! S'énerve Roman.

- Moi, j'en ai. Mais je ne te laisserais pas jouer avec mes précieux, répondis-je.

- Un gun ? On n'a pas besoin de gun, on a une ville entière ! Nous dit Dom.

- Et peut-être même plus, intervient Tej. S'ils activent l'Œil de Dieu, ils activeront automatiquement les vidéos surveillances locales. Il nous suffira donc d'y implanter un virus.

- Pour les pêcher une fois qu'ils seront en ligne... En gros, tu veux pirater mon traceur pirate ? C'est gonflé.

- Ouais, mais il reste un problème : la portée du signal. On ne pourra s'infiltrer que s'ils sont à moins de trois kilomètres de nous.

- Trois kilomètres, c'est court.

- Court ? Ces gars sont des militaires ! Le jour où ils se retrouvent à trois kilomètres de nous, c'est qu'on est déjà morts !

- Ouais, et la seule façon de rester en vie, c'est de faire du ping-pong avec Ramsey, dit Brian.

- Quoi ?! S'indigne-t-elle.

- En mouvement, on est intouchables.

- Et c'est moi qui m'occuperais de Shaw, annonce Dom.

- En gros, on est partis pour faire une partie géante de patate chaude, quoi.

- Et quelle voiture sera la patate chaude ?

- C'est toi, la patate chaude. »

Je croise les bras et soupire longuement. Ce plan ne me plaît pas vraiment, mais ce n'est pas comme si j'avais le choix, ni une meilleure idée. Il va falloir qu'on fasse avec, quitte à encore devoir improviser. Dom s'éloigne du groupe avec Letty, et lorsque mon frère se retrouve seul, je m'approche pour le rejoindre. Il lui a donné la croix de notre père, ce qu'il n'aurait jamais fait s'il n'était pas complètement amoureux d'elle. Je regarde mon frère dans les yeux, on ne peut plus sérieuse.

« Je viens avec toi.

- De quoi tu parles ?

- Je veux venir avec toi. On arrêtera Shaw ensemble.

- Après ce que tu m'as dit, je ne suis pas certain que tu puisses lui faire face. Tu comptais pour lui, ça veut dire qu'il comptait aussi pour toi.

- Peut-être. Oui, peut-être que Deckard comptait pour moi, mais je ne m'en souviens pas. Tout ce dont je suis certaine, c'est que je n'ai pas envie de vous voir vous battre l'un contre l'autre, et je sais très bien comment ça pourrait dégénérer. Même si ça ne me plaît pas de le dire, Deckard est la seule personne qui se souvient de mon passé, et il pourrait m'aider à me souvenir.

- Je préfère qu'on s'en tienne au plan, Loïs. Je te promets que ça n'ira pas trop loin, seulement de quoi le faire arrêter par les forces de l'ordre. Je sais que Han n'aurait pas voulu qu'on tue quelqu'un pour lui, même si c'était pour le venger.

- Je veux bien, mais c'est quoi exactement ton plan ?

- Tu viens avec moi pour récupérer quelque chose dans le garage de la maison. Tu protègeras Ramsey et les autres, ils auront besoin d'une couverture et tu es celle qui utilise le mieux des armes à feux. »

Je hoche la tête. Il a raison, c'est peut-être mieux comme ça. Je ne pourrais pas abattre Deckard, ni même le ralentir. Une fois, je lui ai tiré dans l'épaule, une balle qui n'a pas du tout été dangereuse. Une autre fois, je l'ai loupé alors qu'il était à trois mètres devant moi. Et une autre fois, je n'ai pas été capable de tirer. Je dois me concentrer sur ce que je fais le mieux. Je protègerais l'équipe.

Lorsque la nuit est tombée, j'ai suivi Dom à la maison de notre enfance, qui est toujours en ruine. Seul le garage n'a pas été touché, et vu ce qui y est entreposé, tant mieux. Dom ouvre la porte coulissante et me laisse entrer la première. Lorsqu'il entre, il retire la bâche qui cachait la Dodge de notre père, qu'il a retapée à fond. Quant à moi, je tire sur la bâche qui cachait la moto que j'ai empruntée à la DSS – sans espoir de retour à son propriétaire. C'est une moto à la fois solide et rapide, elle me sera sans aucun doute très utile.

Les deux heures qui ont suivies, j'en ai profité pour me changer et préparer mes armes, jusqu'à ce que je reçoive un appel de Mia. Je sors du garage où Dom travaille encore, et décroche.

« Salut, Mia.

- Loïs, je m'inquiétais que tu n'appelles pas.

- Je suis désolée.

- Brian vient de m'appeler, il a l'air terrifié. Je pense qu'il croit qu'il ne rentrera pas à la maison.

- Il rentrera à la maison. Je te promets qu'on rentrera tous à la maison, Mia. Je veillerais sur Dom et Brian.

- Et qui veillera sur toi ?

- J'ai toute une famille pour ça. Mais si quelque chose se passe mal, je voudrais que tu disparaisses avec Jack.

- Ah non, pas toi aussi ! »

Je l'entends qui commence à pleurer. Je m'accroupie en grenouille et soupire longuement.

« Mia, écoute-moi. Tu sais que dans ce genre de situation, il nous arrive de ne rien pouvoir contrôler. On peut très bien décider de ce que l'on fera, mais on ne peut pas contrôler les réactions des autres. Je peux te promettre que je ferais de mon mieux, mais s'il te plaît, s'il m'arrive quelque chose, ne m'en veux pas. Ça voudra simplement dire que je ne pouvais rien faire de plus.

- Je ne veux pas perdre de nouveau quelqu'un de ma famille. Je ne peux pas, Lo.

- Ais confiance en nous. Et promets-le-moi. Promets-moi que tu partiras avec Jack si quelque chose se passe mal. S'il te plaît, j'ai besoin que tu me le promettes autant que tu as besoin que je te promette qu'on rentrera tous.

- D'accord... D'accord, je te le promets.

- Alors, je te le promets aussi. Je t'aime, Mia. Embrasse ton fils, et reste calme. Tout ira bien. »

Que de mensonges, Loïs. Mais je vois bien qu'en lui disant la vérité, je n'arrange pas les choses, alors dans ce cas il est mieux de lui mentir. Je me passe une main sur le visage, et lorsque Dom vient me prévenir que c'est l'heure, je retourne dans le garage.

C'est l'heure de se battre.