Chapitre 22 : L'appel du devoir

1K 40 0
                                    

Un mois plus tard.

Après ces révélations de la part de Nile, j'ai décidé de rester un peu à Londres pour renouer avec lui et récupérer un peu plus de souvenirs. La mémoire a commencée à me revenir petit à petit, et comme me l'avait dit Deckard, il y a beaucoup de choses que j'aurais préféré garder oubliées à jamais. Mais je ne pouvais pas me protéger ce que je ne connaissais plus, alors je vais devoir faire avec maintenant. Nile m'a été d'une très grande aide et grâce à lui, j'ai passé de bons moments après les derniers évènements catastrophiques de ma vie, mais j'ai dû le laisser à Londres lorsque j'ai reçu un appel de la part de Luke, qui avait besoin de mon aide pour une mission importante.

C'est complètement épuisée que je traverse les couloirs du bureau de la DSS de Los Angeles, qui a été retapé depuis la bagarre confrontant Luke et Deckard dans ces locaux. Luke marche à mes côtés, tout aussi épuisé que moi, mais garde cette allure de monsieur Muscle infatigable pour ne pas perdre en crédibilité. La plupart des gens se tournent vers nous pour me dévisager, étant donné que personne ne me connaît et que bien que je ne porte pas de plaque, j'ai une arme à la ceinture. Ou alors, c'est le fait que je traîne un homme par le col qui les rend si mal à l'aise. Luke passe devant moi et ouvre la porte d'une salle d'interrogatoire, où j'oblige notre homme à s'assoir. Une fois qu'il est installé, il me lance un regard noir sous ses cheveux blonds cachant son front.

« Vous n'avez pas le droit, menace-t-il. Elle n'a même pas de plaque, elle !

- C'est justement parce qu'elle n'a pas de plaque qu'elle a le droit, lui répond Luke. Alors, soit tu nous réponds gentiment, soit mademoiselle qui n'a pas de plaque va une fois de plus te refaire le portrait.

- Vous êtes morts !

- Perdu. »

Je lui donne une gifle qui claque bien fort. Je sais bien que les gifles n'ont aucune crédibilité dans ce genre de situation, mais j'y vais petit à petit. D'abord la gifle, puis le coup de poing, et le coup de pied, en passant par les différentes zones du corps.

« Bon, alors je vais te poser une seule question, et tu as plutôt intérêt d'y répondre clairement et sans me faire perdre mon temps. Où se trouvent les gamines ?

- Quelque part, rit-il.

- Monsieur Muscle, tu crois que si je le tue quelqu'un m'en voudra ?

- Non, pas du tout. Tu veux que j'aille te chercher des outils de torture ?

- Je n'ai pas envie de perdre mon temps. Mais tu peux aller me chercher un café, ça, je ne refuserais pas, le temps que c'est un cappuccino.

- J'y vais de ce pas, mademoiselle. »

Luke sort. Je m'assieds alors en face du détenu.

« Maintenant que les caméras sont coupées et qu'il n'y a plus un seul agent de police dans cette salle, on va pouvoir parler de choses sérieuses.

- Je ne te parlerais pas.

- Alors j'irais parler à Sophia. Qu'est-ce que Sophia penserait si elle apprenait que son fils adoré faisait du trafique d'être humains ? Ou alors, je pourrais contacter Margot, ta petite sœur. Qu'est-ce qu'elle penserait de son frère qui maltraite des jeunes femmes de son âge ? Ou si tu préfères, j'airais voir Victoria. Elle est très belle, Victoria. Et la grossesse lui va bien. Tu crois que tu pourras encore voir ton bébé lorsque tu seras inculpé pour non assistance à personne en danger, en plus de trafique d'être humain et de complicité d'homicide ? Rien que pour tout ce que tu as fait, tu as deux choix : cinquante huit ans de prison, ou la chaise électrique. Autant dire que tu ne verras jamais ton gamin. A moins que tu coopère avec nous, que tu nous dises où trouver les gamines, et dans ce cas là on exclut la peine de mort et on enlève un bon quarante-cinq ans de prison. Tu t'en sortirais avec cinq ans de prison pour complicité de faits, mais tu auras le droit de faire toi-même des visites à ta famille, avec bracelet au pied et gardes armés près de chez-toi. Mais c'est tout de même mieux que de rencontrer son bébé pour la première fois derrière une vitre blindée. »

Je croise mes doigts sur la table.

« Tu as donc exactement une minute, le temps que mon ami revienne avec mon café, pour accepter de coopérer. Parce que, dernier détail : ça ne me dérange pas de m'en prendre à une famille entière, je l'ai déjà fait, et je te rappelle que je ne suis pas flic. Tu as vu de quoi je suis capable, alors ne me le fait pas reproduire sur des innocents, d'accord ? »

Evidemment, c'est une menace qui ne tient pas : je ne frapperais jamais un innocent. Mais ça lui a suffisamment mis la pression pour qu'il me réponde, juste avant que Luke n'entre dans la pièce. Je récupère mon café en le remerciant, et le mets au courant de la situation.

« Les filles sont détenues dans ce hangar. Il m'a aussi dit qu'il devait y avoir une dizaine de mecs armés.

- Comment tu as fait ?

- La famille est un point de pression auquel personne ne résiste. Même moi je mettrais le monde à feu et à sang pour la mienne. Bon, affaire conclue. On y va ?

- Non, on va envoyer une équipe s'en occuper. Je crois qu'on s'est assez battus pour aujourd'hui. Tu ne voudrais pas plutôt m'accompagner au match d'Elisa ?

- C'est à quelle heure ?

- Seize heures. Elle sera vraiment heureuse de te voir, ça fait longtemps que tu ne l'as pas gardée et je crois qu'elle s'ennuie de sa tata préférée.

- Ça me va. Laisse-moi juste le temps de me doucher et de me changer.

- Parce que tu croyais que je te laisserais aller à un match de foot de gamines avec des fringues couverts de sang ?

- Hum, bien vu. C'est sur le terrain habituel ?

- Ouais.

- Ok, je t'y rejoindrais un peu avant seize heures.

- Ça marche, à tout à l'heure. »

Je sors du bureau de la DSS, de nouveau sous les regards interrogateurs et méfiants des autres agents. Il serait peut-être temps que Luke leur explique que je bosse avec lui, ou qu'il me redonne une plaque pour officialiser les choses. Je retourne à mon appartement de Los Angeles, prend une bonne douche et troque mes vêtements tâchés de sangs pour un simple jean bleu et un débardeur noir. Une fois mes cheveux attachés en natte, je prends les clefs de ma voiture pour aller vers le lieu du match d'Elisa...

Faster and Faster - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant