Qυαη∂ νιєη∂яα ℓ'Aυвєᵀᵃᵉᵏᵒᵒᵏ

𝕐𝕠𝕦

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☆17.03.2020✧

✧20h17☆

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Ses doigts fins caressant le sable de leurs extrémités, s'enfonçant de temps à autres dans ces perles beige désagréablement humides pour en resurgir quelques secondes après un peu plus loin, décorés de centaines de morceaux de sable fin qui qui semblaient vouloir se confondre à sa peau faiblement teintée, Taehyung profitait d'une fin de journée un peu moins difficile que d'habitude.

Son esprit parti vagabonder à mille et une lieux de là où il se trouvait, dans des cieux toujours bien trop gris, sa main dansant sans s'arrêter avec les petits grains de sables de manière presque automatique, le noiraud avait les yeux fermés.

Il laissait son âme effectuer sa danse morbide avec les quelques gouttes de pluie qui tombaient du ciel et qui finissaient souvent leur course sur ce doux visage ravagé par la vie lorsqu'elles en avaient assez de danser dans les airs avec les résidus de cette âme fatiguée.

Et Taehyung le trouvait bizarre aussi ce Crépuscule.

Malgré sa promesse à l'obscurité, il avait l'air de vouloir lui faire des infidélités ce soir, Dame Lueur étant peut-être un peu trop jolie que pour ne pas lui donner un peu plus de temps encore en sa compagnie. Et on aurait dit que les cieux s'étaient arrêtés de tourner pour permettre à la lumière de régner un peu plus longtemps sur son Monde ce soir.

Et lorsque le noiraud se réveilla de sa rêverie, et qu'il rouvrit les yeux, sa main caressant toujours inlassablement ce sable fin qu'il sentait à peine au bout de ses doigts, il ne pleuvait plus. Les cieux un peu moins tristes que la veille semblaient avoir fini de pleurer, et ils laissaient désormais entrevoir quelques rayons lumineux au travers de ses gros nuages gris.

Se sentant un peu plus courageux depuis que ses épaules étaient enfoncées dans cette couverture noire qui apaisait un peu son cœur endolori, il risqua un coup d'œil à ce ciel gris qu'il ne trouvait plus si dérangeant. Le murmure du vent ne cessait de venir lui effleurer les tympans, lui racontant ce qu'il avait sur le cœur et lui apportant les murmures étouffés des souffles égarés qu'il avait repéré en chemin avant d'emporter le sien au passage, et ça le rassurait presque, de se dire qu'ailleurs, d'autres âmes en morceaux tentaient de se reconstruire et hurlaient leurs tristesses amères à l'intention du vent.

La piqure du papillon ne cessait de le gêner depuis la veille ; ça le démangeait à certains moments et lui faisait un mal de chien à d'autres, mais à aucun moment elle ne se taisait vraiment. A chaque moment de cette journée qu'il avait passé seul, à chaque fois que le silence trop pesant venait envahir son monde et brouiller ses sens, elle venait éloigner cette solitude en lui rappelant qu'elle était là, elle, si personne d'autre ne l'était.

Et maintenant qu'il se laissait aller aux aspérités de ce ciel gris et qu'il se sentait encore prêt à s'y perdre, elle lui força à baisser la tête en envoyant une force si violente dans son avant-bras qu'il se sentit obligé de remonter sa manche et d'appuyer fortement sur son avant-bras dans le but de la faire taire.

Il attendit un peu dans cette position, son visage barré d'une grimace face à la douleur qu'il tentait de ne pas laisser paraitre, et lorsque ça se calma et qu'il retira finalement sa main, il remarqua qu'il y avait encore quelque chose d'étrange en ce jour.

Le minuscule tatouage en forme de branche dépourvue de feuilles qui s'étendait précédemment sur un tout petit morceau de son poignet était dorénavant bien plus grand ; il remontait presque jusqu'au milieu de son avant-bras, serpentant tout du long de sa peau dorée.