Chapitre 19

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                                                      Habits - Tove Lo

Tyler

A peine Haley est-elle descendue de la voiture que je redémarre le moteur et la laisse devant chez elle. Elle a été très claire. Je n'aurais pas du faire ça, et c'est aussi ce que je pense. J'ai eu un moment d'égarement et quand elle a soupiré, ça m'a ramené à la réalité. Je n'aurais jamais du l'emmener avec moi. Je ne sais même pas pourquoi je l'ai fait. Probablement parce que je lui en devais une après qu'elle m'ait raccompagné chez moi alors que j'étais odieux avec elle. On est quittes maintenant. Je n'ai donc plus aucune raison de l'approcher ou de lui parler.

Je conduis jusqu'à arriver devant chez Steve. Je n'ai pas besoin de lui demander pour savoir qu'il y a une fête chez lui. C'est toujours le cas. Ses parents sont extrêmement absents et il a toujours la maison pour lui tout seul. Autant dire que chez lui, on enchaîne soirée sur soirée. Et la tout de suite ce que je veux c'est faire la fête et tout oublier encore une fois. Effacer le visage d'Haley et le goût de vanille sur sa peau.

- Hey Tyler ! s'écrie Steve en venant vers moi dès que j'entre dans la demeure.

Il chancelle, et je l'aide a rester debout. Je l'emmène avec moi dans la cuisine, et j'attrape une bouteille de vodka à moitié pleine pendant qu'il s'assoit sur un des tabourets du bar. Je le regarde s'enfiler une grosse gorgée de whisky avant de faire de même avec l'alcool translucide que je tiens à la main. Je ne ressens même pas la brûlure du liquide dans ma gorge, sûrement à cause de l'habitude. Je garde la bouteille dans la main, et m'adosse au comptoir. Un gars que j'ai déjà vu ici arrive dans la cuisine accompagné de deux autres mecs. Steve lève la tête de son verre pour saluer les nouveaux arrivants.

- Salut Kevin, lance mollement mon ami.

Il est déjà bien éméché... mais je suis mal placé pour parler. Un des amis de Kevin sort un sachet de sa poche et je me fige. Steve le regarde comme s'il avait perdu les pédales alors que Kevin sourit.

- C'est le moment de se détendre les gars, dit-il en s'asseyant.

- Sans moi, dis-je sur un ton glacial.

J'ai horreur de la drogue. Elle me rappelle des souvenirs trop douloureux. Steve n'a pas l'air hyper emballé non plus.

- Je crois que je vais m'abstenir aussi, répond t-il.

- Oh aller les gars, renchérit le type qui a sorti la drogue. C'est que de la coke.

Il dit ça comme si dans le sachet, c'était du sucre glace. Je serre les poings mais ne bronche pas. Steve secoue négativement la tête et reporte son attention sur son verre.

- C'est bon, ça ne va pas vous tuer, râle le dealer en levant les yeux au ciel.

Je pose violemment la bouteille de vodka sur la table et manque de la briser. Steve lève les yeux de sa boisson et en deux secondes mon poing part dans la figure du connard qui a dit ça. Il recule sous le choc alors que les deux autres me regardent ahuris. Le dealer reprend ses esprits et me pousse contre le comptoir qui vient taper dans mon dos. Je grimace et me rend compte que Steve et Kevin sont debout prêts à intervenir. Mon ami m'attrape le bras et malgré le taux d'alcool dans son sang, il a l'air extrêmement sérieux.

- Vous feriez mieux de partir, ordonne t-il à Kevin et ses amis.

Ce dernier nous jette un regard noir alors que le mec que j'ai frappé éponge le sang qui coule de son nez probablement cassé. Ils déguerpissent, et Steve se détend légèrement. Il ne me dit rien à propos de ce qui vient de se passer, il me connaît. Il sait que la drogue me répugne au plus au point et que je la déteste mais il ne sait pas pourquoi. Personne ne le sait. Je n'ai pas toujours été comme ça. Il y a quelques années j'étais un fervent consommateur de petites drogue. J'ai même finis par dealer. Jusqu'à l'accident.

Je serre les paupières et récupère ma bouteille de vodka, heureusement intacte, sur le bar. J'en bois une grosse lampée, et je me sens tout de suite mieux.

En face de moi Steve fait de même, et il me semble que son regard est voilé. Je me rend compte que peut être que je ne suis pas le seul à tenter de me noyer dans l'alcool. Steve est comme moi, secret et vague sur sa vie. Je me doute que ça ne dois pas toujours être simple de vivre avec des parents qui ne s'occupent pas de nous. Il est fils unique, et comme moi il n'a plus personne à qui se raccrocher. C'est peut être pour ça que je me suis tout de suite bien entendu avec Steve. On est pareils. Comme quoi, même quand on est riche comme Steve on n'a pas une vie toute rose.

Perdu dans mes pensées sombres, je ne vois pas la fille aux cheveux de jais venir vers moi d'une démarche qui se veut aguicheuse. Brianna m'embrasse et je me laisse faire, les sens déjà engourdis. Elle me caresse le bras avant de me tirer vers les escaliers avec un regard lubrique. Je sais ou ça va nous mener, et je la laisse m'entraîner à l'étage l'esprit, brumeux en chassant une jolie rouquine de mes pensées. 

 

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Can you say "I love you"?#1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant