1. L'audition (Mia)

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« Chaque être humain détient un objectif personnel. Et, si, chaque but nous rapprocherait de la destruction de l'autre, de l'humanité ? »

-Elyosa-

— Numéro 53, approchez-vous.

J'inspire, j'expire. Je peux le faire. J'ai toutes les capacités pour cela. Je me rappelle une dernière fois de ma fausse identité.

— Je m'appelle Morgane Besson. J'ai vingt ans et je fais partie du deuxième maste, pensé-je.

Je peux survivre, je dois survivre. Je dois atteindre mon but. Personne n'est autant déterminé que moi. Je respire une dernière fois et m'avance. J'arrive dans une grande salle et m'assieds devant cet objet qui me représente. C'est grâce à lui que je me vengerai. Avant de commencer, je le touche. Juste ce toucher me procure de la joie que je ne saurais décrire. Et c'est parti, j'enfonce la touche en même temps que la pédale. Je sens mon corps frissonner à l'entente de cette mélodie. Dès que je touche le piano, je ne peux plus m'arrêter. Laisser filer mes doigts sur le clavier n'est pas une simple passion, c'est vital pour moi.

Deux personnes sont assises devant moi. Ce sont les deux juges. Je touche la dernière note de piano puis me lève et salue le jury. Je viens d'atteindre mon premier objectif : l'audition de pianiste pour la famille royale. J'espère que je serai prise sinon ce sera un échec et je n'aurai pas la capacité de me relever. Les juges annonceront les résultats dans deux heures.

Deux heures plus tard

Nous sommes cent personnes à avoir passé cette audition. Nous sommes tous alignés devant le jury comme des soldats tendus et prêts à entendre la décision.

— La performance qui nous a le plus marqué est celle de mademoiselle Besson. Veuillez approcher afin que nous vous donnions votre titre officiel de pianiste royale, déclare un des juges sans passer par mille détours.

L'entente de mon prénom me fait sursauter. Tous les regards se tournent vers moi, je me sens aussitôt intimidée. Ma bouche devient pâteuse et je déglutis difficilement. J'ai réussi...Sur toutes ces personnes qui convoitaient cette place, c'est moi qui ai été prise. Je ne parviens pas à y croire.

Je m'avance d'un pas lourd et hésitant vers les juges. Les regards haineux que me lancent certains candidats me pétrifient sur place. Mes mains deviennent tellement moites que je tente de les frotter contre mon ventre.

Ils me donnent un diplôme de pianiste royale qui me permet d'atteindre le premier maste* tant que je travaillerai pour la famille royale. Cependant, ceci n'est pas le but de ma venue. Je compte venger mon père. Pour ce faire, je dois entrer dans le palais royal. C'est pourquoi j'ai participé à cette audition...Seul moyen de rentrer dans le palais et pouvoir être au plus proche de la famille royale.

Dans notre société, il y a un classement de personnes. Le maste supérieur qui possède tous les droits. Vous l'aurez compris, seule la famille royale est dans cette catégorie. Les personnes vivant dans le luxe se situent dans le premier.

Vient ensuite ma position, le deuxième, il s'agit des personnes devant travailler pour survivre. Le dernier, c'est-à-dire le troisième, est celui contenant le plus de personnes. Celles-ci sont très pauvres. Elles sont traitées comme des esclaves par la noblesse et par la famille royale. Ils travaillent tous les jours pour gagner quelques pièces de monnaie. Mais même avec ces quelques pièces, ils n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins.

Malheureusement, les mastes supérieurs au troisième ne peuvent pas les aider. Ce système est complètement ridicule ! Pour résumé, on te demande de laisser mourir les plus pauvres. Je ne supporte pas cette idée. Donc, je donne de l'argent en cachette pendant le couvre-feu. Je connais un chemin où aucun militaire ne passe. Une voix me tire de mes pensées.

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