Royal Revenge

2. Le bal (Ethan)

« L'amour est un sentiment indispensable à l'humanité. Chaque humain a un âme-sœur. Et, si, une différence entre l'amour avec un grand A et un petit A existait ? »

-Elyosa-

Le soleil, haut dans le ciel, brille. Des rayons se faufilent entre les murs du château pour éclairer cette demeure. Je me lève et ouvre ma fenêtre. D'imposantes roses recouvrent l'arc en acier se trouvant dans le jardin. Un pont imperceptible enjambe le majestueux étang. Ma porte s'ouvre sur la servante attitrée de la lignée royale.

— Vous êtes déjà réveillé, Majesté. Je venais justement pour cela, annonce-t-elle.

— Dois-je vous rappeler que vous devez venir dix minutes plus tôt ? Ce n'est pas la première fois que cela arrive, déclaré-je en colère.

Mon père n'a donc pas encore trouvé une domestique compétente. Mon regard reste fixé sur cette demoiselle qui essaye tant bien que mal de trouver une excuse.

— Je...Je suis...désolée. Cela ne se reproduira plus, articule-t-elle d'une voix tremblante.

— Bien. Pourrais-je savoir la raison de votre retard ?

— Il n'y en a aucune, Majesté. Je me suis juste réveillée en retard, ébruite-t-elle.

— Votre père vous attend dans son bureau, déclare-t-elle avec plus de confiance.

— Bien. Vous pouvez disposer.

Je sors de ma suite royale et marche le long du couloir. Arrivé devant l'escalier principal, je me résous à descendre au rez-de-chaussée où se trouve le bureau du roi. Des domestiques courent dans tous les sens pour préparer le petit-déjeuner.

Je n'entre pas souvent dans le bureau de mon père. Celui-ci est la plupart du temps fermé. En entrant, je remarque que rien n'a changé. Le bureau en bois massif est disposé de manière à ce que les invités s'assoient en face du roi. De multiples dossiers ainsi que des lampes de chevet sont posés sur les coins du secrétariat. Mon père est assis sur une chaise ressemblant en tout point à un trône. Derrière lui, une cheminée inerte a pris place. Sur celle-ci repose un cadre de mon père accompagné de ma mère ainsi qu'une horloge désuète. Bien que la plupart du bureau soit décoré, les murs sont, quant à eux, fades. Je reste debout face à mon père qui lui m'observe. La relation avec mon père est déjà endommagée. Nous nous regardons comme des félins regarderaient leurs proies. Je finis par détacher le regard de mon père.

— Tu voulais me voir ?

— En effet. J'aimerai te faire part d'une bonne nouvelle. Prends place, je t'en prie.

Je m'assieds et fais signe à mon père de poursuivre.

— Comme tu dois le savoir, ce soir aura lieu un bal en ton nom. Ta mère et moi aimerions te présenter au reste du noble peuple. Ainsi, nous avons pensé que tu pourrais aussi faire plus ample connaissance avec ta future épouse.

— Excusez-moi père, aurais-je mal compris ? dis-je perplexe.

— Non, mon fils. Tu as saisi le principal.

Il finit sa phrase en affichant un sourire qui ne se veut pas réconfortant.

— Elle vient de la famille Alverny. Je ne t'en dis pas plus, tu le découvriras par toi-même.

Il me fait ensuite signe de sortir du bureau.

La famille Alverny est une des lignées les plus riches. Monsieur Alverny est un homme d'affaire très réputé. Je connais leur fille : Mathilde Alverny. C'est une amie d'enfance. Cela doit faire deux ans que nous ne nous voyons plus. À l'époque, nous étions très – très – proches.