Royal Revenge

14. Retour à la case départ (Ethan)

« Dans la vie, il faut encaisser et encaisser sans jamais arrêter de se battre pour nos rêves. »

-Elyosa-

J'ébouriffe mes cheveux tout en la regardant.

— Mia, vous êtes une servante, n'est-ce pas ?

Elle semble surprise par ma question et par mon ton froid.

— Oui, répond-elle distante.

Depuis une heure, je n'arrêtais pas de me rappeler que j'étais bientôt roi et que je ne pouvais pas entretenir une soi-disant relation avec une servante. Elle est à mon service, point barre. Mon cerveau tente d'avaler tout cela.

— Bien. Vous allez oublier tout ce qui a pu se passer entre nous. C'était une grosse erreur. Vous m'avez surpris avec la mélodie de « Freedom » et j'ai dérapé. Je vais me marier avec Mathilde et je vais devenir roi. Je n'ai droit à aucun dérapage. Avez-vous bien tout compris ?

Mia se tient debout avec les yeux écarquillés. Je devais mettre des barrières entre nous. Mia a un pouvoir beaucoup trop grand sur moi et elle met en péril tout mon avenir en tant que roi. Ayant un peu bu à la soirée, j'ai dérapé et je me suis trop ouverte à elle alors que je n'aurai jamais dû lui adresser ne serait-ce que la parole. Il faut absolument que je prenne mes distances.

— Oui, je comprends tout à fait. Vous n'êtes qu'un bipolaire. Maintenant, si vous voulez bien, j'aimerais continuer mon travail, dit-elle en se retournant.

Je pars sans réfléchir davantage. Mon cerveau et mon cœur ont disjoncté pendant quelques jours. Maintenant, j'ai repris les choses en main.

Le vent vient s'abattre contre ma joue en laissant mes joues rougies. Le garde revient à mes côtés tandis que j'avance en direction de ma chambre.

Le matin se lève sur le royaume d'Aleven. Le soleil brille déjà, haut dans le ciel venant ainsi, chauffer ma peau. Il est bientôt huit heures donc, l'heure du petit-déjeuner en famille. Je me dirige rapidement, vers la salle à manger où toute ma famille m'attend sauf Stéphanie.

— Bonjour, dis-je à l'intention de mes parents et de Mathilde.

— Bon matin mon chéri, répond ma mère avec les yeux qui brillent.

— Bonjour mon amour, dit Mathilde en m'embrassant.

Je souris et m'assieds.

— Que s'est-il passé hier soir ?

Je me remémore alors, la scène tout en pensant à mes paroles d'hier soir. D'un côté, je m'en veux de m'être comporté comme un parfait connard. En plus, je sais que mon cœur me dicte le contraire. D'un autre côté, il faut que je regarde ce qui m'attend. Je ne peux pas échapper à cette vie de prince et de roi. Je suis l'héritier. Par conséquent, je dois me montrer digne de prendre la couronne et d'assurer un pouvoir fort pour maintenir le royaume debout. Et, je ne veux pas embarquer Mia – qui est une fille simple et sans prise de tête – dans ce monde de luxe. Hier, j'ai passé toute la soirée à réfléchir sur ce que je devais faire avec Mia et c'est en regardant les pour et les contre que je me suis rendu à l'évidence : je ne peux pas continuer à tomber dans ses filets. Je lève ma tête pour regarder Mathilde et lui répond :

— Une servante finissait de laver la salle de fêtes. Elle a dû faire des heures supplémentaires, dis-je tout en regardant la table.

— Père ? Je compte travailler sur le dossier de la famille concurrente. Je vais tenter d'enquêter sur eux, dis-je d'un ton sérieux.

Mon père daigne lever un regard vers moi en hochant la tête. Puis, la fin du petit-déjeuner se passe dans le silence.

Je me lève de table et rejoins ma chambre où je retrouve Stéphanie assise sur mon lit.